Sédhiou
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 Plusieurs dizaines de personnes de tous âges ont pris part, samedi 19 janvier, à un sit-in à Madina Bourama, dans la commune de Bambaly (ouest Sédhiou). Les manifestants réclament l’accès au courant électrique, à l’eau, à une route bitumée et autres ouvrages hydro-agricoles pour lutter contre la remontée de la langue salée. Arborant tous des brassards rouges, jeunes, moins jeunes, hommes et femmes, le village de Madina Bourama tout près de Bambaly, son chef-lieu de commune, a accueilli ce samedi plusieurs dizaines de personnes venant de cinq localités environnantes.


 
En sit-in suivi d’une déclaration de presse, les manifestants ont fait savoir que ce terroir du Boudié manque de tout. Alassane Keïta, originaire du village de Kingdakam et un des organisateurs, explique : « c’est en effet un collectif de cinq villages à savoir Madina Bourama, Kindakam, Sorance, Francounda et Baghadadji qui a trouvé urgent de porter à la connaissance de l’opinion les difficultés que nous vivons ici. Nous n’avons pas accès à l’électricité alors que des poteaux haute tension surplombent nos localités.
 
Sommes-nous vraiment des Sénégalais comme tous les autres ou des Sénégalais entièrement à part ? Il en est de même pour l’accès à l’eau potable qui est une priorité aussi. Notre case de santé manque de tout et n’existe que de nom. Nous invitons l’Etat à réparer cette injustice », lâche-t-il.
 
La voix étreinte d’émotion, Fenda Mané, une dame habitant Madina Bourama, ajoute ce qui suit : « Regardez l’état de la route qui nous fait des soucis à chaque fois qu’il faut se rendre à Sédhiou. Les femmes ici souffrent de manque d’eau et des travaux pénibles alors que nous femmes d’ici n’avons toujours pas de financement. Les femmes en état de grossesse et celles à terme surtout en travail courent d’énormes risques car la seule case de santé ne règle pas le besoin des populations ».
 
Et quand le sel et l’acidité des sols gagnent les zones de bas-fond, c’est le comble, selon Alassane Keïta. « Le sel est en train d’envahir nos rizières et il y a risque de difficultés alimentaires car le riz est la principale denrée de nos populations ». Face à cette précarité avilissante vécue au quotidien, les manifestants s’interrogent sans toutefois écarter l’option de taire leurs voix le jour du scrutin : « si nous n’avons aucune assurance d’ici au scrutin présidentiel du 24 février prochain, nous n’allons pas voter », ont-ils menacé avec fermeté.

Moussa DRAME

SOURCE :https://www.sudonline.sn/les-infrastructures-sociales-de-base-au-c%C5%92ur-des-revendications_a_42609.html