Présidentielle 2024
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

 Sur la question du parrainage des candidatures à la prochaine élection présidentielle, élargi aux partis politiques et coalitions de partis politiques, ainsi que sur la personnalité indépendante censée organiser les élections, ou même le bulletin unique, la mouvance présidentielle et l’opposition en convergence de point de vue avec les non-alignés sur la question ne parviennent pas à s’accorder. Ainsi donc, des projets de lois seront soumis aux parlementaires pour la modification du Code électoral et de la Constitution, sans pour autant que les acteurs politiques ne trouvent un consensus fort autour du processus électoral.

Sud quotidien revient ce jour, sur les différents consensus obtenus au Sénégal, ainsi que les risques de violence dans le processus électoral, sur la base des précédents connus par le passé dans le pays. Décidée à barrer la route au chef de l’Etat, Macky Sall et ses camarades de la mouvance présidentielle, Benno Bokk Yaakaar (Bby), déterminés qu’ils sont à élargir le parrainage des candidatures à la présidentielle aux partis et coalitions de partis politiques au même titre que les indépendants, et à ne pas trouver de personnalité neutre pour l’organisation des élections, l’opposition a décidé d’assiéger l’Assemblée nationale le jour du vote des lois portant modification du Code électoral et de la Constitution. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui a poussé la plateforme de l’opposition regroupée autour de l’Initiative pour des élections démocratiques (Ied) à reporter le sit-in qui avait été programmé hier, vendredi 23 mars, au ministère de l’Intérieur pour réclamer des élections libres et transparentes. Le patron de Bokk Gis-Gis, Pape Diop et compagnie dans l’Ied ont préféré différer leur manifestation le jour où la question du parrainage passera devant la 13ième législature, majoritairement contrôlée par la mouvance présidentielle. Ainsi donc, se pose la question du consensus dans le processus électoral au Sénégal. Cela, quand on sait que certaines crises politiques dans le monde, et plus particulièrement dans le continent africain, tout comme l’instabilité politique de beaucoup d’Etats, sont généralement liées à une mauvaise gestion du processus électoral.
 
LE SENEGAL, PAYS DE CONSENSUS

Des consensus forts, le pays en a pourtant connus. L’on se rappelle qu’à la veille des élections de 2000, quand la nomination de Madieng Khary Dieng comme ministre de l’Intérieur a été dénoncé par l’opposition au motif qu’il avait présidé un mouvement de soutien au président Abdou Diouf, ce dernier le démettait de ses fonctions pour le remplacer par le Général Lamine Cissé. A ce titre, le Président Diouf avait sacrifié à une volonté d’organiser des élections libres et transparentes comme l’exigeait l’opposition regroupée alors autour du Front pour la régularité et la transparence des élections (Frte). Bien avant cette période, un consensus fort entre pouvoir et opposition au Sénégal avait été trouvé en 1992, sur toutes les questions essentielles relatives à la fiabilité du processus électoral dans son ensemble. Ce qui avait abouti au code consensuel de 1992 qui  a installé le Sénégal dans l'accalmie, permettant d'organiser des élections transparentes. Sous Wade, même si l’on admet que le projet de loi instituant une élection sur un ticket présidentiel avait été retiré sous la pression de la rue, le 23 juin 2011, il n’en demeure pas moins que le président d’alors avait reculé face aux exigences des populations et de l’opposition. Tout le pays était debout, comme un seul homme, pour faire face à Wade qui voulait changer l’article 33 de la Constitution qui stipule que, «nul n’est élu au premier tour s’il n’a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés». A cela s’ajoute la tenue d’une promesse faite lors d’un meeting, sur la personnalité en charge des élections, suite à une forte contestation du ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom. Le président Wade avait nommé l’ancien directeur des élections, Cheikh Guèye, au poste de ministre en charge des élections.

 

source:http://www.sudonline.sn/le-feu-couve--entre-pouvoir-et-opposition_a_38904.html