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Grâce à une meilleure réorganisation des services : Les délais des urgences réduits à l’hôpital Principal

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Le tri des malades a été amélioré aux urgences.
Réorganisation, « protocolisation », « séniorisation » et formation sont les quatre piliers mis en place au Service d’accueil des urgences de l’Hôpital principal de Dakar (Hpd). La nouvelle dynamique se veut une conséquence de la nouvelle vision du nouveau directeur qui veut faire de la structure un « hôpital de référence en perpétuelle mutation ». D’excellents résultats ont été enregistrés en sept mois, laissant voir, entre autres points de satisfaction, une réduction de la mortalité de 86 % ou encore du nombre de patients récusés pour faute de place de 68 %. Reportage.

 

11 heures à la devanture du Service d’accueil des urgences (Sau) de l’Hôpital principal de Dakar (Hpd) en ce mercredi 14 septembre. Une ambulance stationne en face de la petite salle de tri. Un infirmier, petit talkie-walkie jaune à la main, communique avec ses collègues et officie dans la zone. Il est bientôt rejoint par une équipe de trois gaillards qui aident à évacuer le patient couché sur la civière. Ce dernier, ensanglanté mais conscient, est victime d’un accident de la circulation.

 

 

Il est bien pris en main et évacué dans une salle du Sau réservé aux malades graves, juste située après une grande chambre où se trouvent quelques patients. Ces derniers peuvent ne pas être considérés comme des cas urgents puisqu’assis sur des chaises, attendant leur appel. Des écrits à même le sol renseignent sur l’emplacement que doivent occuper les malades selon la gravité de leur pathologie. 
Ce système de « Code couleur » est une solution trouvée à l’accueil des patients. Des circuits ont donc été dessinés, selon le médecin-chef du Sau, pour mieux les prendre en charge.

La couleur bleue renvoie aux patients qui ne présentent pas un caractère grave ou urgent. La couleur verte est dédiée aux malades qui ne présentent pas de cas urgent et qui sont sans détresse et peuvent s’asseoir. Les cas graves, sans détresse et qui ne peuvent pas s’asseoir, se voient affectés la couleur orange tandis que les cas graves et en détresse (danger immédiat) sont à classer dans la zone rouge.

Notre accidenté est à ranger dans la dernière catégorie. Ainsi est-il pris immédiatement en compte et évacué dans une autre salle pour une prise en main immédiate. « A trois », invite un médecin, ses collègues l’aident à le déplacer de la civière au lit du box n°6. « Un, deux et trois » : dans un mouvement d’ensemble, il trouve refuge dans le lit synonyme de premiers soins reçus. Ses clameurs et gémissements sont bientôt atténués et dissipés par le travail des traitants qui lui procurent certainement un baume au cœur. Six box, au total, dans cette salle des urgences et des malades, les uns plus fatigués que les autres. Sur un autre lit, un malade tombé dans le coma chez-lui, explique un médecin pendant que ses collègues s’attèlent à soulager les patients. Un travail d’équipe, quelques échanges.

Un bon plateau médical
La climatisation de la salle contraste avec la chaleur diurne. Mais aussi avec le bruissement de l’électrocardiogramme qui émet un son bien audible. Le respirateur, pour l’assistance respiratoire, ou encore le monitorage pour mesurer les fréquences sont, entre autres, des équipements bien visibles dans la vaste salle. « Nous disposons des équipements nécessaires pour assister la personne en détresse », soutient le médecin-chef du Sau, le lieutenant-colonel Khalifa Ababacar Wade, qui assiste aussi aux opérations de prise en charge des patients. Les cris de douleur des patients s’échappent souvent des box de cette vaste salle. A côté, une petite salle de décontamination.

Une mue. C’est une véritable mue que connait le Sau de l’Hpd qui occupe, selon les termes du Pr Khalifa Ababacar Wade, « une place très importante dans le dispositif puisqu’il est la porte d’entrée de l’hôpital ». « Le Sau posait un gros problème. Et dans sa vision, le nouveau directeur a voulu faire de l’Hpd un hôpital de référence en perpétuelle mutation. Pour se faire, il faut que le Sau soit fort et dynamique. Il nous fallait donc s’attacher des services et du concours de tout le monde. La difficulté de la tâche ne pouvait être mesurée tant que nous n’avions pas apporté notre contribution ».

