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Sénégal - L’amateurisme politique des enfirouapeurs de la République (Par Pathe Gueye)

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Si nous négligeons le moment présent, il hantera plus tard notre esprit! « Le charme» du Sénégal qui offre la singularité d’avoir entrepris, assez tôt et bien avant d’autres États africains, de libéraliser et de renouveler en profondeur sa vie politique et la nature même de l’État, est par la suite étouffé par de multiples faillites. D’abord une faillite des fondements, des principes et des serviteurs de l’État, ensuite une faillite des politiques et des programmes de développement mis en œuvre et enfin une faillite des valeurs communes et des rêves d’un lendemain meilleur.

En vérité, jusqu’à aujourd’hui, l’État sénégalais n’a guère su contenir sa propre et effective émergence, ni impulser un redressement et un développement politique, économique, social et culturel viable et salutaire. De plus, autour de ces notoires carences et nombreuses difficultés qu’il rencontre avec désolation, se greffe tristement au quotidien un handicap plus avilissant: l’amateurisme politique des gouvernants actuels du Sénégal qui bafouent l’essence même de notre histoire politique et institutionnelle.

En effet, «ne prends au sérieux que les gens sérieux et les choses sérieuses»! Ce conseil avisé que l’écrivain et philosophe suisse Henri-Frédéric Amiel mentionnait dans son célèbre Journal intime nous interpelle. Or, comment nous y prendre dans notre cher Sénégal où la réincarnation permanente du ridicule habite nos gouvernants par les temps qui courent? Désenchantés et pantois, des citoyens sénégalais ont été épouvantablement affectés par les assourdissants débats et controverses autour, entre autres, de la valeur à accorder à la parole publique et aux promesses d’un ancien président de la République comme Macky Sall de l’APR; de la durée et du nombre de mandats présidentiels; des Avis-Décisions répétés du Conseil constitutionnel; du subterfuge dans la formule rédactionnelle de l’article 26 de notre Constitution; de la  déconsolidante réforme constitutionnelle dépourvue de son principal substrat; de la création pour Ousmane Tanor Dieng d’une prison dorée comme le Haut Conseil des Collectivités Territoriales(HCCT); de la tenue et de l’issue des dernières bordéliques élections législatives; du niveau d’endettement élevé et inquiétant du pays, des communiqués officiels du Gouvernement du Sénégal avec des manquements et des erreurs tristes et graves; des documents et panneaux publicitaires des services gouvernementaux ornés en grande partie par des fautes lexicales et grammaticales tellement loufoques; de la domestication clientéliste et patrimoniale des Alliés politiques dans une coalition dénommée « Benno Bokk Yakaar », exclusivement composée par de politiciens professionnels, de délinquants politiques, de croulants-vautours de la politique sénégalaise; de l’instrumentalisation permanente de la justice pour liquider des opposants politiques avec un procureur de la République toujours pris de transes.

En piétinant ainsi les valeurs qui fondent le socle du contrat social sénégalais, en détériorant ainsi notre si jeune démocratie, en blessant ainsi notre admirable République, en n’inspirant ainsi à la jeunesse et aux forces vives de la Nation sénégalaise que le désespoir, en se faufilant ainsi entre une tromperie et une MENTERIE d’État qui en disent cent, le très exténuant supplice infligé au Peuple Sénégalais par les politiciens professionnels, continue de plus belle. Parallèlement à cette insouciance gouvernante et cette souffrance citoyenne, au nom d’une utopique ÉMERGENCE devenue au Sénégal une épice ou un condiment pour être dans toutes les sauces, notre concitoyen Macky Sall hélas élu par défaut, se la coule douce en profitant des délices de son BONUS PRÉSIDENTIEL DE DEUX(2) ANS accordé par ses célèbres instigateurs de manœuvres juridiques et législatifs habitant dans les casernes des bateleurs de la République du Sénégal.  

Aussi, ce dilettantisme ambiant en vigueur au sommet de l’État sénégalais sème une confusion de taille entourant les Institutions malmenées sans cesse et sans discernement. À juste titre, nous nous interrogeons sur le nombre exact d’Institutions de la République que compte réellement le Sénégal, à la suite des ces surprenants constats que nous avons jugés exposer ci-dessous pour susciter le débat.

