Imprimer cette page
samedi, 24 février 2018 15:13

Procès Khalifa Sall - Pour avoir qualifie la plaidoirie de « flatterie » Serigne Bassirou Gueye fâche le barreau

Écrit par
default
Évaluer cet élément
(0 Votes)

Sénégal

 S’il y a une personne qui a été beaucoup citée hier, c’est bien le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye. En terminant son réquisitoire, il a fait allusion à un livre sur les techniques de la plaidoirie et selon lequel l’avocat ne cherche qu’à flatter le tribunal dans son argumentaire. Une comparaison qui n’a pas plu aux avocats qui, à chaque prise de parole, se sont attaqués à cette appréciation du maitre des poursuites. Ala fin presque de son réquisitoire, le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, en référence à un livre sur les techniques de la plaidoirie, a trouvé que ceux qui sont émus à la suite de l’argumentaire d’un avocat doivent comprendre que l’avocat n’est que dans son rôle qui est d’essayer de flatter le tribunal. Un argumentaire fustigé par le bâtonnier Moussa Félix Sow qui, en réponse à Serigne Bassirou Guèye, a dit qu’il n’y a aucune mise en scène dans ce qu’ils font. « Chacun ici fait son travail sérieusement », a-t-il répondu. « La flatterie, un mot dont le procureur a fait référence dans son argumentaire, qualifie les avocats comme de metteurs en scène », en a déduit Me Khassimou Touré qui trouve que les avocats ne sont pas des scénaristes. 


 
Pour Pape Leïty Ndiaye, le procureur a eu une lecture tout à fait inappropriée du livre qui fait passer les avocats pour « des charlots ». Me Borso Pouye, quant à elle, a dit que même si les avocats font du théâtre, il n’a pas été retenu qu’ils dansent le wangoo ou le Yella pour plaire. « Ce n’est pas du rôle du procureur de la République de lire un ouvrage sur les techniques de la plaidoirie », s’est insurge pour sa part Me Seydou Diagne. « Je suis choqué. J’espérai avoir une meilleure image de la justice », a dit l’avocat tout en ajoutant que le comportement du parquet vis-à-vis de la défense est inadmissible. Me Ousseynou Fall n’est pas lui aussi resté insensible face à Serigne Bassirou Guèye. Pour lui, tous les avocats engagés dans le procès sont beaucoup plus instruits que le procureur, car « la matière pénale est la matière la plus basique du droit », à son avis. 
 
Reprenant la parole, le procureur Guèye dira qu’il n’a aucunement fait référence à de la théâtralisation ni à de la mise en scène en parlant de « flatterie ». « Nous sommes des frères », a ajouté par ailleurs Serigne Bassirou Guèye. Souhaitant que la solennité du dé- bat continue afin que l’audience se termine dans de bonnes conditions, le président Malick Lamotte a rappelé à l’ordre les deux parties en ces termes : « Ce qui est le plus important, c’est de convaincre le tribunal. Si on s’en détache, je ne vois pas d’intérêt majeur à la plaidoirie» 
 
ECHO DU PROCES
 
ME EL HADJI SEME LE DESORDRE AU TRIBUNAL 
Même si sa présence dans la défense a été refusée, Me El Hadji Diouf ne lâche pas le procès du maire de Dakar. Hier, dernier jour du procès, il était au tribunal. Arrivé alors que l’audience avait commencé, il s’est mis à lancer des salutations à tout le monde. Pis, à la pause, il est parti rejoindre les souteneurs du maire de Dakar assurant l’animation pendant ce moment de détente. A l’arrivée de la Cour, le président Lamotte a rappelé à l’ordre l’audience, moment choisi par la robe noire pour dire à la foule en majorité féminine que quand devant le président, le bruit n’est pas permis, alors s’il sort de la salle, tout est admis
 
FIN DU PROCES CONTRE Khalifa Sall : Les avocats de la défense abattent leurs dernières cartes
Les avocats de Khalifa Sall et compagnie ont donné leurs derniers arguments pour annuler les charges visant leurs clients. Pour Me, Pape Dialy Kane, « la grisaille a disparue ». Une affirmation motivée, dit-il, par le fait que l’ordonnance de renvoi doit contenir les analyses personnelles du juge d’instruction. Et dans le dossier, le juge d’instruction n’a pas eu le temps nécessaire de faire l’ordonnance de renvoi car n’ayant eu que deux jours. « Le dossier est nul et n’est qu’un soutien à un gouvernement qui souhaite se maintenir au pouvoir », estimera-t-il. Me Bamba Cissé, quant à lui, est revenu longuement sur l’entorse à la présence des avocats au moment de l’interpellation. « Les officiers de police judiciaire devaient notifier à Mbaye Touré interrogé de 9h à 15h, l’obligation d’être assisté par un avocat ». Me Borso Pouye a récusé, elle, l’argument du procureur selon lequel le dossier a été examiné par plusieurs juges pendant l’instruction, car dira-t-elle, « la cellule de Khalifa Sall avait été préparée le jour de sa comparution devant le juge d’instruction ». Suffisant pour elle de soutenir que le placement sous mandat de dépôt du maire de Dakar a été décidé à l’avance. Pour Me Ababacar Sadikh Naham, le rapport de l’Ige n’a jamais demandé l’ouverture d’un procès. Pour Pape Leïty Ndiaye, le procureur a créé un « faux problème et aucune des accusations n’est fondée ». Les avocats des deux percepteurs ont aussi estimé que c’est au maire, et à lui seul, que revient l’obligation de contrôle. « Donc, c’est à lui seul que revient la responsabilité de vérifier la lé- galité et l’exactitude des sommes qu’il délivre, non pas le comptable public », ont-ils jugé. Répondant à un avocat de la partie civile, Me Demba Ciré Bathily a tenu à préciser que Khalifa Sall n’a pas été débouté par la Cour de justice de la Cedeao et que le verdict rendu par l’institution sou-régionale concerne l’annulation de la procédure demandée par les avocats du maire

 

source:http://www.sudonline.sn/serigne-bassirou-gueye-fache-le-barreau_a_38479.html

  • Sénégal 0
  • Sénégal 0
  • Sénégal 0
  • Sénégal 0
  • Sénégal 0
  • Sénégal 0
Lu 27491 fois