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[ Audio ] L'écrivaine Woré Ndiaye Kandji face à Maty 3 Pommes et Momar Mbaye: Le féminisme, la polygamie et l'immigration

Siweul.comL'auteure de "Nous sommes coupables" était l'invitée de TVM . Fruit d'un métissage culturel, de mère congolaise et de père sénégalais, Woré Ndiaye Kandji est revenue en large sur les thèmes abordés dans son ouvrage, qui se veut panafricaniste et très engagé. La romancière dit comprendre la polygamie tout en désignant du doigt les difficultés que rencontrent les femmes d'une manière générale. De sa naissance à Brazzaville en passant par Dakar où elle a grandi, les Etats-Unis où elle réside, Woré Ndiaye Kandji dit tout: l'immigration, le féminisme, la polygamie, entre autres sujets développés dans son livre. Elle répondait aux questions de Maty 3 Pommes et de Momar Mbaye (en wolof) 

 


Source: SenewebRadio
Wore Ndiaye0

Publication - « Nous sommes coupables » : Woré Ndiaye Kandji ou L’émergence d’un féminisme de raison

Fruit d’un métissage culturel, de père sénégalais et d’une mère congolaise, Woré Ndiaye Kandji n’en est pas à ses débuts dans l’écriture. La native de Brazzaville, éditrice de la rubrique des femmes africaines exceptionnelles pour le Global Information Network, est très connue des lectrices du magazine féminin Amina pour y avoir rédigé plusieurs articles. Des articles qui donnent un avant-goût de son nouveau livre intitulé « Nous sommes coupables » publié aux éditions Phoenix aux USA.

 

Défendre la cause des femmes sans sombrer dans le féminisme béat, c’est l’exercice périlleux auquel s’est livrée Woré Ndiaye Kandji, l’auteure de «Nous sommes coupables», un ouvrage au cœur des préoccupations du deuxième sexe, pour parler comme Simone de Beauvoir. Même s’il y est question des interdépendances entre les deux genres, l’auteure scrute aussi les relations entre une mère et sa fille, avec en toile de fond le conflit de générations, comme en atteste les premières pages de l’ouvrage qui s’ouvre sur une discussion, un entretien téléphonique au sujet d’une étrangère habitant Los Angeles et de passage au Sénégal : « Ganegui » comme l’appelle la romancière. La description qu’en dresse l’auteure est loin de correspondre à ce qu’elle est réellement, « trop calme, trop réservée, nous aurions pu l’atteler dans l’enclos avec les moutons, cela ne l’aurait pas dérangée », c’est ainsi que l’étrangère est perçue par ses hôtes du pays de la Téranga, le Sénégal dont Woré Ndiaye est originaire.

Mieux, la présence de Ganegui avait tout l’air d’encombrer Nabou Camara la Saint-louisienne, et mère de Oumy Diop, l’expatriée qui vit de l’autre côté de l’Atlantique, au Canada plus précisément. Mais les apparences sont trompeuses, semble dire Woré Ndiaye Kandji, dont le récit se veut un mélange de genre, entre le roman et l’essai. Dénoncer les travers de la société, sans le dire, tout en le disant : c’est ce qu’a réussi la jeune romancière, qui tout au début du livre, met le doigt sur ce mal sénégalais, un repli sur soi, que l’on pourrait qualifier de « sénégalo-centrisme », qui fait croire que le monde tourne autour de nous, et se limite à Dakar et Saint-Louis. C’est du moins l’idée qu’en donne, de prime abord, l’attitude de Nabou, qui manifestement, mésestime l’étrangère sans la mépriser, tout en ignorant presque tout du vécu d’une personne qui a fait le tour du monde et qui pourrait lui en apprendre davantage.

Eloge de la femme, procès de la polygamie


Woré Ndiaye Kandji a publié plusieurs articles dans le magazine féminin « Amina » et est éditrice de la rubrique des femmes africaines exceptionnelles pour le Global Information Network.
Et l’ouvrage de mettre les pieds dans le plat des réalités socioculturelles africaines, sénégalaises en particulier, une invitation à partager le quotidien de Nabou, issue de la famille Camara Kunda dans la région de Saint-Louis, l’ancienne capitale du Sénégal et de l’AOF, l’Afrique Occidentale Française. « Une immense concession qui regroupait les quatre épouses du père de Nabou ainsi que son armée d’enfants, de neveux et de nièces » en occupent le recoin. Un environnement où les épouses s’appellent « sœurs ». Ainsi, Woré Ndiaye porte un regard à la fois critique et ouvert, voire d’appréciation de la polygamie et ses corollaires, la structure familiale africaine, élargie, dont les membres se comptent non sur le bout des doigts, mais par dizaines. Une polygamie qu’elle comprend, tout en donnant l’air de la défendre, arguments à l’appui. La condition de la femme africaine, l’éloge de la femme au foyer, qui n’est pas moins méritante que celle qui passe sa journée au bureau, ces braves mères ou sœurs dont l’écrivaine scrute le quotidien dans un langage châtié, au travers d’un humour qui frôle la satire. Féministe sans l’être, la jeune romancière fait le procès de la femme en même temps que l’apologie de celle dont le foyer est assimilé à un gouvernement avec différents ministères, dont elle occupe la tête de chaque département.
Woré Ndiaye y pose une question : « qu’est-ce que l’art d’être femme ? En d’autres termes, une « Linguère », comme le laisse sous-entendre l’auteure. Une femme parfaite, synonyme de noblesse, de maturité et de sagesse, et dont les maximes qui ouvrent les différents chapitres du livre, interpellent. Mais, tient à souligner l’auteure, « Linguère n’est ni le prolongement orthogonale de la Vierge Marie, ni une prophète. Elle a entre treize et deux cents ans », a-t-elle indiqué. Une interrogation à laquelle Woré Ndiaye a tenté de réponse tout au long du récit qui met aux prises diverses questions sociétales, les relations conjugales, l’immigration et l’appel de l’étranger, une référence à sa situation d’émigrée sur le sol américain. 


