Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal la gestion de Samba Sy décriée

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 Le Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) du Sénégal, Samba Sy, par ailleurs ministre du Travail, du Dialogue Social, des Organisations Professionnelles et des Relations avec les Institutions fait face à un vent de rébellion. Un groupe de responsables du parti, regroupés au sein du Comité pour la plate-forme Réflexions « Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi » a rendu public le 03 décembre 2020 dernier un mémorandum intitulé « Réenraciner le Pit-Senegal dans le camp du travail et du progrès social » et dans lequel ils dénoncent le mode de gouvernance actuelle de leur formation politique qui, selon eux, fait face à une triple crise au plan organisationnel, du leadership et de la perspective. Le Parti de l'indépendance et du travail (Pit) Sénégal est touché à son tour par le vent de crise qui a fini d’ébranler la plupart des partis politiques membres de la gauche sénégalaise.

En effet, alors que les esprits semblent plus préoccupés à déchiffrer les enseignements du dernier acte politique posé par le président Sall qui a réussi a briser l’élan de son opposition regroupée au sein du Front de résistance national (Frn), en faisant rallier dans son camp un de ses membres les plus influents, Idrissa Seck, président du parti Rewmi, voilà qu’un groupe de responsables du parti de feu Amath Dansokho est monté au créneau pour dénoncer la gestion actuelle de leur formation politique.

Regroupés au sein du Comité pour la plate-forme Réflexions « Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi », ils ont rendu public le 03 décembre 2020 dernier un mémorandum intitulé « Réenraciner le Pit-Senegal dans le camp du travail et du progrès social ». Il s’agit entre autres responsables de Balla Moussa Fofana, de Thié Ndiaye, de Mohamed Lamine Ly, de Pape Alioune Cissé, de Mohamadou Bamba Ndiaye, de Félix Atchadé et Abdou Karim Ndiaye qui est d’ailleurs le coordonnateur de ce comité.

Dans ce document adressé au Secrétariat du comité central du Pit-Sénégal dont Sud quotidien a reçu une copie hier, vendredi 11 décembre, les responsables du Comité pour la plate-forme de Réflexions « Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi » dénoncent notamment le mode de gouvernance actuelle de leur formation politique qui, selon eux, fait face à une triple crise au plan organisationnel, leadership et perspective. « La crise organisationnelle se manifeste par la mise sous tutelle du Comité central (CC) et le Bureau politique (BP). Ces instances par leurs effectifs pléthoriques ne sont plus en capacité de se réunir régulièrement et d’organiser des débats approfondis sur les questions qui engagent fondamentalement le Parti et le pays. Cette situation a pour conséquence leurs contournements et leur mise sous tutelle de fait par le Secrétariat du Comité central alors qu’elles sont les véritables instances dirigeantes du parti », dénoncent les signataires de ce mémorandum qui précisent par ailleurs toujours au sujet de cette crise organisationnelle que le « Secrétariat n’assure plus son rôle d’organisateur de l’activité militante. Il ne fait plus le lien entre les différentes instances du parti et les organisations démocratiques de la société civile. La direction n’est plus structurée autour d’un programme d’activités défini par la base ».

Poursuivant leur réquisitoire, les responsables du Comité pour la plate-forme Réflexions « Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi » estiment au sujet de la crise de leadership au sein de leur parti que celle-ci est liée au fait que le PIT-Sénégal lui-même s’est progressivement détaché de sa vocation première de parti de la classe ouvrière et des masses laborieuses. « Il s’est progressivement détaché de ses alliés naturels que sont les partis politiques de la gauche traditionnelle, les organisations de la société civile, la classe ouvrière et la paysannerie pauvre qui se battent, contre l’appétit insatiable du capital transnational et le pillage des ressources économiques auquel ce dernier se livre », martèlent les signataires de ce mémorandum qui accusent par ailleurs « certains membres de la direction » de vouloir « transformer le parti en un instrument d’ascension sociale » du fait de leurs « prises de parole intempestives et en contradiction des thèses adoptées aux précédents congrès ».

S’agissant de la crise de perspectives, ils soulignent que celle-ci est l’élément le plus préoccupant en ce sens qu’elle touche, en plein cœur, l’avenir politique de notre parti. « Complètement noyés dans un magma de références politiques peu précises et peu cohérentes qui ne leur donnent plus de raison d’agir en militants organisés, certains de nos camarades ont gelé leurs activités militantes, déserté le champ de bataille ou quitté un parti dans lequel ils sont nés et ont passé les plus belles années de leur vie. D’autres sont tout bonnement fâchés avec le Parti qui, à leurs yeux, a tourné le dos au peuple sénégalais en changeant, au gré du vent, son discours politique et son intervention sur les problèmes du pays ».

Ainsi pour sortir leur parti de cette situation de crise qui selon eux, « s’est amplifiée ces dernières années au sein du PIT-Sénégal » et qui « n’est pas le résultat unique de l’inconsistance de notre ligne idéologique » mais plutôt « d’hommes et de femmes engagés, en chair et en os, sur le terrain ô combien chaotique de la vie politique », Abdou Karim Ndiaye et compagnie appellent ainsi à la tenue d’un « Congrès pour enraciner le PIT-Sénégal dans son camp naturel : celui de l’indépendance, du travail, de la démocratie et du progrès social».

Par Nando Cabral GOMIS

 

source: https://www.sudonline.sn/la-gestion-de-samba-sy-decriee_a_49947.html