UNE BALLE TIREE PAR UN GENDARME LORS DE LA MANIFESTATION DES JEUNES DE VELINGARA L’AVAIT ATTEINT Le petit Ibrahima Diallo amputé de sa jambe gauche
Il n'y aura plus de défilé du 4 avril dans la commune de Vélingara. La décision du préfet est liée aux événements malheureux du 18 mars dernier. En lieu et place du défilé, Mamadou Sy Mbengue a invité l'armée, la gendarmerie... à une prise d'armes dans l'enceinte de la préfecture.
Le Mouvement en soutien à Vélingara (Msv) qui regroupent des étudiants de l’Ucad originaires de la Casamance naturelle, a organisé hier une procession pacifique jusqu’au rectorat, pour demander au Pr Abdou Salam Sall, recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, de s’impliquer comme médiateur en vue d’obtenir la libération des jeunes et mères de famille arrêtés à la suite des manifestations violentes des jeunes de Vélingara, jeudi dernier.
Après avoir constaté hier l’ampleur des dégâts causés à Vélingara par des jeunes en colère, le ministre de l’Intérieur qui était accompagné de ses collègues des Collectivités locales et de la Jeunesse, n’a pu se retenir.
Vélingara en feu depuis jeudi. Les arrestations de manifestants se poursuivent toujours et il faut trouver une explication à ces événements malheureux. Ainsi, les femmes de la communauté des «Dimba Toulong» (femmes infécondes ou en difficulté de procréation) en ont trouvé une. Pour elles, le vandalisme des jeunes est la conséquence de la colère du génie protecteur de la commune consécutive au terrassement de l'arbre qui abrite sa demeure depuis des décennies.
Les 29 jeunes de Vélingara, arrêtés, pour avoir saccagé des édifices publics n’ont finalement pas été jugés hier. Le procès a été renvoyé au lundi 12 avril prochain.
Des dizaines de jeunes ont pris la fuite en sortant nuitamment du périmètre communal de Vélingara. Ces jeunes qui ont organisé une manifestation jeudi dernier en saccageant et brûlant plusieurs édifices dont le centre touristique, les locaux de la mairie, la station d'essence et des domiciles de personnes privées sont activement poursuivis par les éléments des brigades de Kaolack, Tamba, Kolda et Ziguinchor venus renforcer les gendarmes et militaires de Vélingara. Beaucoup d'entre eux sont allés se cacher chez Yaya Jammeh, le chef de l’Etat gambien.
Après la marche pacifique ayant dégénéré en saccage de la Commune de Vélingara, les arrestations des participants se poursuivent, au moment où les mamans de certains fuyards ont été retenues à la place de leurs enfants recherchés.
Dans la traque aux participants au saccage d'édifices publics et services de la Commune de Vélingara, jeudi dernier, la gendarmerie a franchi un palier. Et pour cause, des proches des jeunes identifiés, notamment les mamans de certains fugitifs, sont arrêtés. Ce, afin d'obliger ces mis en cause à se rendre. C'était le cas avec des dizaines de femmes qui étaient parquées dans les locaux de la gendarmerie de Vélingara. «Quand les gendarmes se rendent dans une maison et n'y trouvent pas la personne recherchée, ils embarquent un de ses proches. Par ce moyen, ils veulent obliger cette personne à se rendre», confie un jeune de Vélingara.