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Le Sénégal a obtenu 3.729 milliards de francs CFA des partenaires techniques et financiers (Ptf) pour le financement du plan "Sénégal émergent". Ce montant représente le tiers du financement requis du Pse (9.685), soit le double du déficit que Dakar était allé chercher à Paris (1.857 milliards) les 24 et 25 février dernier.

Cette surliquidité retrace dans les faits la longue marche de la stratégie de croissance accélérée (Sca), ancêtre du Pse et dont Idrissa Seck a été un des premiers défenseurs.

Un Macky Sall Liquide Ne Veut Pas Mourir Noyé Par Idrissa Seck et Hadjibou Soumaré


  Le Plan "Sénégal Emergent", De La Sca A La SndesÀ la Société des Eaux (Sde) qui voulait doucher son enthousiasme après la rencontre de Paris, Macky Sall a été catégorique : pas de pénurie d'eau pour des "travaux de revêtement intérieur de la pièce de l'usine de Keur Momar Sarr" le 27 février. Le bateau hyper-liquide qui a dépassé toutes les attentes est parti du Club de Paris plein à ras bord et il est hors de question qu'il soit mené directement en cale sèche. Donc la pénurie d'eau peut attendre : le Sénégal est un pays qui inspire tellement confiance qu'il a été arrosé au-delà de l'imaginable et la pirogue suinte de partout. Tant pis pour une pénurie qui surviendra après, tant pis pour les coupures de courant : Macky Sall est désormais assez riche pour régler tout cela après Paris, surtout que d'autres partenaires veulent intervenir dans les mêmes secteurs que nos alliés techniques financiers qui ont parfois l'impression de financer le même projet présenté sous une appellation différente.

C'est dire donc que le président de la République veut faire de Paris son nouveau programme, après la fusion réussie de son projet de conquête du pouvoir (le fameux "Yoonu Yokkuté" qui brille par son inefficacité) avec des outils apparemment plus convainquants sortis de l'imagination de la haute administration sénégalais ; celle-ci a réussi la prouesse d'un syncrétisme technico-financier mélant la Stratégie de croissance accélérée (Sca) au programme du candidat Macky Sall, en passant par le programme de lutte contre la pauvreté (Drsp), la Stratégie nationale de Développement économique et social (Sndes) et diverses autres études, notamment celles portant sur "Sénégal 2035" de 2011.

 Le Plan "Sénégal Emergent", De La Sca A La SndesLa fusion réussie de ces divers programmes, projets et études a d'ailleurs rassuré les bailleurs traditionnels qui se perdaient en conjectures devant les différentes propositions à eux faites et qui semblaient sortir toutes du même moule, bien qu'épousant une polysémie élargie.

Pourquoi alors tout ce tintamarre autour d'un phénomène somme toute normé et dont le Sénégal était à sa septième édition ?


Mettons Hadjibou Soumaré à la place de Macky Sall. Ou même Idrissa Seck ; résultat : nous sommes dans les mêmes eaux des 3.000 milliards Cfa que le Sénégal reçoit traditionnellement de ses partenaires au développement. La particularité de cette année réside donc dans une recherche ostentatoire de publicité au-delà du raisonnable. Peut être pour occulter certaines difficultés réelles sous une pluie d'hiver froide et pénétrante.

Dans les faits en effet, le Sénégal navigue dans les mêmes eaux au Club de Paris depuis le dernier passage de Adjibou Soumaré au groupe consultatif en 2007 : 2.492 milliards avaient alors été accordés au gouvernement dirigé par Adjibou Soumaré.

 Le Plan "Sénégal Emergent", De La Sca A La Sndes"Idrissa seck est celui qui, à la primature, avait réussi la prouesse de décrocher 840 milliards du club de Paris, performance inédite, que Wade avait qualifiée d'historique. Il est aussi celui qui, à la primature, a piloté et lancé à Ziguinchor la fameuse Sca (stratégie de la croissance accélérée), une vision économique de grande envergure ».
Abdoulaye Djigo (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) [c=windowtext]s'enthousiasme sans doute pour son homme. Qu'aurait il alors à dire sur le successeur de Macky Sall à la primature qui a fait quatre fois mieux ?

Le ministre d'Etat Mbaye Ndiaye, souvent embrouillé par son intelligence aigue, a permis, à la veille de la rencontre de Paris, de remettre les choses à plat en laissant comprendre le pragmatisme du chef de l'Etat face à la nécessaire évolution de son programme de conquête du pouvoir : le projet de conquête du pouvoir n'est pas forcément un programme de gouvernement ; le projet synthétique "Sénégal émergent" lui paraît plus d'actualité qu'un programme qui a pris de l'eau de toutes parts, pour être compété par la haute réflexion au sein d'une administration républicaine qui a produit la Stratégie de croissance accélérée, qui a prolongé et amélioré le programme de réduction de la pauvreté réinitialisé Stratégie nationale pour le Développement économique du Sénégal, etc.

Paris est ainsi la sommation de ce qui se conçoit depuis 2005. Avec toujours les mêmes voeux pieux : "Ainsi, pour accompagner cette dynamique de croissance afin de réaliser des taux de croissance de 7% sur de longues années et devant l'urgence à agir face aux défis de la mondialisation, il a été mis en place, en accord avec l'ensemble des acteurs au développement, la Stratégie de Croissance Accélérée (Sca) qui vise à rendre opérationnel l'axe « création de richesse du DSRP ».

La mise en œuvre de la Stratégie de Croissance accélérée permettra, comme l'a rappelé le chef de l'Etat lors de son message à la Nation du 31 Décembre 2005, de réduire, voir d'éradiquer la pauvreté. La SCA vient soutenir les efforts déjà entamés dans le cadre du DSRP en vue d'atteindre les OMD en 2015".
 

Pathé MBODJE, M. Sc, Journaliste, sociologue
 
Parcelles assainies, Unité 10, Villa N° 276, Dakar, Sénégal, tél (00 221) 775952161
   sites : www.pathembodj.com ; blog : http ://koccbarmafall.skyrock.com
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