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Occupation anarchique : Les vendeurs de Thiaroye se soucient peu du danger d’occuper les rails

Thiaroye
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Plus téméraires ou insouciants que les vendeurs de poissons de Thiaroye, tu meurs. Ils ont transformé les rails qui traversent le quartier en lieu de vente, faisant fi du danger. A Guinaw Rail  comme à Thiaroye-sur-mer, certains marchands et vendeuses de poissons occupent les voies ferrées de façon anarchique.
Il est dix heures au marché de Thiaroye-sur-mer. Les marchands sont déjà en place. Ici, les rails sont occupés par les vendeurs de légumes et de poisons. Les marchandises sont étalées par terre sur la voie ou sur une planchette posée sur un récipient. «Nous occupons souvent les rails, parce que nous n’arrivons pas à trouver de place à l’intérieur du marché. Dès que nous entendons le train, nous prenons nos bagages et nous nous se déplaçons et après son départ, nous revenons aussitôt», explique Tabara, une vendeuse de poissons trouvée au marché de Thiaroye-sur-mer. 
«Parfois les poissons se versent par terre, mais on ne les ramasse pas.

 Nons attendons le départ du train pour récupérer ceux qui ne sont pas touchés», ajoute-t-elle. Cette dame, la quarantaine, affirme pourtant qu’elle est consciente du danger de vendre sur le chemin de fer. Cependant, elle maintient tout en souriant : «door waar rék». Une expression wolof qui sous-entend «qu’elle ne cherche qu’à travailler». Tabara n’est pas la seule à se prononcer sur la question. Ses voisines soutiennent la même thèse.
Après Thiaroye-sur-mer, direction Thiaroye Guinaw Rail où se situe l’un des plus vieux marchés de légumes de Dakar. Les abords de la route de Pikine sont vides. Pas de marchands sur le chemin de fer, un agent surveille la voie. Les marchands qui occupaient les lieux ont été déguerpis par la mairie qui a effectué des travaux de désencombrement il y a quelques mois. Mais, ils ne sont pas allés bien loin. Ils squattent les rails à quelques dizaines de mètres de là, non loin du poste de police et de la gare de Thiaroye. Les commerçants rencontrés sur place expliquent qu’ils n’ont pas le droit de poser leurs marchandises sur la voie ferrée. Alors, ils font des va et vient entre les rails ou restent immobiles sur la voie ferrée.
«Le train ne représente aucun danger pour nous. Nous avons nos bagages sur nous. Quand nous le voyons venir, nous cédons le passage. Nous avons l’habitude et on connaît le temps que le train met avant d’arriver à la gare et Nous nous préparons à l’avance. C’est pourquoi il n’y aura pas d’accident», révèle Mbaye Diagne, vendeur de pantalon qui fréquente la gare depuis 1986. 
Cependant, il affirme que son seul souci par rapport au train reste les femmes. « Si on pose ses bagages par terre, c’est plus difficile de se concentrer sur le train. Le pire, c’est qu’elles se querellent souvent sur les rails et ce n’est pas prudent», admet-il, tout en témoignant qu’il n’a jamais assisté à un accident de train à ce niveau ou dans les parages. 
La police surveille la gare en permanence, informent ces derniers.  «Il n’est pas facile de vendre sur les rails. Il fait chaud et nous jouons au chat et à la souris avec la police. Si nous apercevons un policier, nous prenons nos bagages et nous nous sauvons », renchérit une vendeuse de cacahuètes qui, malgré tout, étale sa marchandise sur un couvercle par terre, sous le chaud soleil. 
Si les marchands ne se soucient pas du danger que constitue l’occupation anarchique du chemin de fer, c’est tout le contraire des riverains. A Thiaroye-sur-mer, les familles rencontrées révèlent qu’il est difficile d’habiter à côté de la voie ferrée, surtout quand on a des enfants. «Habiter à côté des rails est vraiment un calvaire. Hormis la sécurité des enfants, on est confronté souvent aux problèmes de santé à cause du soufre que le train laisse sur son passage. 
En plus, on ne peut pas avoir une construction qui dure», déclare Abdoulaye Diallo, un des riverains qui a grandi dans la localité. En réalité, les murs des maisons situées aux abords de la voie ferrée sont, pour la plupart, fendus. Le souhait d’Abdoulaye, c’est la construction d’un mur qui séparera le chemin de fer et les maisons pour plus de sécurité comme c’est le cas à Thiaroye Guinaw Rail. 

Mariama DIEME (Stagiaire)

source/http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=40355:occupation-anarchique-les-vendeurs-de-thiaroye-se-soucient-peu-du-danger-doccuper-les-rails&catid=140:actualites