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Gora Ndaw, ingénieur sénégalais

Une étude, réalisée sous la supervision des enseignants-chercheurs de l’Université de Versailles, a confirmé la solidité de la combinaison de silexite et de latérite. Avec ces matériaux, l’ingénieur sénégalais Gora Ndaw est prêt à construire une salle de classe à 1.200.000 FCfa au lieu de 8 millions de FCfa. La réutilisation de ces matériaux locaux est la solution pour accélérer la résorption des abris provisoires.

Les matériaux de construction coûtent cher. Un ingénieur sénégalais a mené des recherches qui mettent en valeur des matériaux locaux. Le silexite, que l’on retrouve en abondance dans la commune de Mboro, et la latérite, dans la commune de Thiès, peuvent être des substituts du ciment. Le recours à ces roches abondantes dans plusieurs régions du Sénégal n’affectera pas la solidité des salles de classe. C’est la conclusion d’une étude supervisée par des chercheurs de l’Université de Versailles de Saint-Quentin-en-Yvelines et réalisée par un Sénégalais.

 

« Ce présent projet démontre comment, en exploitant le silexite et la latérite, on peut parvenir à construire des salles de classe en dur, dans un délai record, et ainsi résorber les 121 abris de l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Thiès département. Ce qui aura, à coup sûr, un impact sur la santé des élèves qui sont exposés au bruit, au vent et à la poussière. En plus, la qualité des apprentissages sera améliorée. Ce modèle peut être reproduit partout au Sénégal », a préconisé l’auteur de l’étude, Gora Ndaw, un originaire de la région de Thiès.

Des contrôles dans des laboratoires de renom ont confirmé la valeur du silexite et de la latérite. Cette conclusion est l’aboutissement d’un travail en amont.

Baisser le coût d’une salle de classe
Ces matériaux ont été disséqués dans les laboratoires du Centre expérimental de recherches et d’études pour l’équipement (Cereeq). L’objectif préalable était de mieux de connaître la composition. « Pour parvenir à cette expérimentation, nous avons fait une immersion dans les laboratoires du Cereeq pour comprendre comment sont réalisés les différents essais de laboratoire. Ensuite, nous avons prélevé des échantillons de silexite et de latérite pour évaluer leurs propriétés, pour enfin démontrer en quoi l’utilisation des matériaux locaux peut être une alternative pour résorber les abris provisoires », a expliqué cet ingénieur en santé environnementale et territoires soutenables.

Ces minéraux (la latérite, l’argile, le silexite) sont présents dans plusieurs des 14 régions du Sénégal et les moyens humains et matériels dont dispose le Cereeq accréditent la probabilité de la mise en œuvre d’un projet de résorption du gap des abris provisoires. Le recours à ces matériaux locaux accessibles entraîne une baisse du coût unitaire d’une salle de classe de 8 millions de FCfa à un million de FCfa.

« Pour construire des salles de classe à moindre coût, il est plus que nécessaire de contourner les fluctuations du marché et les procédures administratives trop longues en valorisant les matériaux de construction locaux et en s’appuyant sur la dynamique citoyenne des communautés villageoises. Avec 1.250.000 FCfa, une salle de classe de huit mètres de longueur et cinq mètres de largeur peut être érigée en un temps record : 25 jours », a comparé Gora Ndaw.

Du reste, le gouvernement a fait de la résorption des abris provisoires une priorité. Ces salles de classe de fortune exposent les élèves à des maladies liées à la pollution de l’air, surtout que ce sont les plus jeunes qui étudient dans ces espaces faits avec des tige de mil, de bambou... « Il est à noter que les abris provisoires constituent un véritable problème de santé publique. Car ce sont les élèves de Ci/Cp qui y étudient. Ils sont plus vulnérables à la pollution, notamment aux particules fines (Pm 2,5 et Pm 10). Ces sujets risquent de développer des maladies chroniques, telles que l’asthme et d’autres maladies pulmonaires », a argumenté l’auteur de l’étude.

Il reste à Gora Ndaw de vendre aux autorités le projet de construction des salles de classe avec des matériaux locaux plus accessibles. La tendance mondiale, c’est l’utilisation des matériaux qui émettent moins de Co2. Des pays de l’Afrique accusent un retard dans ce domaine. Le secteur des Btp doit contribuer aux efforts de réduction des émissions des gaz à effet de serre.

Idrissa SANE

 

source: http://lesoleil.sn/component/k2/item/74739-resorption-des-abris-provisoires-au-senegal-un-ingenieur-propose-la-construction-d-une-salle-de-classe-a-un-million-de-fcfa.html