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[BLOG] Rôle de la femme dans le développement économique et social

 

santé« La femme est l’avenir de l’homme », disait Louis Aragon. Voilà une maxime bien à l’ordre du jour. En sommes-nous vraiment conscients ? Longtemps cantonnée dans son rôle social d’épouse et de mère, assujettie par l’homme et n’ayant pour responsabilités que les tâches ménagères, la procréation et l’éducation des enfants, la femme s’est, un beau matin, révoltée et a voulu, au fil des siècles, revendiquer une place dans l’économie, convaincue du rôle crucial qu’elle pouvait y jouer.

Pourtant, il fût un temps dans l’histoire où elle pouvait se glorifier de ce rôle tant convoité, car selon Marita Gimbutas, c’est elle qui, dans la préhistoire, aurait inventé l’agriculture. Difficile d’y croire n’est-ce-pas? Faut-il le rappeler, le souci d’une mère est, avant tout, de nourrir sa famille. Comment en est-elle donc arrivée à être confinée au rôle traditionnel qu’on lui connaît depuis des siècles, à travers le monde, de Dakar à Kiev, de l’Alaska au Cap, d’Hawaii à Taiwan? Il a fallu que la femme rouspète, remue ciel et terre, effectue une traversée du désert, déplace des montagnes pour se faire entendre et conquérir la place qu’elle occupe aujourd’hui dans le tissu économique.


Oui, la femme tient absolument à contribuer à l’essor économique de sa société. Qu’est-ce qui la motive tant ? Justement son rôle naturel et traditionnel de nourricière. Comment peut-elle y parvenir ? En labourant son petit champ, à l’image des femmes du Fleuve Sénégal, de la Casamance, des Niayes ou du Niombato ; en allant écouler le produit de son dur labeur au marché du coin telle la petite vendeuse de poissons, de fruits, de légumes ou de lait caillé du quartier.  En contribuant de la sorte à la revalorisation de nos produits locaux en compagnie de nombreux GIE féminins engagés, aux côtés de l’Institut de Technologie Alimentaire, dans la promotion du « consommez sénégalais ». En ambitionnant de devenir chef d’entreprise et créer des emplois à l’image de Mame Khary Diène, fondatrice des Laboratoires Bioessence à la conquête des marchés extérieurs. En organisant un petit système de microcrédit/épargne appelé « tontine » très pratiqué au sein des familles, quartiers et villages. En se lançant dans le négoce et les affaires à l’instar de nos célèbres commerçantes, jadis appelées « Bana Bana » qui, aujourd’hui, font la navette entre Dakar et Dubaï. En courant au chevet des populations malades tel Rose Wardini, brillante gynécologue et présidente de l’ONG Medicol tant adulée par les femmes rurales ou notre ex-ministre de la santé Awa Marie Colle Seck, imminente chercheur de renommée internationale, jadis patronne d’ONUSIDA et aujourd’hui de Roll Back Malaria qui mène une lutte sans faille contre le paludisme. En investissant ses parures en or dans l’éducation de ses enfants car leur réussite, dont elle pourra tant se glorifier demain, sera également la sienne. En se battant pour le cause de l’enfance telle notre guerrière Anta Mbow, fondatrice de l’Empire des Enfants, havre de paix pour les enfants de la rue; bref par sa créativité telle Safi Faye, première africaine réalisatrice de films, avocate du monde rural, couronnée reine d’Afrique par la journaliste Eva Hendrickx de RFI ; pour ne citer que ces exemples.

Le rôle particulier de la femme dans l’économie de notre pays est donc indéniable. Les experts au développement l’ont sans doute compris, eux qui accordent de plus en plus d’importance à la question du genre dans leurs projets de développement et marquent ainsi leur volonté de renforcer le pouvoir de la femme en la hissant au sommet des institutions, directions, et entreprises. La preuve, le « rapport sur le développement dans le monde 2012» de la Banque Mondiale traite exclusivement de la problématique du genre.

En dépit des efforts consentis, force est de constater que des obstacles subsistent toujours, à savoir la discrimination au niveau de la formation, de l’emploi, de l’accès au crédit, aux terres, de la rémunération comme l’indique un rapport des Nations-Unies sur « l’égalité des sexes, le développement économique et la paix ». Mais le plus grand défi de la femme est sa vulnérabilité en période de crise. En effet, en temps de conflit, la femme est exposée aux violences, comme on a pu le constater au Congo avec le fléau des viols. Brimée, elle est incapable d’assumer son rôle naturel ni son rôle économique. En temps de crise économique, elle est plus exposée au chômage, à la pauvreté, à la famine/malnutrition. Kevin Sullivan du Washington Post nous a livré un témoignage poignant dans son éditorial sur la crise alimentaire de 2008 en nous relatant les conditions de vie de ces femmes burkinabés, obligées de balayer les rues de Ouagadougou pour assurer le pain quotidien tout en se privant de nourriture lorsque le salaire obtenu est à peine suffisant pour nourrir leur progéniture. Résultat, elles souffrent de malnutrition accrue et sont d’une maigreur émouvante. Quel extraordinaire sens du sacrifice ! Au Sénégal, cette vulnérabilité a son lot de dégâts collatéraux dont principalement la prostitution et ses maux qui gangrènent notre société. Vulnérable et exclue de la vie économique, la femme ne pense trouver son salut que dans la vente de son corps si précieux. Quel gâchis !

Beaucoup reste donc à faire pour renforcer le rôle de la femme dans notre économie. Il est impératif de mieux l’encadrer pour encourager les initiatives nobles qu’elle prend, améliorer son éducation, faciliter son accès aux ressources, éliminer les obstacles auxquels elle est confrontée, mettre à profit sa créativité, endiguer les maux qui contribuent à sa destruction, assurer sa protection contre les agressions, notamment les viols sans cesse perpétrés par ceux-là même qui sont sensés la protéger et le plus souvent impunis, l’orienter vers des secteurs économiques plus porteurs et des professions d’avenir, optimiser ses investissements et l’aider à réinvestir le fruit de son dur labeur dans des activités économiques fructueuses plutôt que de le gaspiller dans les cérémonies familiales et soirées xawaree, osons le dire !

La parité apportera-t-elle la solution sinon quel futur Président voudra bien emprunter les pistes ainsi explorées pour que la femme puisse contribuer à l’avenir de notre pays?

Source : initiatives diaspora2012.com

Photo : Lena Sène en mode traditionnelle
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