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 Donner la vie en «style libre» : la femme peut adopter la position debout, assise, accroupie, ou couchée pour faire venir son enfant au monde. Ceci est bien possible désormais avec l’accouchement humanisé. Cette technique de prise en soins est partie intégrante du dispositif sanitaire de la maternité dans plusieurs structures de santé de Dakar. Immersion dans une pratique peu connue des Sénégalais où la femme a maintenant le choix sur l’accouchement. 

 

Après la forme classique à savoir la position couchée pour donner naissance, la femme a maintenant le choix avec l’accouchement humanisé ou encore «style libre» qui offre plusieurs opportunités à la femme pour faire venir au monde son bébé.  Depuis 2014, l’accouchement humanisé a été testé au Sénégal dans plusieurs localités.

Aujourd’hui, il est confirmé au vu des résultats. A Dakar, le centre Gaspard Kamara en est le point focal de cette pratique qui vient du Japon. «Il y a un espace aménagé pour l’accouchement humanisé au sein du centre de santé. Le personnel médical est bien formé pour la prise en charge de cette pratique. Aujourd’hui, c’est la femme enceinte qui choisit sa position pour la naissance de son bébé et durant tout le processus, la sage-femme sera toujours à côté d’elle pour vraiment la soutenir, pour que la femme elle-même se sente impliquer dans son accouchement », a déclaré la maitresse sage-femme du centre de santé Gaspard Kamara de Dakar.  Pour faire de l’accouchement humanisé, le cadre doit être spacieux, nous fait savoir Penda Ndiaye Gassama qui soutient que : « pour la femme qui va accoucher, elle a besoin d’espace pour se promener, il s’y ajoute d’autres outils comme le tatami, le ballon, la corde, entre autres, pour rendre le moment agréable».  

La présence d’un ou de deux membres de la famille dans le site d’accouchement pour accompagner la parturiente reste une impérative.  «Beaucoup de femmes se sentent plus soulager en présence d’un de leur proche au cours de leur accouchement. Et dans le cadre de l’accouchement humanisé, l’accompagnant en présence de la sage femme participe ensemble du début jusqu’à la fin du processus. La parturiente peut manger, boire quand elle le désire, se promener dans la salle, rester couchée ou choisir la position debout pour faciliter la venue de l’enfant», a-t-elle avancé.  

Et de poursuivre : «avec l’accouchement humanisé, le mari, la belle-mère peuvent avoir accès à la salle, pour voir l’évolution du travail et même participer à l’accouchement de la femme. Ce qui contribue beaucoup à la diminution de la mortalité maternelle et néo-natale».

Du coté de la femme enceinte, c’est un bon choix d’intégrer l’accouchement humanisé dans le dispositif de la maternité. «On se sent plus rassurer du fait que l’on a un membre de notre famille qui veille sur nous. En plus, cette méthode permet de pallier aux différentes négligences qu’on pouvait vivre au moment du travail», a renseigné Adji Fatou Sarr pendant notre visite sur le site réservé à l’accouchement humanisé au district centre Gaspard Kamara. Et de poursuivre : « Le personnel est tout le temps à notre chevet pour nous encourager ainsi que la famille jusqu’à la fin de l’accouchement, à savoir la délivrance».  Dans les autres structures, la pratique de l’accouchement humanisé y est effective. Même si elle reste méconnue par certaines femmes, la proposition est toujours faite lors des visites prénatales. Aujourd’hui, il est accepté de plus en plus par les femmes qui abandonnent les salles d’accouchement classique pour celles humanisées.

«Vraiment, il y’a beaucoup d’avancées. Au début, c’était difficile mais actuellement les femmes adhèrent. Les femmes viennent même de la sous-région pour solliciter l’accouchement humanisé», a soutenu Mme Gassama.

Rappelons que l’accouchement humanisé est une composante majeure du Projet de renforcement des soins de santé maternelle et néonatale (Pressmn) mis en avant par le Ministère de la santé et de l’action sociale du Sénégal, en collaboration avec l’Agence de coopération internationale du Japon.

Cette nouvelle approche est bien sûr accompagnée de politiques d’application telles que la restriction aux accouchements normaux, la formation des prestataires de soins de santé et l’aménagement de la salle d’accouchement pour favoriser un environnement de détente pour la femme.

REDUCTION DE LA BAISSE DE LA MORTALITE MATERNELLE ET NEONATALE

Quelques orientations pour mieux cerner l’accouchement humanisé

Pourquoi l’accouchement humanisé ? A la réponse à cette question, plusieurs structures s’activant sur la prise en charge de la santé de la mère et de l’enfant, trouvent que c’est une solution à la réduction du taux de décès maternel et néonatal. Pour l’association développement et santé qui assure un rôle de formation continue des personnels de santé dans les pays du Sud, notamment l’Afrique francophone, trois réponses justifient la mise en place de ce programme.

 Pour l’atteinte des Omd dans sa composante 5.

À l’aube de l’échéance des objectifs du millénaire pour le développement (Omd), force est de constater que l’objectif 5, celui d’améliorer la santé maternelle, n’avait pas été atteint. La plupart des décès maternels peuvent être évités, grâce notamment à la présence de professionnel de soins qualifié pendant le travail. Cela requiert par exemple que les parturientes se rendent dans un hôpital ou un centre de santé afin de recevoir les soins appropriés. Ce qui n’est pas toujours le cas.

Amener les femmes à accoucher dans les structures de santé

Auparavant, contraintes à l’accouchement dit “classique”, c’est-à-dire sur une table avec des mouvements limités et non accompagnés de membre de la famille, l’acte de donner vie pouvait être une punition pour les femmes sénégalaises. Dans ce contexte, plusieurs d’entre elles évitaient alors d’accoucher à l’hôpital et cela augmentait le risque de mortalité maternelle.

Amener la femme à vivre l’accouchement comme un événement heureux

Désormais, en plus d’être accompagnées d’un membre de la famille, les parturientes sénégalaises peuvent adopter la position de leur choix au moment de l’accouchement. Debout, assises, accroupies, ou couchées, cette technique de prise en soins - accouchement à “style libre” - fait partie intégrante d’une stratégie nationale d’amélioration dès la qualité des soins appelée “accouchement humanisé”. 

 

source: http://www.sudonline.sn/l-accouchement-desormais-en-style-libre_a_39829.html