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Après sept longs mois de chômage, les orpailleurs officiant à Diyabougou et environs reprendront du service. Cette fois ci, ce sera sur la base du nouvel arrêté du ministre en charge des mines. Le chef du service régional des mines de Tambacounda et un de ses agents y sont à pied d’œuvre pour faire de ce site une référence en Afrique de l’Ouest.

 

La mesure est effective depuis dimanche dernier, les activités d’orpaillage peuvent reprendre à Diyabougou et ce, après sept longs mois d’interdiction du gouverneur de Tambacounda, suite aux incidents meurtriers entre Maliens et Burkinabés dans la nuit du 4 au 5 mars 2013. Cette fois ci, la direction des mines et de la géologie, à travers le service régional des mines de Tambacounda, met tout en œuvre pour que les activités se déroulent conformément aux dispositions de l’arrêté n° 009249 du 14 juin 2013 paraphé par le ministre des Mines, et portant sur l’organisation de l’activité d’orpaillage.


La carte d’orpailleur matérialisant l’autorisation d’exploitation artisanale est désormais requise et cette carte n’est délivrée qu’à des Sénégalais remplissant certaines conditions. Toujours dans l’esprit de l’arrêté sus mentionné, l’activité d’orpaillage ne s’exercera que dans des couloirs bien délimités à cet effet. L’or ne sera vendu que dans des comptoirs d’achat, son exploitation et son traitement s’opéreront dans le strict respect des dispositions légales en vigueur en termes de normes environnementales, d’hygiène, de santé et de sécurité au travail.
 
L’ODYSSEE DU CHEF DU SERVICE REGIONAL DES MINES COMMENCE A PRODUIRE DES RESULTATS.
 
La société civile est entrée dans la danse pour que les pouvoirs publics rouvrent ce site. Ella a joué sa partition pour la vulgarisation de l’arrêté organisant l’activité d’orpaillage à travers une campagne média financée par la direction des mines et de la géologie. Au niveau du site de Diyabougou qui polarise plusieurs villages de la communauté rurale de Sadatou dont les plus en vue sont Sounkounkou et Soréto, le chef du service régional des mines de Tambacounda et un de ses agents ont séjourné durant 47 jours pour non seulement expliquer aux communautés les tenants et aboutissants de ce nouvel arrêté, mais aussi les encadrer et lever l’obstacle des couloirs d’orpaillage.
 
Plusieurs compatriotes établis dans ces villages ont ainsi pu acquérir leur carte d’orpailleur. Ils s’organisent pour reprendre du service après plus d’un semestre de calvaire car à Diyabougou et environs, il est très clairement établi que le concept « agriculture » a disparu depuis quatre à cinq saisons du vocabulaire des communautés. Lamine Touré a parcouru les coins et recoins de cette contrée en cette saison hivernale avec tout ce que cela comporte comme risques dans cette zone particulièrement enclavée. (Quand la Falémé a débordé et coupé le village de Sounkounkou en deux, ils sont restés coincés plus d’une dizaine de jours sans pouvoir sortir).
 
Les populations de Sounkounkou nous ont même confié que M. Touré a frôlé la catastrophe au cours de l’exercice périlleux de traçage des couloirs, quand il a failli tomber dans un puits d’orpaillage couvert par de hautes herbes. N’eut été la réaction rapide des orpailleurs, l’irréparable allait se produire. Deux couloirs sont finalement définis et les puits d’orpaillage repris aux communautés étrangères.
 
Le partage des puits répertoriés pose à ce jour quelques petites difficultés que le chef du service régional des mines compte vite transcender car à Diyabougou, certaines personnalités de la contrée peinent encore à comprendre que la ressource est nationale, même si elle se localise chez elles. Sous ce rapport, elles rechigneraient à se partager les puits d’orpaillage même avec leurs compatriotes vivant à environ 5 bornes de là. Une rencontre  tenue par M. Touré, le dimanche 13 octobre, à Sounkounkou et Diyabougou, a permis de lever certains équivoques relatifs à ce sujet.

L’autre obstacle de taille est lié à la problématique de la main d’œuvre. Il est connu de tous que les Sénégalais qui sont détenteurs de cartes d’orpaillage n’ont ni l’expertise requise pour exploiter les puits, ni la surface financière nécessaire pour l’achat du matériel et l’entretien du personnel. Ceux qui sont connus pour ce genre d’activités, sont les Maliens.
 
TROIS CONTRAINTES MAJEURES : LE PARTAGE DES PUITS, LA MAIN D’ŒUVRE ET LA TECHNOLOGIE UTILISEE.
 
 L’alchimie mise en branle par le chef du service régional des mines de Tambacounda est d’avoir un tête-à-tête avec les représentants de la communauté malienne pour en parler.

Ce qui fut fait, et ceux-ci ont pris l’engagement d’accepter d’être des employés, il suffira pour ce faire, de déterminer avec le propriétaire sénégalais du puits, les modalités afin que chacun puisse en tirer profit. Maintenant, il s’agira, selon M. Touré de se mettre à l’idée que tous ne pourront pas y travailler, et que ceux qui le feront devront être clairement identifiés soit par une carte nationale d’identité, soit par une carte consulaire. Un fichier comportant tous les détenteurs de cartes d’orpailleur, avec pour chacun le personnel et le type de matériel utilisés, les données géologiques est en cours de finalisation. Une autre rencontre est en vue avec les Maliens et les autres communautés après la fête de Tabaski, toujours dans la dynamique de définir les nouvelles règles du jeu auxquelles tous devront se conformer.
 
S’agissant de la technologie tant redoutée, surtout avec l’utilisation du mercure, le service régional des mines de Tambacounda laissera entendre que de nouvelles méthodes moins pernicieuses pour l’environnement et la santé des populations sont connues et mises en œuvre ailleurs. Elles pourraient être expérimentées à Diyabougou, mais cela demandera du tact et du temps pour amener les orpailleurs à se les approprier. M. Touré dira pour ce faire compter sur la société civile et les autorités pour concevoir et mettre en œuvre un plan stratégique intégré de communication allant dans ce sens.

Toujours est-il qu’à Diyabougou, les communautés sont dans d’excellentes dispositions pour respecter les dispositions de l’arrêté organisant l’activité d’orpaillage. Il est e plus en plus même question d’alignement du village pour prévenir certains sinistres comme les multiples incendies ayant dévoré une bonne partie de Sambrambougou.

Pour des orientations, une surveillance et un encadrement beaucoup plus rapprochés et efficaces, deux cases et une maison de l’orpailleur sont créées à Soréto, Sounkounkou et Diyabougou. Un impressionnant dispositif de sécurité est mis en place dans le secteur.

source:http://www.sudonline.sn/levee-de-la-mesure-d-interdiction_a_15924.html