Account
Please wait, authorizing ...
Not a member? Sign up now
×

Sidebar

23
Mar, Avr
0 Nouveaux Articles

SENETOILE BLOGS

Ici vous pouvez vous informer et poster librement votre blog. Créez votre compte utilisateur, c'est rapide et gratuit.
Fast backlinks and Guest-post hosting

[ CONTRIBUTION ] Prince Karim, vous permettez ? (par Momar Mbaye)

lasquotidien.comTout d’abord permettez-moi, Cher Karim, pour des règles de bienséance, de vous saluer, même si dans votre correspondance, ni au début ni à la fin, vous n’avez pris la peine de saluer vos lecteurs, ceux et celles à qui vous avez souhaité vous adresser. De ce manque d’élégance que certains assimileraient à de l’arrogance, on ne saurait vous en vouloir, parce qu’imputable à vos services de com.
J’avoue que je suis resté sur ma faim en parcourant votre missive ce matin. Pour une rare fois, vous avez décidé de vous exprimer en public, et tant mieux. Toutefois, ceux qui s’attendaient à une démission de votre part, ou à un mea-culpa, peuvent encore rêver. Dans votre cri du cœur du 3 juillet 2011, vous vous êtes plaint du fait d’être indexé, « qu’il pleuve, qu’il neige, ou lorsqu’un train déraille à Thiès ». Démissionnez alors pendant qu’on y est, Petit prince ! Etant donné que vous vous sentez capable d’assumer à vous seul les portefeuilles de ministre chargé du ciel et de la terre, de l’air, des espaces verts et des embarcadères, il faut tout assumer, jusqu’au bout, et arrêter de vous plaindre.
Vous n’êtes parti de rien, soutenez-vous, alors qu’à vous seul, Karim, vous cumulez près ou plus de 40% du budget de l’Etat de notre pays. Que vous reste-t-il, que vous faudrait-il d’autre, vous qui bénéficiez des privilèges du père ? Enfin, comment osez-vous dire que vous n’êtes parti de rien ? Vous qui êtes habilité au gré du vent à émarger en lieu et place du ministre du budget ou des finances ! Vous qui vous occupez par moments de certaines questions qui relèvent du ressort de la diplomatie sénégalaise, je fais allusion à l’escapade de Benghazi, ou à l’affaire Clothilde Reiss, entre autres sujets délicats ne relevant point de vos prérogatives…
Vous avez raison, Karim, de dire que comme tout être humain, vous demandez « à être entendu, jugé sur des actes vérifiés et donc probants et non sur des rumeurs sans fondement ». Là encore, vous adoptez une posture victimaire, lorsque vous estimez que vous êtes jugé sur des considérations autres que vos résultats, lesquels tardent à venir : la question de l’énergie, que le président vous a confiée depuis bientôt un an, est devenue plus que préoccupante aujourd’hui. Ceux qui réclamaient la tête de Samuel Sarr sont les mêmes qui aujourd’hui exigent votre départ, et ce, pour les mêmes raisons : absence de résultats.
Si les populations en sont arrivées aux émeutes, ce n’est guère pour vous féliciter de votre nomination à la tête du département de l’énergie. Cela signifie tout bonnement que la situation est devenue intenable, vous êtes le mieux indiqué pour le savoir. Cher Karim, il faut que vous sachiez que votre contribution est légitime au titre de citoyen, mais pas indispensable à la bonne marche de ce pays que nous avons tous en commun : le Sénégal, qui ne s’arrêtera pas le jour où vous et votre père ne serez plus aux commandes.
J’ai envie de vous dire que vous étouffez sous le poids des charges qui vous sont confiées, Karim, il fallait les refuser par grandeur d’esprit. Elles sont devenues un fardeau. Car en essayant de vous faire passer pour un surhomme, votre cher père a fini par vous initier aux couleurs du ridicule. J’aurais préféré que vous occupiez un seul département et en réussir les objectifs plutôt que d’être partout en vous appropriant les plus juteux portefeuilles du gouvernement, sans résultat. C’est d’être nulle part que de vouloir être partout, l’adage le dit si bien. Parce qu’il n’y a aucun pays au monde où vous trouverez un ministre avec des charges aussi lourdes que les vôtres.
Je me garderais, petit prince, de vous psychanalyser, mais vous devez comprendre que la démocratie sénégalaise dont vous parlez dans votre missive, n’a que trop souffert de votre patronyme, qui à chaque fois qu’il est évoqué, laisse sous-entendre des velléités de succession dynastique. Abdou Diouf et Senghor à qui vous faites allusion, avaient bien des enfants, qui n’étaient pas moins valeureux que vous, mais qui ont su adopter une certaine discrétion vis à vis des charges et pouvoirs confiés à leur père. Vous, non, vous vous êtes présenté en sauveur, en messie dans une certaine mesure.
Quant à vos différends avec vos anciens camarades de parti, devenus des opposants de circonstance, ils intéressent peu les Sénégalais. Je vous comprends lorsque vous vous en prenez à certains d’entre eux. Parce qu’ils ne sont plus conviés au festin, deviennent des bêtes noires du régime, et brandissent l’argument de la dévolution monarchique dans le seul but de se refaire une virginité politique. Ils citent votre nom pour soi-disant justifier leur mis à l’écart des sphères du pouvoir. Ceux là, le peuple les a à l’œil, et le moment venu, la bonne graine sera séparée de l’ivraie. Mais de grâce, arrêtez de crier avec les loups, Karim : cette idée de dévolution monarchique que vous même qualifiez « d’insulte à notre démocratie », n’a pas été inventée par la presse locale, nationale, encore moins par la presse étrangère. Peu importe si c’est vous même, ou votre père, qui a eu l’idée de vous inscrire sur les listes électorales en mars 2009 pour faire de vous le maire de Dakar. Mais convenez avec moi que les actes que vous et votre père posez incessamment depuis bientôt dix ans, confortent cette thèse de jour en jour. Seulement, en sémiologie, on nous apprend que lorsque vous apercevez un nuage dans le ciel, prenez vos précautions avant que la pluie ne vous prenne au dépourvu.
Je n’aimerais pas être long, je le suis déjà, Petit prince. Comme tout citoyen, vous avez le droit et le devoir de servir le peuple, mais aussi, acceptez d’être comptable lorsque vous décidez de gérer les deniers publics, l’argent du contribuable. C’est justement votre refus de rendre des comptes qui accentue les spéculations à votre endroit. Je prends congé de vous, cher Karim, en espérant que vous conseillerez au président, votre père, de sauver la face en renonçant au pouvoir avant que le pouvoir ne renonce à lui. Dites à votre père que le pouvoir est comme le conjoint infidèle : quand on tente de le séquestrer, il finit toujours par vous quitter. Chez nous, comme vous l’avez si bien remarqué dans votre correspondance, le pouvoir ne se conquiert pas par la « voix » des urnes, mais par la « voie » des urnes. L’envisager par les armes, relève de la petitesse d’esprit.
Bien à vous, Petit prince.
Momar Mbaye
SENETOILE
LA VOIE OBLIGEE POUR SAUVER LE SENEGAL - ET L’ULTI...
PAR KHALIFA TOURE - LANALYSTE.COM Idrissa Seck ou ...

Sur le même sujet: