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Abdoulaye Diop, la terreur de Louga écope de 10 ans de travaux forcés

L'OBS - Abdoulaye Diop, la terreur des milieux interlopes de Louga, écope de 10 ans de travaux forcés. En détention depuis 2007 pour divers chefs d’inculpation,  il a été déclaré coupable de ces chefs par la Cour d’Assises. Il recouvrera la liberté dans  trois (3) ans.  

Placé sous mandat de dépôt depuis le 15 octobre 2007, Abdoulaye Diop a été attrait hier à la barre de la Cour d’Assises de Saint- Louis, siégeant à Louga. Le prévenu au passé pénal très compromettant a été arrêté après 3 ans de cabale. En effet, c’est dans la nuit du 13 au 14 juin 2004  que le sieur Diop, conduit au commissariat pour être interrogé sur de nouvelles effractions commises en milieu carcéral, a réussi à briser le cadre métallique du trou d’aération de la chambre de sûreté, pour se fondre dans la nature. Suite à une dénonciation anonyme,  Abdoulaye Diop qui a  continué ses activités délictuelles a été localisé dans une case située dans des habitations spontanées de Louga. 

Les éléments de la police qui ont effectué un transport sur les lieux ont réussi à le maîtriser. Seulement, Abdoulaye Diop armé d’un coupe-coupe et d’un couteau a opposé une farouche résistance aux forces de l’ordre. Après son arrestation, ses victimes se sont présentées à la police pour faire leurs dépositions. Ainsi, les prostituées Maïmouna Ndiaye, Mame Diarra Fall et Ndèye Fama Fall qui ont été violées avant d’être  dépossédées de la somme de 49 500 FCfa et d’un téléphone portable, par le jeune Diop, se sont plaintes devant les limiers. Bathie Pouye, gérant du bar «Driankanké», soutenait lui aussi «qu’un jour, tard dans la nuit, après avoir fermé son commerce, Abdoulaye Diop est venu donner des coups de coupe-coupe sur la porte, prétextant acheter de l’alcool. Devant son instance, son ami a ouvert la porte, et le mis  en cause s’est rué vers lui pour lui donner un coup de coupe-coupe et un violent coup de poing avant de faire main basse sur la somme de 46 000 FCFA.  Ndiougo Bâ, un autre commerçant lui aussi était victime des agissements de la terreur de Louga. A l’enquête préliminaire, Abdoulaye Diop a catégoriquement nié les faits qui lui sont reprochés, à l’exception de l’évasion, la rébellion et la détention d’arme de la 5e catégorie sans autorisation administrative. Selon lui, «ces deux femmes lui doivent de l’argent, car il leur avait vendu à crédit une bague en or». Toutes les autres accusations ont été balayées d’un revers de la main par ce dernier. Hier, devant la barre de la Cour d’Assises, il a opté encore pour la dénégation. Interrogé sur la rébellion, il répond qu’il était seulement animé par un désir se s’enfuir. Quid de la somme soutirée chez le boutiquier ? «Il n’avait pas la monnaie, c’est pourquoi je suis parti sans le payer», se défend-il. Quant aux accusations relatives au viol et à l’extorsion de fonds, le prévenu  conteste : «Les femmes savaient que je suis en cabale. C’est pourquoi, elles  ont mis en branle cette stratégie pour refuser de me payer.» Cette stratégie de défense n’a pas du tout convaincu le Procureur Oumar Guèye. Dans son réquisitoire, le Maître des poursuites, qui a disqualifié le délit  d’évasion, a maintenu  les autres chefs d’inculpation retenus contre le prévenu. Pour la répression, il a requis 10 ans de travaux forcés. Me Cheikh Tidiane Diouf, l’avocat de la défense, a axé sa défense sur le milieu social dans lequel a grandi  son client : «Abdoulaye Diop a perdu son père dès le bas âge. Il a été éduqué par sa mère, dans des conditions très difficiles. Et puis, il a très tôt été en contact avec l’alcool. Il exerçait le métier de barman. Il entrait dans ce bar à 7h du matin pour n’y sortir qu’à 1 heure du matin», plaide Me Diouf. Qui  s’est offusqué sur l’absence d’une enquête de personnalité pour le prévenu avant de prier enfin  à la Cour d’être indulgente à l’endroit du jeune Diop. Ainsi, après deux heures de délibération, la Cour d’Assise, statuant publiquement et contradictoirement en premier ressort et en matière criminelle, a rendu son verdict : «Abdoulaye Diop a été acquitté des infraction d’évasion, de vol commis la nuit avec usage d’arme au préjudice de Bathie Diouf. Il était déclaré coupable pour les chefs d’inculpation de vol de portable commis la nuit avec violence, de détention d’arme de la 5e catégorie, de rébellion, d’extorsion de fonds, de viol etc.» En conséquence, la Cour l’a condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Abdoulaye Diop retrouvera les siens au bout de trois ans.

ABDOU MBODJ

SOURCE:http://www.gfm.sn/actualites/item/15209-abdoulaye-diop-la-terreur-de-louga-ecope-de-10-ans-de-travaux-forces.html