La mue du Sau s’est faite en s’appuyant sur quatre piliers adossés à des objectifs bien clairs : réorganisation, « protocolisation », « séniorisation » et formation. Il a fallu donc mettre en place des indicateurs en guise de solutions après identification de tous les problèmes rencontrés habituellement aux urgences, explique le médecin-colonel. Ainsi, l’objectif est dorénavant de participer à la vision du directeur pour faire de l’Hpd une structure de référence. Il est décliné par cette « quête de réduire l’attente des patients, leur souffrance et celle des accompagnants, de diminuer le nombre de malades récusés (faute de place), mais également d’améliorer les conditions d’accueil et de prise en charge, en mettant aussi un terme aux odeurs, aux nuisances… ».

Meilleures conditions d’accueil

Les circuits avec les codes couleurs entrent également dans cette nouvelle dynamique qui est accompagnée d’une nouvelle salle de surveillance pour les malades de la zone rouge. Ou encore une unité d’hospitalisation de courte durée (Uhcd) qui permet d’ « hospitaliser des malades stables pour un maximum de trois jours ». Les accompagnants aussi ne sont pas en reste puisqu’ils se voient affectés une chambre.

« Nous avons opté pour une « protocolisation » dans le traitement et les procédures. Ce qui veut dire que nous nous sommes entendus sur les soins à appliquer aux malades. La « séniorisation » signifie que dorénavant il va falloir que les médecins séniors, spécialistes, qu’ils soient urgentistes ou réanimateurs, assurent la garde au Sau. Le dernier aspect est la formation qui se fait au lit du patient, dans la salle de cours, mais aussi par une mise à niveau théorique et pratique », avance le médecin-colonel Wade.

L’arrivée d’un autre malade de Tivaouane, également victime d’un accident très grave, attire l’attention. Il était attendu puisque le Sau a été informé de son accident. Une équipe se met en place pour le prendre en charge. Son cas est urgent et grave. Pour les praticiens, la tâche semble être une répétition puisque le flux des malades est continu. Nulle complainte ou trace de lassitude pour ces hommes et femmes de l’ombre qui soulagent au quotidien des patients.

« Le nouveau système mis en place nous a permis d’atteindre des résultats acceptables. Nous avons, en effet, enregistré une diminution des plaintes qu’émanent des patients ou des accompagnants. Tout comme le temps d’attente qui est passé de 8 heures à moins de 5 minutes. Ce qui veut dire que le malade est immédiatement pris en charge.

Baisse de 68 % des malades récusés

Le nombre de patients récusés a aussi diminué de 68 % tandis que nous avons une augmentation de 5 % des admissions. La baisse de la mortalité de l’ordre de 86 % pourrait être expliquée par les nouveaux circuits qui font qu’on ne mélange plus les malades », se félicite le lieutenant-colonel. Il est tout aussi heureux de noter un taux de 591 % de turn-over (rotation) qui fait qu’un lit peut être occupé par six malades dans la journée.

Des 150 patients qui atterrissent en moyenne quotidiennement au Sau, il est noté un taux de 19 % en provenance d’un rayon de 5 km de l’Hpd. Pour 85 % des patients, le rayon d’habitation se situe à 35 km de l’hôpital et 2,5 % des malades proviennent des régions. La majeure partie des patients arrivent, selon le médecin-chef, par leurs moyens propres (88%). Ce qui veut dire que ceux qui viennent par ambulance sont une petite minorité. Il s’y ajoute que les patients ou les accompagnants ne se réfèrent pas à la régulation nationale, comme le Samu, pour être orientés. Autrement dit, ils n’appellent pas et ne sont pas attendus la plupart du temps.

 

Auteur: Ibrahima Khaliloullah Ndiaye - Le Soleil

 

source: http://www.seneweb.com/news/Sante/grace-a-une-meilleure-reorganisation-des_n_195696.html