Macky Sall entre fantasme obsessionnel et radicalisation politique

POLITIQUE
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«Telle est la force du mensonge qu'à force d'être répété,

 un beau jour le menteur lui-même finit par y croire»

Amadou Hampâté Bâ

Manifestement, Macky Sall, le méchant et petit politicien de l’APR, est devenu un miroir où chaque Sénégal peut voir sa propre image! Pourquoi alors nous étonnons-nous de ce débat lâche et mesquin entourant un 3ème mandat si nous savons pertinemment que si Macky Sall le veut vraiment il l’obtiendra facilement comme tous ses autres volontés et désirs?

D'ailleurs, il n'a jamais cessé d'alimenter l'insignifiance et l'impensable au point de bafouer des fondamentaux étatiques et de prendre en otage l’organisation ainsi que le fonctionnement normal de notre État national. Hélas! Il faut qu'on combatte la cécité à nous-même pour nous convaincre qu'en l’état actuel, nos textes fondamentaux de référence minutieusement tripatouillés, rendent bien juridiquement légal et possible ce 3ème mandat si lorgné. Dans le fond de cette jasette juridique et politicienne en cours, c'est l'adjectif CONSÉCUTIF astucieusement glissé cette fois-ci dans le fameux article 27 qui altère la prohibition consacrée et renforce le flou de la détermination réelle et effective du nombre de mandat. Or, «tout est dans le mot…Une idée entière se modifie parce qu’un mot a changé de place ou parce qu’un autre mot s’est assis, comme un petit roi, dans une phrase qui ne l’attendait pas et lui a obéi», soutenait Pablo Neruda dans ses mémoires.

De même, on semble oublié que l’ensemble des rapines électorales de Macky Sall sont passées comme une lettre à la poste. Plus grave encore, insensibles aux défis du moment qui nous interpellent, nous avons longtemps fait fi de ce rappel ô combien important que plus on s’emploie à repousser la réalité, plus l’affrontement qu’elle nous réserve risque d’être difficile. Donc, pourquoi faisons-nous volontairement autant de peine si nous avons choisi jusqu’ici et ce, malgré toutes les retentissantes mises en garde émises çà et là, de nous laisser envoûter en gardant le silence total? Ce silence à la fois absurde et bruissant a déjà complétement ruiné nos acquis, nos valeurs, nos convictions, nos principes, notre dignité, nos repères. Pire, le mal de notre inaction complice a aspiré plusieurs forces vives et vitales de notre Nation meurtrie qui se sont laissé phagocyter par les affligeantes pratiques clientélistes, patrimoniales et électoralistes d’un gang de vautours et de délinquants politiques formé et organisé pour la confiscation et le maintien durable du chef de l’APR au pouvoir. Eh oui, «en reculant indéfiniment le moment d’agir, on prend du retard », disait Cécile Guérard.

En s’accrochant avec autant d’obsession pathologique au fauteuil présidentiel sénégalais, faut-il vous le réitérer mes chers compatriotes sénégalais, Macky Sall a toujours été un personnage taciturne, impulsif et solitaire face à un immense abîme qui l’a enfoncé de jour en jour dans la radicalisation politique menant à la violence gratuite. Par tous les moyens, il a fait usage, au vu et su de tout le monde, de stratagèmes, de subterfuges et de bassesses inqualifiables pour régner en maître absolu sur toute l’étendue du territoire sénégalais. Le Seigneur de l’APR a trahi notre confiance en tournant le dos depuis très longtemps à son serment solennel d’être garant du respect des Lois et des Normes de la République.

Avec Macky Sall, nous Sénégalais depuis 2012 regardons désormais avec nos oreilles et entendons avec nos yeux obscurcis de galimatias du genre: « la rupture n’est pas qu’un slogan. C’est un comportement, celui que les dirigeants de ce pays doivent adopter. Humilité, sobriété et rigueur doivent régir notre action politique. Je vous assure qu’il s’agit bien là d’une rupture, profonde, avec les pratiques en vigueur sous mon prédécesseur…Avec moi, tout va changer(...)les Sénégalais ont réclamé une gouvernance plus vertueuse, plus éthique. Nous avons l'obligation de rendre des comptes, de réduire le train de vie et les dépenses naguère somptuaires de l’État.». Ou encore « Personne n’est au-dessus des lois. Le temps de l’impunité est révolu». Dites! S'il vous plaît dites, comment peut-on faire ou refaire confiance à un adepte reconnu du reniement qui ne sait jamais employer sagement une seule parcelle de sa parole et de ses convictions?

Nous pouvons tous comprendre qu’il n’y a rien de plus absurde que logique pour un politicien professionnel comme Macky Sall, « indigne et incapable du meilleur» pour le doyen Mody Niang d’avoir pour préoccupation favorite d’anéantir toutes les menaces à sa boulimie de pouvoir en s’attaquant arbitrairement à toute personne qui aurait des ambitions politiques de lui succéder ou de l’empêcher d’obtenir ce 3ème mandat . Notre «Excellentissime» politicien frappé d’une amnésie certaine a réinstauré le chaos dans notre cher Sénégal tout en demeurant très insensible quant au sort de son peuple. C’est coulé dans le béton! Pour tous ses désirs absurdes ou non, il doit obtenir, quel qu'en soit le prix, une victoire certaine. Jusqu’à la levée du prochain soleil de l’honneur et de la dignité, reconnaissons au moins à notre compatriote Macky Sall de l’APR son exploit inédit d’être le seul Sénégalais qui dandine en paix et en toute confiance sur un tapis rouge mesurant 196 839 km².

O Sénégalais, debout! Car, « pour vaincre la détresse quand elle vous assiège, il faut de la volonté. Quand on pense que chaque seconde écoulée abrège la vie, on doit profiter intensément de cette seconde, c’est la somme de toutes les secondes perdues ou cueillies qui fait les vies ratées ou réussies. Se muscler pour endiguer les désespoirs et les réduire à leurs justes proportions!»,   nous rappelait à juste titre Mariama Ba.

Pathé Guèye-Montréal