Karounor Djiragone
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culture

Les cérémonies d'initiation bi décennale marquant l'entrée des jeunes à la case de l'homme appelée « Boukoute », ont pris samedi dernier, 24 mai au village de Djiragone dans le Nord ouest de la région de Sédhiou.  Plus de 2.000 initiés ont fait leur entrée dans le bois sacré où ils ont reçu des modules de formation à la vie d'adulte conformément aux contingences de la tradition « diola ». A Djiragone, c'est aussi cette source d'eau douce symbolisant le passage de El Hadji Oumar Foutiyou Tall qui suscite la curiosité des visiteurs.

 

 

Le Boukoute est l'une des plus grandes fêtes traditionnelles célébrées avec faste en pays « Joola ». Il marque l’entrée des initiés dans la case de l’homme, pour en ressortir imbibés des vertus de la société dont le savoir faire, le savoir être, le courage, la solidarité et le travail bien fait. Djiragone, un village du département de Bounkiling vit au rythme de son Boukoute, vingt ans après la précédente édition. Toute la semaine dernière en effet, les initiés, environ deux mille individus, ont subi les épreuves de cet exercice, passage obligé dit-on pour vraiment devenir homme dans le sens du défi au service de son terroir, de sa patrie. Selon Sény Tamba, membre du comité d’organisation du Boukoute de Djiragone, « le boukoute marque l’entrée des initiés dans la case de l’homme c'est-à-dire qu’ils sont envoyés au bois sacré pour y recevoir une formation basée sur le rite traditionnel, l’inculcation des valeurs de patriotisme, de courage, de solidarité et de travail bien fait. La communauté veille également sur leur protection mystique contre les mauvais esprits ».
 
Les empreintes de El Hadji Omar Tall sur une source d’eau 
 
Sény Tamba, entouré de Moustapha Sané, membre du comité d’organisation, Adama Manga, président des jeunesses de Djiragone, par ailleurs secrétaire général du bureau fédéral des sept quartiers de Djiragone entre autres, a expliqué que : « la dernière édition date de vingt ans. Celle-ci regroupe plus de deux mille initiés à tranches d’âge différentes du fait de l’espace temporel qui sépare les éditions ».

A l’appel de ce rite traditionnel, ajoute-t-il, les initiés viennent de plusieurs horizons, quelquefois très lointains. Il existe à Djiragone sept grands quartiers à la taille d’un village, chacun séparé le plus souvent d’une forêt. Mais le mérite pour les trois mille âmes qui s’y réveillent tous les matins est d’avoir réalisé une sorte de fédération qui fait de ces entités locales un seul village sous la direction d’un chef. Le boukoute, c’est par ailleurs des moments de retrouvailles, de fêtes, de boulimie, pour les « sanécounda » qui en raffolent. Pas moins d’une cinquantaine de bœufs sont abattus de même qu'un nombre indéterminé de petits ruminants. 
 
Djiragone, c’est aussi l’histoire de cette source d’eau douce à côté du bras du fleuve Sougouroungou où la grande figure islamique, Cheick Oumar Foutiyou Tall, aurait fait ses ablutions et des empreintes sur des rochers seraient ses pas lors de son passage sur le site. L’endroit  été découvert par la vieille Méta Manga plus connue  sous le nom de Moussou. Des milliers de pèlerins s’y rendent sans dicontinuer pour formuler des prières et recueillir la bénédiction du grand Cheick,  aussi exaltante même à titre posthume, renseignent les gardiens du site.

 

source:http://www.sudonline.sn/plus-de-2000-inities-formes-au-rite-joola_a_19089.html