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jeudi, 04 janvier 2018 19:35

Procès du maire de Dakar Khalifa Sall et cie la défense renvoie le dossier au 23 janvier Spécial

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Sénégal

 Le maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, devra encore patienter pour son procès. En effet, juste après la réouverture de l’audience hier, mercredi 3 janvier, ses conseils ont fait état de failles dans la procédure qu’ils ont exploité à fond. Ces robes noires ont souligné le non respect de l'article 174 du Code de procédure pénale qui dispose que les avis doivent être mis à la disposition de toutes les parties, ce qui n'a pas été le cas, obligeant le président du tribunal, Malick Lamotte, à renvoyer l’audience jusqu’au 23 janvier prochain. Le procès en audience spéciale du maire de Dakar, suspendu après la première audience le jeudi 14 décembre dernier, est à nouveau renvoyé jusqu’au 23 janvier prochain par la Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar. Ce report est survenu après une demande de la défense qui, pour plusieurs raisons a demandé hier, mercredi 3 janvier, le renvoi du procès à une date ultérieure.

En effet, le long argumentaire juridique de Me Doudou Ndoye et Cie est fondé notamment sur la non mise à disposition des avis conformément à l'article 174 du Code de procédure pénale, des problèmes dans la citation des témoins dont certains sont actuellement hors du Sénégal et des manquements dans le dossier remis aux avocats dont les derniers à se sont constituer (récemment) n'ont pas pu s'entretenir  avec leur client. Suffisant pour que la défense du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, et ses coinculpés, réussisse à obtenir le report du procès de leur client jusqu’au 23 janvier prochain, alors qu’à l’origine elle en a sollicité deux mois.
 
Me François Sarr, une des robes noires commises par l’édile de la capitale a souligné que certains de ses collègues «n’ont pas reçu l’avis de la tenue de l’audience, un document qui aurait dû être envoyé par le parquet», dit-il. Le bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun, Me Jackson Francis Ngnie Kamga, un autre conseil du maire de Dakar, a aussi plaidé pour le report. «Je suis arrivé mardi 2 janvier. Je n’ai pas encore vu mon client. Dites-moi si je respecterai mon serment si je vous dis que je suis dans les conditions d’assurer sa défense», a-t-il avancé. La défense a demandé, par ailleurs, la comparution de 70 témoins dont des ministres (Amadou Ba), des députés (Moustapha Niass) et des anciens maires de la ville de Dakar (Pape Diop et Mamadou Diop). S’y ajoutent d’autres personnalités comme Idrissa Seck et Abdoul Mbaye, anciens Premiers ministres, Ousmane Tanor Dieng, Aminata Tall, présidente du Cese, Pape Diop et Mamadou Diop et Habib Sy, ancien directeur de Cabinet du président Wade, entre autres cités par le pool d’avocats de Khalifa Sall, dont un camerounais et quatre français.
 
Le procureur de la République, Serigne Bassirou Gueye, réticent à l’idée du renvoi, accuse la défense de Khalifa Sall de se lancer dans un échappatoire pour éviter d’aller au fond de l’affaire. Les arguments brandis par les robes noires faisant état du retard dans le dépôt du dossier sont infondés, juge-t-il. «J’ai déposé la liste de tous les avocats chez le bâtonnier, qui m’a assuré qu’il leur a envoyé, à tous, une convocation», s’est-il défendu. Quant à la comparution de certains témoins demandés par les conseils de Khalifa Sall, Serigne Bassirou Gueye, répond que seul le ministère public, le juge, la partie civile ou une administration habilitée peuvent citer des témoins et que seuls les témoins présents à l’ouverture de l’audience peuvent être cités.
 
JEU DE CHAISES ENTRE  MALICK LAMOTTE ET  MAGUETTE DIOP
 
La partie civile, en ce qui la concerne, représentée par les avocats, Me Moussa Félix Sow, Me Baboucar Cissé et Me Yérim Thiam, a réfuté les raisons évoquées par la défense.  Pour Me Moussa Félix Sow, tous les avocats constitués depuis la mise à l’instruction ont reçu leurs avis. Et, en pareil circonstance,  ajoute-t-il, ils devaient prendre leurs dispositions et présenter les témoins à la barre. Me Baboucar Cissé, pour sa part, est d’avis que les conseils de Khalifa Sall refusent d’aller au fond du dossier. Et Me Yérim Thiam, de renchérir que le dossier est en état d’être jugé. Mieux, il indique au président Malick Lamotte qu’aucun témoin ne peut dire que Khalifa Sall avait des fonds politiques ou non.  
Le président du tribunal, Malick Lamotte, qui a pris la chaise du juge Maguette Diop qui avait présidé la première audience, a souligné que la demande de renvoi était justifiée en raison du défaut de présentation des avis aux avocats de la défense. Par conséquent, après des débats houleux entre les avocats de la défense et ceux de l’Etat, il a décidé de renvoyer le procès jusqu'au 23 janvier prochain, non sans toutefois prévenir qu’à cette date, «aucune autre demande ne sera acceptée».
 
