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Un jeune «modou-modou» vivant dans la ville de Turin a été la cible de tirs, il y a une décade, par des assaillants à moto non encore identifiés, mais présentés comme membres de la mafia turinoise. Il n'a échappé à la mort qu'en plongeant. Face à l'enquête qui n'avance pas du fait de la loi du silence chez les témoins et la victime elle-même - internée dans un hôpital de la ville -, certains Sénégalais tout comme les services de police présument un règlement de compte.

TSénégalURIN - Un ressortissant de la communauté sénégalaise établi dans la ville de Turin dont nous tairons le nom a échappé au guet-apens tendu par deux hommes cagoules qui lui ont tiré dessus à l'aide d'un pistolet automatique. Les faits remontent à une dizaine de jours, dans un populeux quartier de la ville de Turin. 

En effet, alors qu'il marchait en pleine rue, le Sénégalais a été pris en filature par deux hommes qui étaient sur une moto. Ces derniers qui avaient la ferme intention d'abréger la vie du «modou-modou» l'ont raté de peu, car il n'a finalement été touché qu'au mollet. Il a réussi à esquiver les balles fatales en plongeant in-extremis. Les hommes de main qui ont tiré sur lui n'ont pas cherché à savoir s'il a été effectivement abattu comme ils le voulaient. Ils ont accéléré et disparu, raison pour laquelle ils n'ont pas été identifiés. Les secours arrivés rapidement sur les lieux ont permis de transporter le blessé à l'hôpital à l'aide d'une ambulance médicalisée. 

Toutefois, interrogés par les enquêteurs, plusieurs témoins de l'embuscade ont refusé de collaborer, préférant garder le silence. Une attitude qui présumerait bien de l'implication de la mafia dans cette affaire, selon nos sources. La loi du silence étant une religion dans ce genre d'affaire. Ce qui fait qu'aujourd'hui, les policiers peinent à remonter la piste de cette expédition punitive. Le mutisme dans lequel s'est également emmuré le Sénégalais ne rend pas la tâche facile aux enquêteurs qui n'arrivent pas à cerner le mobile de cet acte criminel. Est ce un règlement de compte ou non, avec la mafia turinoise impliquée dans les extorsions de fonds, la prostitution et le trafic de drogue ? En tout cas, l'affaire de ce jeune Sénégalais suscite un regain d'intérêt pour les forces de police. 

Il faut noter que Turin est une province qui abrite plus de 5000 «modou-modou » dont l'activité principale tourne autour du commerce. Parmi ces émigrés, certains excellent dans des activités illicites de toutes sortes comme le trafic de drogue. Mais ces dealers sénégalais ont subi un sérieux revers lorsque, en 2006, les services de police ont entrepris de démanteler les réseaux qu'ils entretenaient. A ce titre, beaucoup d'entre eux peuplent les prisons turinoises pour ces délits commis. 

Chérif MBAYE (Correspondant) 
Source Le Populaire