Mauritanie
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Jeudi, la "Walk Free Foundation" a publié le premier indice annuel de l'esclavage dans le monde. Analysant les pratiques de l'esclavage moderne, du mariage forcé à la servitude pour dette, il entend provoquer un électrochoc chez les gouvernements, notamment en Asie, où vivraient trois quarts des esclaves, et en Afrique. La Mauritanie occupe la première place, suivie, dans le top 10, du Bénin, de la Côte d'Ivoire, de la Gambie et du Gabon.

Mauritanie, Bénin, Côte d'Ivoire... Cette Afrique qui marche encore sous le joug de l'esclavage

Il est des classements dans lesquels on préférerait ne pas figurer en bonne place. L'indice de l'esclavage dans le monde (voir définition en encadré), publié pour la première fois, jeudi 17 octobre, par la fondation "Walk Free", est de ceux-là. Comme son nom l'indique, il entend analyser les pratiques d'asservissement moderne sur la planète, du mariage forcé aux réfugiés contraints au travail, en passant par la servitude pour dette.

Et, si l'Asie concentrerait les trois quarts des personnes affectées, l'Afrique est également particulièrement concernée. La Mauritanie se classe ainsi en tête de l’indice, avec la plus grande proportion de la population au monde réduite en esclavage. Caractérisé par un système d’esclavage héréditaire profondément ancré, elle compterait 150 000 esclaves pour 3,8 millions d’habitants, et serait suivie, parmi les dix premiers de l'indice par le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Gambie et le Gabon.

Pas une relique du passé
"Il serait bien sûr rassurant de se convaincre que l’esclavage est une relique du passé, mais il continue à gangréner les sociétés sur chaque continent", explique Nick Grono, directeur de la fondation "Walk Free", soutenu notamment par Bill Gates, Tony Blair, Hillary Clinton ou Mo Ibrahim. "Nous savons maintenant que plus des trois quarts des victimes de l’esclavage moderne se situent dans seulement dix pays. L’essentiel de nos efforts pour éradiquer l’esclavage doivent se concentrer sur ces nations", ajoute-t-il.

Particulièrement visée : l'Afrique subsaharienne. "La prévalence élevée dans des pays tels que la RDC et la Mauritanie résultent de modèles centenaires, souvent aggravés par des conflits coloniaux et des conflits armés contemporains", note le rapport, citant comme facteurs aggravants "le haut niveau de pauvreté, la corruption et l'impact de l'exploitation des ressources dans un contexte de mondialisation. Les pays africains au Sud du Sahara rassembleraient aujourd'hui 16% des 29 millions d'esclaves dans le monde.

Jeuneafrique.com