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Les Sénégalais ont voté en nombre, dimanche 24 février, pour choisir leur président parmi les cinq candidats en lice. La mission d'observation de l'Union européenne note que le scrutin s'est déroulé dans le calme avec "très peu de violences".

 

Macky Sall effectuera-t-il un second mandat ? Les Sénégalais étaient appelés aux urnes dimanche 24 février pour répondre à cette question en choisissant qui du président sortant ou des autres candidats – Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madické Niang et Issa Sall–  sera élu à la tête du Sénégal.

"Parmi les bureaux observés par notre mission, l'appréciation générale est assez positive. Il y a eu très peu de violences, des incidents très isolés, ce qui est une très bonne nouvelle", a déclaré la cheffe de la Mission d'observation de l'Union européenne, Elena Valenciano.

À 13H00 (heure locale), la participation était de 39%, selon une source proche du ministère de l'Intérieur, ce qui laisse augurer qu'elle pourrait dépasser les quelque 51% du premier tour de la précédente présidentielle en 2012.

À Point E, quartier central de Dakar, les opérations de vote se sont achevées comme prévu à 18H00 et le dépouillement a immédiatement commencé, selon une journaliste de l'AFP. Les médias sénégalais égrainaient quant à eux des résultats officieux très partiels, bureau par bureau, ne permettant pas de dégager de tendance.

Les résultats ne deviendront officiels qu'à partir du 25 ou du 26 février et un éventuel second tour, compte tenu des délais légaux de proclamation, de possibles contestations et de la campagne, se tiendrait vraisemblablement le 24 mars.

Macky Sall en favori

Fort du précédent statistique, puisque tous ses prédécesseurs ont accompli au moins deux mandats, Macky Sall, 56 ans, veut piloter pour les cinq prochaines années la deuxième phase (2019-2023) de son plan "Sénégal émergent" et même l'emporter dès le premier tour, comme son ancien mentor, Abdoulaye Wade (2000-2012) en 2007.

Ses concurrents, rescapés du nouveau système de parrainages et des décisions judiciaires qui ont éliminé des rivaux de poids, espèrent pourtant le tenir en échec, en particulier l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, 59 ans, et le député "antisystème" et ex-inspecteur des impôts Ousmane Sonko, 44 ans, qui ont tous deux prophétisé sa chute.

Dès la fermeture des bureaux, la formation d'Ousmane Sonko a dénoncé "de nombreuses irrégularités", critiquant notamment un arrêté pris dans la journée par le ministère de l'Intérieur autorisant les électeurs n'ayant pas retrouvé leur nom sur les listes de leur bureau de vote à voter dans celui où ils étaient auparavant inscrits. Pour la coalition d'Idrissa Seck, cet arrêté constitue une "violation flagrante du code électoral".

L'affluence avait été forte dès l'ouverture des bureaux à Fatick (centre), où Macky Sall a voté, mais aussi à Thiès (ouest), où Idrissa Seck a accompli son devoir civique, à Kolda (sud) et à Touba (centre), ville sainte de la confrérie mouride, où le doyen des candidats, l'ex-ministre Madické Niang, 65 ans, a tenu à faire la queue comme les autres électeurs.

Tous deux élus députés en 2017, les deux nouveaux venus sur la scène politique nationale, Ousmane Sonko et le président d'université privée Issa Sall, 63 ans, proche d'un mouvement religieux issu de la confrérie tidiane, ont voté respectivement à Ziguinchor (sud) et Tataguine (ouest).

"Au terme de cette journée, le peuple sénégalais sera le seul vainqueur. Et le président qui sera choisi devra être également le président de tous les Sénégalais", a déclaré Macky Sall.

L'enjeu des primo-votants

Dans de nombreux endroits ont été installés, des "abris provisoires", des bureaux de vote sous des bâches, pour faire face à l'augmentation du nombre d'électeurs, comme à la Scat-Urbam, une banlieue de Dakar. "C'est dû aux primo-votants", ayant récemment atteint la majorité légale, a expliqué Adama Diallo, président d'un bureau.

Dans le quartier administratif du Plateau, une étudiante infirmière de 24 ans, Fatoumata Diallo, s'est dite "fière" de voter pour la première fois. "Je m'en souviendrai toute ma vie".

L'opposition a dénoncé l'invalidation des candidatures de Karim Wade, fils et ancien ministre d'Abdoulaye Wade, et de Khalifa Sall, maire déchu de Dakar, tous deux frappés par des condamnations judiciaires, ainsi que le système de parrainages.

Idrissa Seck est apparu comme le principal bénéficiaire de cet écrémage puisque Khalifa Sall a annoncé de sa prison lui apporter son soutien et que la grande majorité des 20 recalés du parrainage se sont ralliés à lui.

Le Sénégal, qui a connu deux alternances, en 2000 et en 2012, et aucun coup d'Etat, fait figure de modèle démocratique en Afrique, mais les campagnes électorales y sont souvent émaillées d'accusations de corruption, de désinformation et de violences.

Des affrontements ont fait deux morts le 11 février à Tambacounda, à 420 km à l'est de Dakar, entre partisans de Macky Sall et d'Issa Sall. Dimanche, 8.000 policiers et gendarmes en tenue ainsi qu'un nombre indéterminé d'agents en civil étaient déployés, selon les autorités.

source: https://www.france24.com/fr/20190224-senegal-presidentielle-election-vote-bureaux

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