Keur Moussa
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

SénégalA Diass, le mécontentement est loin d’être étouffé. Ça jase toujours contre l’érection de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) dans la communauté rurale de Keur Moussa qui n’arrive pas à accepter les expropriations. L’indemnisation et le processus d’accompagnement font toujours l’objet de controverses entre les autorités et le Collectif pour la défense des villages impactés par l’aéroport érigé dans la communauté rurale de Keur Moussa. Le Comité sénégalais des droits de l’Homme (Csdh) tente de désamorcer la polémique et de circonscrire les contestations  en organisant un Forum de concertation et dialogue. Afin de promouvoir la démarche inclusive dans le processus de déplacement des villages impactés par ce projet.

Selon le président du Csdh,  Alioune Tine qui a accepté de jouer le rôle de facilitateur,  l’objectif est de «partager des informations utiles, d’établir une relation de confiance avec toutes les parties prenantes et de trouver un consensus fort pour le respect dans l’intérêt des deux parties».  «Pendant 12 ans, les populations n’ont jamais été consultées», a fait savoir M. Tine. Il estime que «ce manque de dialogue a causé ce contentieux entre l’Aibd et ces populations». Le directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Mbodj,  assure, néanmoins qu’ «il n’y a pas de conflit» entre les deux parties. Il l’assimile à «un simple malentendu». 
 Le directeur de cabinet du ministre du Commerce, de l’Entreprenariat et du Secteur  informel considère que  ce projet est un «intérêt national». Il  réitère «tout l’engagement des autorités à se conformer aux exigences requises en matière de responsabilité sociétale des entreprises». D’après lui, l’Etat  a aménagé un site de 150 ha à moins de cinq kilomètres de l’aéroport.  Alors que chaque villa est érigée sur un terrain de 400m2  et est dotée de 4 pièces, de toilettes, d’une cuisine et d’un magasin. Il poursuit : «Le site dispose aussi de commodités de base, comme une école de 12 classes, un poste de santé, une grande mosquée, un terrain multifonctionnel». 
 Le secrétaire général du collectif des riverains,  Abdoulaye Diouf,  informe que «les populations ne rejoindront pas ce site de recasement,  car elles ne sont pas dans le site de l’Aibd». Ces riverains, qui veulent  rester dans leurs villages, d’après le secrétaire général, ont souhaité que «les populations des villages soient respectées et qu’on respecte leurs droits  et qu’on modernise leurs villages». M. Diouf  persiste à soutenir que «ce projet n’impactera pas la vie des populations car il se situe à 1km de l’aéroport». Le directeur de l’Aibd, A. Mbodj pense le contraire. Il justifie cette mesure «par des questions de santé qui veulent que les populations se déplacent».   
Le représentant régional pour l’Afrique de l’Ouest, du Haut commissaire des Nations-Unies aux droits de l’Homme, Andrea Ori, a souligné que l’engagement des acteurs est un processus continu d’interaction et de dialogue entre l’entreprise, l’Etat et ses acteurs concernés. Pour M. Ori, «c’est ce qui permet à l’entreprise et à l’Etat en dernier ressort, d’entendre, de comprendre leurs intérêts et préoccupations et d’y répondre afin d’éviter une incidence grave sur les doits de l’Homme». «Les recommandations qui seront issues de ce forum devraient avoir pour base fondamentale le respect et la garantie de la jouissance effective par les populations affectées, et les personnes vulnérables, de l’ensemble de leurs droits», dit-il.
Stagiaire

source:http://www.lequotidien.sn/index.php/societe/item/31765-csdh-contentieux-entre-l%E2%80%99aibd-et-les-riverains-de-keur-moussa-%C3%A7a-vole-toujours-dans-la-m%C3%A9sentente