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[BLOG] PAR ABOUBAKRINE SAMB Les intérêts partisans d’un nonagénaire grabataire

économieCONTRIBUTION - Les membres du Conseil constitutionnel ont rendez-vous avec l’histoire le 29 janvier 2012 pour juger de la recevabilité des candidatures déclarées à l’élection présidentielle de février 2012. Cependant la candidature de Wade, qui avait déclaré avoir verrouillé la constitution à deux mandats, pose problème.

 

Sous l’instigation de son clan de courtisans et de sa famille, il s’est rétracté pour dire qu’il peut briguer un autre mandat après avoir déclaré auparavant sa non participation aux élections de 2012, car la constitution de 2001 limite le nombre de mandats à deux.

 

 

 

Pour montrer sa détermination à briguer un 3e mandat, le camp de Wade a organisé un séminaire le 25 novembre 2011, au Méridien président, en réponse au séminaire organisé par le M23 sur le même sujet et qui avait abouti au rejet de la candidature de Wade par la majeure partie des constitutionnalistes sénégalais, dont les rédacteurs de cette même Constitution.

Face à cette situation où il a perdu la face, il est allé chercher des mercenaires blancs préposés à l’argumentaire de la recevabilité pour venir, pendant toute une journée, faire leur cirque à Dakar pour théoriser la validité, selon le principe de la non rétroactivité de la loi. Une malhonnêteté intellectuelle et un faux débat alimenté par des mercenaires venus d’ailleurs. Un argumentaire battu en brèche par l’article 104 de la dite constitution, qui règle le problème déjà posé, car considérant le premier septennat (en lieu et place du quinquennat) comme la seule dérogation accordée au président et que toutes les autres dispositions de la constitution lui étaient applicables (un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois). Donc la seule dérogation accordée à lui est de faire un septennat (et non un quinquennat) pour le premier mandat hérité de la constitution de 1963, parce que tout simplement le mandat a débuté en 2000 et que la nouvelle constitution a été votée en 2001, un an après la prise du pouvoir par WADE. C’est tout. Le débat est clos à ce niveau. Et ce n’est même pas du droit, mais du français clair et net et son interprétation ne souffre d’aucune équivoque, à moins d’être intellectuellement malhonnête.

Réfuter l’interprétation de constitutionnalistes qui ont été appelés par le Président de la république lui-même pour rédiger la Constitution de 2001, parce que tout simplement ils ont dit le droit et la vérité contrairement à ce que le président veut entendre, relève d’une hypocrisie de nos dirigeants et d’une volonté manifeste de violer la constitution. Je ne crois pas que des étrangers qui n’ont pas participé, encore moins qui ne savent pas dans quel contexte le texte a été rédigé, peuvent avoir une interprétation correcte de notre constitution, à moins de jouer aux sorciers blancs pour satisfaire les desideratas d’un vieux président qui a pris goût au pouvoir et qui veut parachever par tous les moyens son projet de monarchisation de la république qui lui tient tant à cœur.

Karim Wade représente actuellement la seule motivation qui retient encore Abdoulaye Wade au pouvoir et aucun sénégalais averti ne l’ignore. C’est insensé et illogique qu’un vieillard de près de 90 ans s’accroche au pouvoir alors que son mandat est terminé. A mois d’avoir la folie ou l’ivresse du pouvoir ou d’être mû par un projet comme le sien, c’est simplement surréaliste.

Wade est déconnecté des réalités du moment et de celles de son peuple. Ces sorciers blancs que lui et son clan ont fait venir à Dakar pour répéter un mot d’ordre ne sont que des chasseurs de prime grassement payés au frais du contribuable sénégalais. Ils sont venus selon des termes de référence bien clairs et déjà définis par leur recruteur contre d’énormes sommes en espèces sonnantes et trébuchantes. C’était une grande farce et une grande comédie qu’ils nous ont joué ces messieurs du pouvoir. Le lieu tout indiqué pour ce genre de comédie à la Molière était le Grand Théâtre de grand père Wade et non le Méridien président.

En fait Wade et les siens ont initié ce séminaire uniquement pour faire bonne figure aux yeux des représentations diplomatiques et chancelleries occidentales et pour tenter d’influencer le Conseil Constitutionnel. Cependant l’avis de Seydou Madani SY à ce séminaire, le premier sénégalais agrégé en droit constitutionnel et ceux d’autres constitutionnalistes sénégalais qui ont déjà dit le droit, devraient au moins faire réfléchir les cinq « sages » du Conseil constitutionnel sur le rôle historique qu’il aura à jouer dans les deux mois à venir. Nous estimons que les jours de Wade à la tête de l’Etat sénégalais sont comptés à moins qu’on ait un Conseil Constitutionnel aux ordres. On voit mal comment un gardien de la Constitution qui fait du parjure et de la forfaiture sans sourciller puisse influencer une structure qui a entre ses mains le destin de tout un pays qui est le Sénégal.