ME EL HADJI DIOUF NE DEFENDRA PAS Khalifa Sall

A signaler que la comparution de Me El Hadji Diouf et de Me Mbaye Séne en tant qu’avocats du maire de Dakar a été refusée. Le procès du maire de Dakar et de ses collaborateurs, poursuivis pour «association de malfaiteurs, escroquerie» portant sur des deniers publics, «faux et usage de faux et blanchiment de capitaux», s’est tenu à la sale 4 du palais de justice Lat Dior de Dakar. Le 23 janvier prochain risque d’être riche en témoignages, si les grands noms cités à témoigner venaient à le faire. 
 
IDRISSA SECK, SUR LE PROCES DU MAIRE DE DAKAR : «Macky manipule l’institution judiciaire pour écarter de la compétition électorale un adversaire redouté»

«Je voudrais tout d’abord exprimer toute ma désolation et toute ma tristesse qu’en 2018 le Sénégal offre à la face du monde un tel spectacle où un président la République manipule l’institution judiciaire pour écarter de la compétition électorale un adversaire redouté. Le procès, aujourd’hui, est le procès de notre démocratie. Le procès d’un président de la République, le procès d’un exécutif qui n’hésite pas à se servir de l’institution judiciaire, comme d’une arme, contre ses adversaires tout en étant aussi un moyen pour protéger les siens. C’est contre cela que tous les démocrates du pays et du monde entier doivent s’élever. Notre démocratie organise la séparation des pouvoirs et nous nous rendons compte qu’au Sénégal le président de la République manipule les institutions. Ce ne sont pas les propos d’un opposant. Ce sont des propos que vous avez entendu de la bouche même des magistrats du Sénégal qui se sont largement exprimés à travers vos organes sur la violation de leur indépendance par l’exécutif. Cela doit cesser. C’est le seul combat qui vaille. Cela doit mobiliser tous les patriotes de ce pays. Qu’on en arrive à un stade où quand la justice est saisie, personne ne dira que c’est le président qui est derrière. Le procès qui mérite d’être tenu, c’est celui-là. C’est le procès de l’exécutif qui manipule nos institutions à des fins politiciennes.» 
 
ME YERIM THIAM, AVOCAT DE L'ETAT : «Nous estimons que Khalifa Sall a un agenda politique qu’il veut imposer au tribunal»

«Les avocats de la défense utilisent des manières dilatoires pour retarder le procès. Sur la question de la distribution de la copie du dossier, le tribunal a indiqué que toutes les parties ont reçu le dossier et que s’il y avait d’autres pièces dont ils avaient besoin, ils pouvaient aller les chercher. En ce qui concerne l’avis, le tribunal a estimé que c’est le seul argument sérieux de la défense. Apparemment, il y a eu quelques omissions qui vont être réparées d’ici le 23 janvier. Nous estimons que M. Khalifa Sall a un agenda politique qu’il veut imposer au tribunal. Il refuse d’être jugé sur le fond. Et nous, nous disons qu’il faut le juger sur le fond et  qu’on explique que les fonds qu’il a maniés ne sont pas des fonds politiques, que ces fonds sont détournés». 
 
ME KHASSIMOU TOURE AVOCAT DE LA DEFENSE : «Nous ne voulons pas que les droits de la défense s’arriment à un agenda caché»

«Cette affaire allait être renvoyée parce que tout indiquait que ce dossier n’était pas en état. Ne nous pressons pas, nous sommes là pour la manifestation de la vérité. Et, la vérité, le 23 juin, elle jaillira. Nous n’avons pas peur d’entrer dans le fond des débats. Mais, un dossier, c’est la forme et le fond. Sur la forme, nous avons des choses à dire et au moment opportun, nous soulèverons des exceptions et le tribunal en tirera toutes les conséquences. Je précise, je persiste et je signe que il y aura bien des surprise dans cette affaire. Nous n’avons pas peur du dossier. Aujourd’hui même,  nous étions prêts à plaider, mais comme nous le disons toujours, les droits de la défense doivent être respectés. Nous ne voulons pas que les droits de la défense s’arriment à un agenda caché ou voilé, nous, nous fonctionnons avec notre propre agenda, un agenda d’une bonne administration et d’une bonne gestion de la justice.»

 

source:http://www.sudonline.sn/la-defense-renvoie-le-dossier-au-23-janvier_a_37746.html

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