ÉCONOMIE
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Même si l’on me payait 5 000 000 dollars pour organiser à nouveau une conférence ou un front contre le FCFA ( franc des colonies françaises d’Afrique) , je refuserais. J’ai, dans le passé, investi des millions de FCFA pour parcourir l’Afrique francophone dans la lutte contre cette monnaie de servitude. Sans regret, je pense que, même si tout le peuple arrivait à se mobiliser, le FCFA ne tombera pas avec le genre de dirigeants dont l’Afrique francophone dispose actuellement et qui contribuent à son maintien.

 

Si la France veut, qu’elle dévalue le FCFA et que 1€ vaut désormais 10 000 FCFA comme le Don Vietnamien, je sais comment je vais m’en sortir, puisque moi-même j’enseigne l’intelligence économique. Je peux gagner ma vie même dans l’économie la plus stupide au monde comme celle des pays ZAF. Quelle est la raison pour laquelle le Colon veut dévaluer sa monnaie ?

Il se dit que nous investissons près 80% de nos devises pour l’achat de la nourriture, comme je l’indique dans mon dernier livre intitulé Afriqu’ombre. Vendre l’or pour acheter le riz ou le pétrole pour acheter du poisson alors qu’on vit dans la mer et les marécages ne cessera de me surprendre de la part de ces dirigeants locaux.
Ça veut dire que nous serions incapables de nous nourrir si notre sous-sol était vide de minerais.

Ce qui me fait le plus mal dans ce chantage de dévaluation, ce sont ces personnages médiatiques qui adulent en longueur de journée les régimes mortifères, mais prennent quand même le courage d’attribuer à la France la totalité de nos malheurs, sans dire au peuple que les Présidents qu’ils soutiennent sont les responsables du FCFA.

Depuis mon retour au pays, il y a un peu plus d’un an, j’essaye de former les jeunes et de les orienter vers des initiatives économiques porteuses, et les plus de 100 jeunes que j’ai formés font déjà ma fierté. Le problème de notre économie reste et demeure nos dirigeants, et quiconque soutient ces dirigeants ne doit pas et n’a pas la force idéologique pour mener un combat contre l’impérialisme.

J’ai été plusieurs fois arrêté par la police alors que je protestais contre le FCFA et les APE, et cette police n’est pas française mais camerounaise et congolaise. Voulez-vous que j’accuse la France ? Non je ne le ferai pas cette fois-ci. On sait qu’elle a sa part de responsabilité. Au contraire, je chercherai à finir avec ces médiocres dirigeants qui n’ont pour objectif que de s’éterniser au pouvoir.

Regardez à quoi ressemble nos économies. Comment expliquer qu’un pays comme le Cameroun continue d’importer l’oignon alors que les terres du nord Cameroun sont favorables à la culture d’oignon, et que ce nord Cameroun est l’un des endroits les plus pauvres du monde ? Comment accepter que le Cameroun, le Gabon, la Guinée, le Congo, des pays donnant accès à la mer, se retrouvent en train d’importer 99% du poisson consommé ?

Tous ces milliers de milliards dépensés pour l’importation directe des denrées alimentaires pouvaient, si nous étions des  »Humains normaux », servir à financer la production des mêmes denrées. Ainsi, l’industrie locale se relèvera et la population profitera de la main d’œuvre. Il n’y a pas de raccourci pour le développement, et je pense que nous devons arrêter de parler du développement, si nous défendons ces gouvernants acquis à la cause du FCFA.

Avec une telle médiocrité en gouvernance et cette absurdité en économie, même en battant notre propre monnaie, il serait très difficile, voire impossible, de nous relever. Je ne veux pas parler de la corruption qui est devenue le carburant du pouvoir et l’oxygène de la dictature.

Sans le renversement des oligarchies locales, point de liberté contre l’impérialisme. La proclamation du Président Paul Biya, premier signataire des APE, comme vainqueur des Présidentielles au Cameroun, m’a amené à comprendre que le problème de l’Afrique c’est aussi son peuple, et chaque peuple mérite ses dirigeants.

Je continue mon combat pour l’éducation et la formation de la jeunesse, pour ce qui est du FCFA, je m’en moque. « Un esclave qui ne veut pas se battre pour sa liberté ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort », disait le prophète Sankara.

Fotsing Nzodjou, combattant de la liberté.

fotsingnzodjou@gmailcom

source: http://www.seneweb.com/news/Societe/ter-les-commercants-du-marche-thiaroye-r_n_263298.html