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Suppression du poste de premier ministre par Macky Sall un sujet à polémique

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POLITIQUE
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 A peine reconduit à la tête du nouveau gouvernement devant amorcer le quinquennat du président Macky Sall, Mahammed Boun Abdallah Dionne est chargé de supprimer son poste de Premier ministre (Pm). Une question qui suscite déjà un intérêt particulier pour les Sénégalais qui l’apprécient diversement. Surtout que ladite question n’a pas fait l’objet de consensus. 

 

A l’image du système du parrainage pour tous à toutes les élections, loi très controversée, la question de la suppression du poste de Premier ministre (Pm) est partie pour soulever une polémique sans commune mesure. En effet, cette volonté du président Macky Sall de supprimer de l’armature institutionnelle du Sénégal la fonction de Pm, juste après la formation du nouveau gouvernement, qui démarre le dernier mandat du président Macky Sall, suscite moult réactions. Déjà, des voix se lèvent soit pour soit applaudir des deux mains cette réforme que veut engager le chef de l’Etat, soit pour faire noter les problèmes que cela induirait sur la nature du régime.

En réalité, le coordinateur général du Forum civil, Birahim Seck, pense «qu’en supprimant le poste de Premier ministre, vous n’avez plus un régime parlementaire, mais un régime présidentiel». Presque même appréciation pour le constitutionnaliste Mouhamadou Ngouda Mboup qui estime que cela induit un «changement de régime». Mieux, il est d’avis que «c’est une réforme qui va traverser toutes les dispositions constitutionnelles».

 Toutefois, les proches du régime ne le voient pas de cette œil. En témoigne la position exprimée par Abdoulaye Makhtar Diop qui trouve plutôt que cela permettrait au président Macky Sall  d’avoir une vision «directe sur l’administration». Mieux, l’ancien ministre des Sports sous Diouf dégage en touche toute idée de vouloir renforcer les pouvoirs du président de la République, non sans insister sur la nécessité de créer de grandes Directions au niveau des ministères. Il sera épaulé dans cette vision par l’ancien conseiller technique du Président Abdou Diouf, Gorgui Sène, qui pense plutôt que «cela ne change pas la nature du régime du Sénégal».

Ainsi donc, la polémique semble s’installer déjà, avant même que le Premier ministre, non moins Ministre d’Etat et Secrétaire général de la présidence de la République, Mahammed Boun Abdallah Dionne ne s’attèle à la suppression dudit poste. Encore qu’à l’instar du parrainage, des voix se lèvent pour fustiger la démarche «cavalière» entreprise par le chef de l’Etat qui n’a pas cherché le consensus autour de ladite question. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est parti pour une autre polémique politico-constitutionnelle pour les prochains jours, surtout que certains observateurs y voient une volonté de Macky Sall de régler le problème de querelles de positionnement pour sa succession, après 2024. 

REACTIONS… REACTIONS… REACTIONS…

IBRAHIMA SENE DU PIT SUR LA SUPPRESSION DE LA FONCTION DE PM : «C’est un véritable régime d’équilibre institutionnel des pouvoirs»

Dans une tribune publiée dans le site d’information générale Dakaractu, et intitulé «Mon avis sur la Suppression de la fonction de Premier Ministre», Ibrahima Sène du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), prend le contre-pied de ceux qui pensent qu’en supprimant le poste de Premier ministre, Macky Sall se donne des pouvoirs exorbitants. Pour lui, au contraire, en instaurant le régime présidentiel, le chef de l’Etat perd son pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale à sa guise, tout comme l’hémicycle qui perdra ses prérogatives de faire des «motions de censure» pour le renverser. Il pense plutôt que cela favoriserait l’équilibre institutionnel des pouvoirs.

«Certains, dans leurs commentaires, semblent  ignorer que le régime présidentiel ne se réduit pas à la seule élection du Président au Suffrage universel. Son trait véritablement distinctif se trouve dans les rapports institutionnels entre le Président élu au suffrage universel et le Parlement.   Dans ce type de régime, le Président de la République, Chef de l’Etat, n’a pas ce pouvoir de dissolution du Parlement, et celui-ci n’a pas le pouvoir de “motion de censure” ou de “confiance”, pour le renverser.   C’est un véritable régime d’équilibre institutionnel des pouvoirs.  Si l’on se rapporte à ce que le Président Macky Sall, nouvellement élu pour 5 ans,  propose, avec la suppression de la fonction de Premier Ministre, cela  ouvre la voie à une réforme de la Constitution pour instaurer un régime présidentiel à la place du régime présidentiel déconcentré hérité de Wade.  Ce pouvoir issu de la Constitution de 2001, confère au Président de la République, Chef de l’Etat,  des pouvoirs exorbitants, puisqu’il peut dissoudre l’Assemblée nationale à tout moment, selon ses désirs, après deux ans d’une législature de 5 ans.  Donc, si Macky ne change pas ce régime, il pourra, à sa guise, dissoudre l’assemblée nationale à tout moment des 3 ans qui reste de la législature, c’est à dire d’ici 2022!  Ce serait transformer notre République en Monarchie dans laquelle le Président a le pouvoir constitutionnel de dissoudre à sa guise l’Assemblée nationale.   Donc, si le Président Macky opte pour un régime Présidentiel, il perd ce pouvoir, et l’Assemblée perd celui de le renverser.  Nous aurons une situation à l’américaine où le Président ne peut être renversé que par  le pouvoir judiciaire pour “ fautes lourdes où haute trahison “.  Attendons  donc de voir ce que le Président Macky Sall va proposer comme réforme,  après avoir supprimé la fonction de Premier Ministre».

THIERNO BOCOUM, ANCIEN DEPUTE SUR LA DECISION DU CHEF DE L’ETAT : «Macky Sall inaugure une ère de gestion solitaire du pouvoir»

«Macky Sall inaugure une ère de gestion solitaire du pouvoir en décidant tout seul de changer le régime politique  de notre pays avec la suppression du poste de Premier ministre et influe ainsi sur le jeu d’équilibre des pouvoirs. Cette décision qui n’a jamais été une promesse électorale et qui relève donc d’une stratégie, n’a pas encore révélé tous ses secrets. En tout état de cause, son nouveau gouvernement décline une partie des Tdr (termes de référence) d’un soi-disant dialogue qu’il appelle de ses vœux. Il maintient son ministre de l’Intérieur et renforce ses pouvoirs pour quelqu’un qui est normalement à son dernier mandat. Comme l’avait si bien dit Montesquieu, «c’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites» Macky Sall a décidé de renforcer ses pouvoirs et d’encadrer par le mystère la gestion de la chose publique à la place d’une transparence qu’exige toute grande démocratie. Il a décidé de n’en faire qu’à sa tête, quitte à se payer notre tête. Il revient au peuple sénégalais dans sa diversité, de faire face et de veiller à sauvegarder ses acquis démocratiques, fruits d’un combat de plusieurs générations».

 

source: https://www.sudonline.sn/un-sujet-a-polemique_a_43555.html