Entre l’enclume des femmes et le marteau-pilon de Touba (Par Babacar Justin Ndiaye)
La liste non paritaire de Touba n’est pas un défi spontané à la loi. Bien au contraire. Elle est la résultante de la posture historiquement équivoque du personnel politique, très républicain dans le discours, mais clairement calculateur dans les faits et gestes. Avant et après l’indépendance, les ambitions politiques et les foyers religieux ont scellé un partenariat semblable à l’inévitable accouplement entre une fusée et une rampe de lancement. Au point que certaines crises nationales ont connu des dénouements sur la base d’un rapport de forces que des confréries ont rendu décisif. Cas du choc Dia-Senghor de décembre 1962. Même la victoire du « OUI » au référendum de 1958 – malgré la forêt des pancartes et le mot d’ordre du congrès de Cotonou de la même année – garde un lien avec la posture des marabouts. (Lire les mémoires du Gouverneur général Pierre Messmer).