« C’est seulement lorsque nous serons conscients de la lourdeur de la responsabilité qui nous incombe, que les maux de l’Afrique seront enfin guéris »


D’autre part la romancière de temps à autre devient le porte-voix des sans voix, comme par exemple lorsqu’elle prend fait et cause pour ces immigrés à qui l’on demande l’impossible, ces expatriés dont certains, une fois de retour au bercail, refusent de dire la « vérité » à ceux qui sont restés au pays. L’occasion pour Woré Ndiaye de parler de désillusion, ces mirages de l’Occident qui font que les jeunes Africains n’ont d’autre rêve que d’émigrer, à défaut de pouvoir trouver une raison suffisante de rester dans leur pays. La romancière ne fait pas seulement le procès de l'émigration et de l’immigration, ou encore des politiques dont les promesses interminables ne font plus rêver. La presse, les journalistes en particulier, en ont eu pour leur grade, des proies faciles à la corruption, des professionnels auxquels Woré Ndiaye reproche d’occulter les informations nécessaires à la population.
Donneuse de leçons ? Woré Ndiaye l’est, car il s’agit pour elle, d’une part de dénoncer les tares de notre société, et d’autre part de nous mettre face à nos responsabilités, tout en prodiguant de sages conseils qui interpellent chacun d’entre nous. Dans un style sobre sans frôler la banalité, le livre de bout en bout entremêle fiction et réalité au travers d’expériences personnelles, de vécu entrecoupé d'anecdotes qui adoucissent la lecture et apportent au récit une singularité.

Par ailleurs, dans un élan panafricaniste, une bonne partie de l’ouvrage fait état de la préoccupation de l’auteure pour l’avenir du continent, ce qui passe par un abécédaire des mots dont souffre l’Afrique. Pour avoir travaillé dans l’industrie de la mode, Woré, qui a sillonné la majeure partie des salons internationaux de commerce ou « trade show » de New York, se veut très ouverte d’esprit. D’où ses expériences personnes qui apportent au récit une richesse, une invitation au voyage, du Congo au Rwanda, en passant par le Sénégal, la Côte d’Ivoire, entre autres tranches de vies qui donnent à l’ouvrage une dimension panafricaine.
Justement l’Afrique et ses difficultés à émerger, Woré Ndiaye en parle en connaissance de cause, et brandit des chiffres à l’appui : « plus de 40% des Africains ne peuvent se fournir de quoi se nourrir journellement. Plus de 50% souffrent de maladies liées à l’insalubrité des eaux…», la mendicité, la prostitution, la délinquance, entre autres calamités. Une raison suffisante pour l’écrivaine de lancer « un appel au bon sens de tous les Africains ». Car pour elle, « c’est seulement lorsque nous serons conscients de la lourdeur de la responsabilité qui nous incombe, que les maux de l’Afrique seront enfin guéris », dira celle qui toutefois reste convaincue que « l’Afrique est bourrée d’intellectuels qui n’ont pas pu éviter que des drames se multiplient sur nos terroirs ». Des drames dans lesquels plonge Nabou, qui a eu la curiosité de jeter un coup d’œil sur les notes contenues dans le classeur de son hôte, « Ganegui » l’étrangère. Au fil des pages, Woré Ndiaye étale un chapelet de vérités, et s’adresse aux femmes africaines qu’elle a invitées à plonger leurs mains dans la marmite de la conscience sociale, afin de « remuer le bouillon de notre faille collective». Une femme africaine dont elle fait l’éloge aussi car étant le socle de la société : « elles sont la coque et le siège, l’écorce et la racine. Elles sont le sacerdoce, elles ont souvent plus offert qu’elles n’ont reçu », indique-t-elle à leur endroit. Mais, souligne la romancière, « quant la femme ignore son histoire, elle se moue dans une stagnation », semble conclure l’auteure qui fait un clin d’œil à l’éducation, jugée prioritaire, voire essentielle. Toutefois, si Woré Ndiaye en appelle à une responsabilité collective, elle ne perd pas de vue qu’il incombe à tout un chacun de faire son introspection, car la société n’est que le prolongement des structures familiales qui elles-mêmes reflètent les attitudes individuelles. Car « tout ce que nous reprochons à nos dirigeants, est ce que nous reproduisons au niveau de nos concessions», a-t-elle regretté.

 

 


Momar Mbaye
Thiesvision.com

 

 


« Nous sommes coupables » est publié aux éditions Phoenix, www.editionsphoenix.com collection première Chance
Prix : 15€ ou 19 dollars

 

 


Pour acheter le livre de Wore Ndiaye Kandji, visitez son site internet : www.worendiayekandji.com

 

SOURCE: THIESVISION

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