Bignona
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économie   Introduit dans la capitale du Fogny, à la veille des élections Locales de 2009, les motos taxi communément appelés au Sénégal «moto jakarta» gagnent de plus en plus du terrain dans ce département de la région de Ziguinchor. Ils sont devenus, quelques années seulement, après leur apparition dans cette localité, un élément incontournable dans le secteur du transport urbain.  

 

Solliciter de toute part par les usagers, ces engins qui, jadis étaient considérés comme «convoyeurs de la mort» font désormais la pluie et le beau temps dans les rues de cette localité où est née Emile Badiane du fait des tarifs très abordables qu’ils proposent. 
 

 

 
On les trouve partout dans les grandes artères et autres lieux stratégiques de la commune de Bignona tels que la gare routière, devant les écoles, le marché ou encore près de la mairie, préfecture pour ne citer que cela, en train d’épier les éventuels clients pour les acheminer à toutes les destinations. Beaucoup de jeunes de la localité s’activent aujourd’hui, dans ce nouveau mode de transport. A en croire aux estimations des uns et des autres, le nombre total des jeunes conduisant les motos tournerait autour de 1000, voire plus.
 
Leur apport dans le secteur du transport est plutôt bien apprécié du côté des populations. «On ne peut que se réjouir de la présence des motos jakarta dans notre localité. Car, nous n’avons plus besoin de faire des kilomètres de marche pour nos déplacements à l’intérieur de Bignona mais aussi dans les villages environnants encore moins payer beaucoup d’argent avec les taxis clando», indique un usager. 
 
Dans le même sillage, Benoît Coly, directeur du collège René Coly salut également l’apport des motos dans la mobilité des élèves de son école. Selon lui, les motos jakarta, du fait de leur coût abordable, constituent une véritable aubaine pour les chefs de famille dont les enfants étudiaient dans les écoles distantes de chez eux. Saluant la baisse du nombre d’accidents de la circulation, il a plaidé pour l’encadrement des jeunes conduisant ces engins. 
 
«Bignona ne dispose pas de taxi jaune et noir. Le transport urbain est monopolisé par les taxis clando qui sont trop chers. Avec les motos jakarta, on peut désormais se déplacer avec 200 F CFA à l’intérieur de Bignon et 1000 F CFA pour aller dans les villages environnants tels que Soutou (7 km de Bignona). Cela n’est pas possible avec les taxis clando. Car, leurs tarifs varient de 500 F à 2000 F CFA dans la commune et de 6000 F à 7000 F CFA pour aller dans les villages», confie Abou Niang, résidant le quartier Médina Plateau. 
 
De toutes les personnes que nous avons rencontrées, la quasi-totalité, hormis les chauffeurs de taxis clandos reconnaissent l’apport positif de ces motos dans la mobilité urbaine à Bignona non sans proposer par ailleurs, la formation des jeunes conducteurs sur le code de la route. 
 
N’appréciant pas la concurrence des promoteurs de ce nouveau mode de transport, les chauffeurs de taxis clandos dénoncent l’âge des conducteurs et le non maîtrise des règles de conduite qui «crée une anarchie et un bordel» dans la circulation. 
Mieux, ils estiment que bon nombre d’entre ces jeunes conduisent en état d’ivresse. Accusation que rejette en bloc, Ousmane Mané, président d’une des associations créée par les conducteurs de motos.
 
Une manne financière pour la mairie
 
Au de-là des bouleversements apportés par les motos Jakarta dans le secteur de la circulation à Bignona, il faut également souligner le côté économique notamment pour la commune de Bignona mais aussi les stations d’essence et les vendeurs de motos. A en croire Moussa Sané, membre du conseil municipal, la contribution annuelle des motos Jakarta en terme de taxes communales dépassent de loin celle des taxis clando. Evaluant celle-ci à plus de six millions de nos francs, il plaide néanmoins pour leur encadrement. 
Autre secteur qui a vu ses affaires envolées avec l’arrivée de ce mode de transport à Bignona est celui des hydrocarbures. 
 
En effet, à la suite de Moussa Sané, le gérant de la station d’essence Api souligne également les mêmes progrès. Selon lui, l’arrivée des motos a plus que boosté leur commande en carburant.
 
Le calvaire des conducteurs
 
Toutefois, si du côté de ces derniers, les choses semblent aller dans le sens des poils, chez les conducteurs de motos, c’est tout à fait le contraire. Le nombre important des jeunes s’activant dans ce secteur a tout simplement provoqué la chute du chiffre d’affaires. A cela s’ajoute également des tracasseries dont ils disent être victimes aussi bien de la part de la mairie que des gendarmes. A leur croire, ces derniers, leur obligent, sans explications, à payer des droits d’assurances et autres taxes. 
 
Ils jugent également les tarifs actuels très bas pour s’en sortir. Ils déplorent également l’intrusion des enseignants dans ce secteur pendant les vacances. 
 
source: http://www.sudonline.sn/les-jakarta-supplantent-les-clandos_a_21124.html