SANTÉ & ENVIRONNEMENT
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 Fermée depuis le 27 août 2005, la  maternité de l’hôpital Aristide le Dantec tarde à rouvrir. Pourtant les travaux de réhabilitation de cette structure-mère sont achevés et les équipements sont en place. Compte tenu de la place qu’occupe cette maternité dans le dispositif sanitaire du Sénégal et même de la sous-région, la longue durée de sa fermeture encore indéterminée, crée un grand vide dans le dispositif sanitaire au moment où la politique de la l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant est hissée en priorité. Car, cette structure de référence réalisait annuellement, près de six mille accouchements et plus d’un millier de césariennes.

Une performance qu’elle devrait dépasser avec son nouveau plateau technique si un personnel suffisant et compétent était en place. D’où cette question fondamentale: à quand cette ouverture tant espérée ? Au moment où le Sénégal vient de boucler la première édition de la semaine nationale de la santé de la mère et de l’enfant pour l’amélioration des indicateurs dans ce secteur, la maternité de l’hôpital Aristide Le Dantec demeure toujours fermée. En effet, c’est depuis le 25 août 2005, que ce centre a cessé toutes activités à cause des travaux de réfection. 13 ans après, cette maternité de référence gynécologique et obstétricale, le plus élevé de la pyramide sanitaire au Sénégal,  n’arrive toujours pas à fonctionner.
 
Pourtant, de l’avis des acteurs du secteur, la structure est fin prête à être opérationnelle, et l’inauguration officielle devrait même être effectuée par le président de la République. Et pour cela, informe la présidente de l’Association nationale des sages femmes du Sénégal, la date de l’inauguration avait été programmée avant d’être reportée. Même son de cloche du coté d’un membre du Conseil d’administration du Cefored en l’occurrence le Pr Alassane Diouf qui, dans la presse, avait déclaré orbi et ourdi que la maternité sera inaugurée d’ici la fin du deuxième semestre de l’année 2017.
 
La seule problématique était le recrutement du  personnel compétent, avait soutenu ce professeur, avant de renchérir que l’estimation des besoins du personnel a été faite depuis longtemps et des échanges ont eu lieu avec la direction de l’hôpital Le Dantec et des responsables du ministère de la Santé et de l’action sociale. Des garanties avaient été aussi données pour que le problème soit  traité en priorité en faveur lors des derniers recrutements, a ajouté le Pr Alassane Diouf.
 
Cette problématique des ressources humaines a également été mise en avant par la présidente des sages femmes qui soutient que ce souci est bien réel. Car, le nouveau centre ne dispose que d’une trentaine de sages femmes et encore d’anesthésiste, ni d’infirmière, ni de brancardier…entre autres corps professionnels indispensables à son bon fonctionnement. Même si la capacité hospitalière a été réduite de 121 à 61 lits, les salles aménagées d’accouchement répondent actuellement aux normes de qualité. Mme Bigué Bâ Mbodj de faire savoir en outre que la maternité dispose d’un plateau technique capable de dispenser de meilleures prestations dont l’échographie, le bloc opératoire pour les césariennes, les tables de réanimation néonatale et l’incubateur. L’utilisation de ce dispositif matériel moderne fera dire à la présidente des sages femmes qu’il faut nécessairement un personnel adéquat.
 
Mme Bigué Ba Mbodji d’informer également que le personnel d’antan avait été redéployé pour renforcer le centre de Nabil Choucair de la Patte d’oie, la polyclinique de la Médina, le Centre Philippe Senghor de Yoff, l’hôpital Roi Baudin de Guédiawaye, le Centre Dominique de Pikine et d’autres structures sanitaires de la région de Dakar.
 
Cependant, de l’avis d’un très haut responsable du secteur de la santé, il faudra récupérer ce personnel éparpillé dans les différentes structures sanitaires, avant de procéder à un nouveau  recrutement. Pas question de déshabiller Mamadou pour habiller Abdou, ont rétorqué des syndicalistes.
 
Une maternité bientôt centenaire
 
En 1920, le Médecin colonel Aristide Le Dantec  fondateur de l'Ecole africaine de Médecine devenue la faculté de médecine de l’Ucad d’aujourd’hui, va créer aussi  l'infrastructure médicale urbaine de Dakar. Ainsi, sont nés  la polyclinique, l'hôpital indigène de Dakar et la première maternité africaine. C’est cette dernière qui a abrité la première crèche et accueilli  les premières consultations de  femmes enceintes et de nourrissons en A.O.F. Il lui adjoint ensuite l'Ecole de sages femmes et l'Ecole des infirmières-visiteuses de Dakar. Pivot principal du dispositif sanitaire néonatal, la maternité soufflera bientôt ses 1OO bougies. Avec sa réhabilitation, ce centre qui retrouve une nouvelle jeunesse peut apporter une valeur ajoutée dans la prise en charge des cas compliqués et prodiguer des soins de meilleure qualité pour la santé de la mère et de l’enfant. 

 

SOURCE:http://www.sudonline.sn/a-quand-le-demarrage-tant-attendu-_a_38319.html