Invasion des cultures par les insectes dans les Niayes et à Louga : la Direction de la protection des végétaux assure et rassure

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La Direction de la protection des végétaux (DPV) rassure les producteurs agricoles. Contrairement aux informations relayées par la presse relatives à l’invasion des champs agricoles par des chenilles poilues (insectes très nuisibles aux cultures), les périmètres maraîchers des Niayes ne sont pas encore affectés. Malgré l’apparition de chenilles.

Ces ravageurs très nuisibles peuvent entrainer des pertes considérables des exploitations agricoles. Les superficies agricoles à traiter, selon les prévisions, sont estimées de 20.000 ha à 40.000ha. Certains techniciens soulignent que «les gens doivent être prudents. Car certaines données statistiques peuvent changer à tout moment. L’intervention de nouveaux facteurs entraine des perturbations dans les prévisions. Donc, les données ne sont pas statiques».

Le Dr Ousmane Diène, chef de Service de la défense des cultures à la DPV soutient : «Les exploitations agricoles sont en sécurité. Nous avons déjà un plan de lutte contre les ravageurs des cultures. Il s’articule autour de trois axes : les services concentrés sont dotés de moyens pour parer à toute éventualité ; la sensibilisation des acteurs (techniciens, producteurs, les collectivités territoriales) ; enfin la surveillance, elle permet de détecter tôt les attaques et les débuts  d’éclosion au niveau des exploitations. Cela nous permettra d’organiser la riposte le plus vite pour enrayer le danger».

SITUATION STABLE A LOUGA, PRESENCE DES PREDATEURS AU CENTRE ET EN CASAMANCE ET CRAINTES DES OISEAUX GRANIVORES AU NORD

Toutefois, le Dr Diène ne minimise pas les attaques des champs de niébé à Louga. Car les ennemis des cultures s’adaptent aux plantes, en consommant leurs feuilles très fragiles en ce début d’hivernage. «A Louga, ce n’est qu’un début d’éclosion de la chenille poilue. Donc, la situation n’est pas alarmante. Les dispositions prises dans le cadre du plan de défense des cultures seront maintenues jusqu’à la fin de l’hivernage. Aucun risque de pertes des récoltes. Des équipes vont sur le terrain», a révélé Dr Ousmane Diène.

En ce qui concerne les produits phytosanitaires utilisés, la Direction de la protection des végétaux a fait remarquer qu’«ils sont conformes à la législation en vigueur au niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les populations ne sont pas exposées aux maladies : pulmonaire, cancérigène, etc.» C’est pourquoi,  la DPV mène une lutte biologique : usage des champignons qui vont infester les vecteurs. Il y a également l’utilisation de produits alternatifs à la lutte chimique.

La situation reste donc stable. Malgré  ce début d’éclosion des insectes nuisibles (chenilles poilues) dans la localité de Louga, selon la DPV. Par contre, au Centre, notamment le bassin arachidier, et en Casamance, on note la présence des prédateurs. Au nord, dans la vallée du fleuve Sénégal, en l’occurrence, Matam, le principal souci des producteurs demeure celui des oiseaux granivores.

MARAICHERS ET PRODUCTEURS DE MANGUES ALERTENT… LA DPV EXPLIQUE LA VOIE A SUIVRE

Par contre, les parcelles maraîchères sont envahies par des insectes, occasionnant des pertes importantes.  Djiby Ka, un producteur de Noflaye que nous avons joint par téléphone a déclaré : «nous souffrons au niveau de nos exploitations des insectes appelés «lem» en langue locale et des mouches de mangue. Nous avons enregistré d’importantes pertes. Les produits phytosanitaires coûtent cher. Il faut 7000 FCFA à 8000 FCFA pour un litre. Alors, pour les champs maraîchers de 2 ha, le producteur a besoin de beaucoup de litres du produit phytosanitaire. La facture est très salée. La Direction de la protection des végétaux (DPV) ne nous vient pas en aide. La situation que l’on traverse actuellement va impacter considérablement sur les rendements de nos récoltes».  

Technicien assistant au laboratoire d’entomologie ou de zoologie agricole,  Aliou Badji, explique : «il y a plusieurs mouches ; nous commençons par les identifier en faisant un diagnostic. L’agent pathologique, si c’est un insecte, on doit l’identifier. La DPV est présente dans tous les départements. Quand une culture est attaquée par un ravageur, les producteurs doivent saisir immédiatement le service de leur département. Il doit identifier l’agent. En cas de difficultés, ils se rabattent sur nous. Après échantillonnage et identification du ravageur, nous définissons la méthode de lutte et les produits à utiliser pour combattre l’agent responsable des  attaques. A Louga, il y a une équipe qui est sur le terrain».

Selon le technicien, pour les invasions de petite ampleur, le producteur peut faire la lutte lui-même, en suivant les recommandations qui lui ont été données. Quant aux attaques de grande échelle, se sont les grands moyens que l’on déploie, avec la mobilisation des unités sur le terrain. A l’en croire, la DPV ne s’occupe pas uniquement de l’étude des insectes, elle est équipée d’un laboratoire qui étudie la maladie des plantes, appelé le laboratoire de phytopathologie. A cela s’ajoute celui de chimie environnementale. Il évalue les traitements qui ont été effectués sur le terrain, pour voir si les pesticides ont été utilisés de façon rationnelle. Au total, la DPV dispose de 4 laboratoires fonctionnels.

Lamine DIEDHIOU

 

SOURCE:https://www.sudquotidien.sn/invasion-des-cultures-par-les-insectes-dans-les-niayes-et-a-louga-la-direction-de-la-protection-des-vegetaux-assure-et-rassure/