A l’image de certains présidents africains en voie de disparition, Wade se croit toujours investi d’une mission divine pour le Sénégal. Il pense que le fait d’être entouré de courtisans acquis à sa cause et de se dédire peut le tirer d’affaire pour un 3e mandat. En fait il veut faire du forcing pour assouvir ses ambitions connues depuis toujours à savoir finaliser son projet de succession monarchique qui tarde à se concrétiser depuis sa théorisation en 2009. Au demeurant, il ne cherche qu’à gagner du temps pour mettre sur orbite son incompétent de fils à la tête du Sénégal afin qu’il rejoigne le cercle très fermé des fils à la place des pères dans certains Etats africains.

Les cinq « sages » du Conseil constitutionnel se doivent de prendre leurs responsabilités pour dire le droit et la vérité et rien que la vérité. Ils doivent s’inspirer du Professeur Madani SY qui, avec courage et détermination, n’a pas suivi le pouvoir dans sa grande comédie. Il a tout simplement dit le droit et la vérité. Dans ce registre, on aimerait bien entendre la position du professeur de droit et non moins constitutionnaliste Serigne DIOP qui est d’ailleurs l’un des rares constitutionnalistes connus qui ne s’est pas encore prononcé dans ce débat d’intellectuels. Il s’est tout bonnement réfugié derrière son statut de médiateur de la république pour s’imposer un droit de réserve, alors que l’heure est grave. Tous ceux qui se réfugient derrière des postes, prébendes et sinécures apparaîtront aux yeux du peuple comme des opportunistes au sens péjoratif du terme, car voulant seulement préserver leurs intérêts personnels au détriment de ceux de la patrie. Il est des moments dans la vie d’une nation où il est dangereux de se taire. Les mallettes à la Ségura et autres rétributions de quelque nature que ce soit ne doivent pas vandanger la paix dont aspire notre cher pays. Non plus les intérêts partisans de Wade et de son clan ne doivent pas être au dessus des intérêts du Sénégal.

Même s’il venait à violer la Constitution pour se représenter et confisquer le pouvoir contre vents et marées, les sages du Conseil constitutionnel savent bien que le très vieux Président ne pourrait pas terminer un mandat de sept (7 ans) du fait de son âge avancé. Reconduire Wade pour un septennat c’est placé le Sénégal dans une période d’incertitudes et de tension perpétuelle, car le Président est aujourd’hui rattrapé par le syndrome de la vieillesse. Alors de grâce messieurs les juges, épargnez-nous des troubles qui peuvent découler de la candidature anticonstitutionnelle d’un homme qui place ses intérêts avant ceux du Sénégal. Montrer aux sénégalais et au reste du monde que vous êtes des hommes d’honneur comme Feu Kéba Mbaye, Feu Assane Bassirou Diouf, de valeureux pionniers du droit, modèles de probité et de courage. Ils ont eu à honorer la fonction de magistrat, car ils étaient debout et conscients de leur responsabilité, contrairement à l’idée véhiculée par le président Wade qui assimile les magistrats à des esclaves, car ne voulant pas prendre leurs responsabilités. Montrer que vous n’êtes pas à la solde d’un vieux Président qui passe tout son temps à conspirer et à dépenser l’argent du contribuable sénégalais selon ses propres désirs pour maintenir une clientèle électoraliste.

Wade est finissant et il faut le lui faire comprendre comme l’a fait du reste le Congrès américain à travers une lettre officielle en date du 14 décembre 2011. Une correspondance où l’Institution américaine, à travers ses sénateurs, lui demande de respecter la Constitution en ne se représentant pas pour un autre mandat dont il n’a pas droit. Dans ce concert de dénonciation, d’autres voix influentes comme celles de Koffi Annan, l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies et prix Nobel de la paix en 2001, de Madeleine Albright ancienne Secrétaire d’Etat des Etats Unis de 1997 à 2001. Il y a aussi celle de Ed Royce, républicain de Californie qui s’était déjà signalé en accusant Wade d’avoir reçu des « pots de vin » sur le Monument de la Renaissance Africaine et d’être un corrupteur de fonctionnaire international en référence à l’affaire Alex Ségura, du nom de l’ancien représentant du FMI au Sénégal.

Les britanniques aussi sont montés au créneau par la voix du très influent David Style premier président du parlement écossais et membre de l’Internationale libérale. Il aussi écrit au président pour lui demander de renoncer à un troisième mandat qui peut être source de tension pour le Sénégal.

Des pressions donc à l’échelle internationale pour tenter d’épargner à notre pays des troubles dont il pourrait ne pas se relever de sitôt, car faisant partie des PMA.

Dans un pays où plus de 50 % de la population est constituée de jeunes de moins de 35 ans et où l’âge de la retraite est à 60 ans, un papy de 86 ans (H T) ne peut en aucune manière incarner le changement dont aspire cette même population.

Wade ne doit pas être le dernier de la classe pour les seules ambitions de son fils, de son clan et de ses pauvres courtisans venus d’ailleurs. Il est aujourd’hui un vieillard grabataire qui est « périmé ». Son cycle est terminé et le Conseil constitutionnel doit le lui faire savoir en l’envoyant définitivement à la retraite pour le bien du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest.

Aboubakrine SAMB

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SOURCE: NETTALI

Photo : Lena Sène en mode traditionnelle
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