D’abord, dans la Constitution du Sénégal intégrant la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution, le nouveau article 6 stipule que «  Les Institutions de la République sont :

– le Président de la République;

– l’Assemblée nationale;

– le Gouvernement;

– le Haut Conseil des Collectivités territoriales;

– le Conseil économique, social et environnemental;

– le Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la Cour des Comptes et les Cours et Tribunaux ».

Ensuite, dans le site officiel de la Présidence de la République du Sénégal(http://www.presidence.sn/),  il est indiqué que les Institutions de la République sont:

– le Président de la République;

– le Gouvernement;

– l’Assemblée nationale;

– Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la Cour des Comptes et les Cours et Tribunaux;

– le Conseil économique, social et environnemental;

– Haut Conseil du Dialogue social 

– Haut Conseil des Collectivités territoriales ;

Puis, dans le site officiel du Gouvernement du Sénégal (https://www.sec.gouv.sn/-Institutions,63-.html), il est mentionné que les Institutions sont:

– le Président de la République;

– l’Assemblée nationale;

– le Gouvernement;

– le Haut Conseil des Collectivités territoriales ;

– le Conseil économique, social et environnemental;

– Le pouvoir judiciaire (le Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la Cour des Comptes et les Cours et Tribunaux, la Haute Cour de Justice)

Et enfin dans un site populaire qui fait la promotion du Sénégal comme par exemple Au-Sénégal.com (http://www.au-senegal.com/les-institutions-de-la-republique-du-senegal,003.html?lang=fr), on y relève ces Institutions:

– le Président de la République;

– l’Assemblée nationale;

– le Gouvernement;

– le Conseil économique, social et environnemental;

– Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la Cour des Comptes et les Cours et Tribunaux;

– Le Haut Conseil du Dialogue social 

En partant de la Constitution parce que c’est elle notre charte fondamentale qui, d’abord et avant tout, institue et organise les différents organes composant l’État sénégalais, nous souhaiterions par là, insister avec force sur la nécessité d’avoir, dans un État sérieux et respectueux, un réel ordonnancement juridique et surtout une effective hiérarchisation des normes. Cette dernière, rappelons-le, est considérée comme le classement hiérarchisé de l’ensemble des normes  qui composent le système juridique d’un État de droit  pour en garantir la cohérence et la rigueur. La hiérarchisation des normes est fondée sur le principe qu’une norme doit respecter celle du niveau supérieur et la mettre en œuvre en la détaillant. Ainsi, savoir bien distinguer et hiérarchiser les composants d’un État aurait pu nous éviter tous ces embrouillaminis et ces escobarderies d’un régime politique en perpétuel louvoiement, bassement électoraliste et dans le fond sans vergogne.

Pour le couronnement des tenants de l’amateurisme dans ce« SENEGAL mon beau pays:  idées reçues ou déni de réalité?», laissons en définitive avec honneur le mot de la fin à notre compatriote, le compagnon Abdoul Mouttalib Diouf nous livrer ses mémorables complaintes citoyennes:

«Dans mon pays, les députés ne proposent pas la loi, ils la violent, la déforment et s’assoient dessus pour ronfler.

Cinq ans de somnolence programmée, tout frais compris…

Dans mon pays, trois générations de politiciens s’engagent pour les sinécures et non par le sacerdoce. Ils nous mentent sans scrupule, leur enrichissement est brusque, immédiat et souvent illicite…

Au Sénégal, l’argent corrompt la citoyenneté, l’argent corrompt les fonctionnaires ainsi que toutes les instances de régulation sociale…

Dans mon pays, les idées ne fondent pas l’engagement, la science est un tapage qui ne concerne que les rêveurs…

Dans mon pays, les malades succombent dans les couloirs d’attente de l’hôpital, ils suffoquent dans l’humidité et la crasse du dispensaire, ils meurent sur la route de l’évacuation à dos d’âne…

Les Sénégalais sont à cheval sur l’hygiène publique, le graffiti “Interdit d’uriner” couvre l’espace collectif…

Au Sénégal, des milliers d’enfants sont laissés entre les mains de trafiquants cachés derrière la sacralité de l’enseignement coranique. Des enfants aux parents “décrocheurs”; des mineurs exploités, brutalisés, parfois violés par le marabout…

Un beau pays est en train de péricliter devant la mollesse de ses enfants!».

                                                                                                              Pathé Guèye-Militant ACT

                                                                                                                                 Montréal, le 13  janvier 2017