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Lutte contre le terrorisme au Sahel:La vigilance avant tout Par Ahmed Salem Moctar Salem

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Nouakchott,  08/10/2013  -  Pris de court par le regain d’insécurité au Mali, un pays voisin, le Burkina Faso n’avait d’autre choix que d’agir rapidement pour se prémunir contre l’ennemi rampant et invisible: le terrorisme. Des mesures rapides et efficaces ont ainsi été prises aussi bien pour sécuriser les frontières que pour contenir le flux massif des populations fuyant la guerre ». C’est le constat d’une mission d’information sur le terrain, du groupe de journalistes de la Cellule de Communication de l’Unité de Fusion et de Liaison (UFL) issue des pays du Sahel (Mauritanie, Algérie, Mali, Niger, Libye, Burkina Faso, Tchad et Nigeria). 
D’Alger, où j’ai directement pris l’avion avec certains de mes collègues à destination de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, plusieurs images de ce pays sahélo-sahélien dont la géographie a fait une enclave de l’Afrique de l’Ouest, défilèrent dans mon esprit tout au long du voyage. 
 Après quelques heures de vol, fini le suspens et nous voilà au cœur de Ouaga. Il était 6h du matin. La ville commençait déjà timidement à reprendre son activité quotidienne. Une pluie aux gouttes fines que la douce brise éparpillait dans les airs rafraichissait timidement l’atmosphère de ce petit matin. Du coup, cela nous soulagea et la crainte de la chaleur accablante et du soleil ardent s’estompa, petit à petit, de nos esprits. Ouaga est en pleine saison hivernale. 
Le Burkina Faso, comme tous les pays voisins du Mali, est exposé à la menace terroriste. « Les groupes affiliés aux réseaux terroristes, qui évoluent dans la zone du Sahel, viennent d’occuper le nord du Mali. Nous nous sommes rendus compte que cette situation est susceptible de se répandre et de façon rapide vers les pays voisins surtout que nous partageons de longues frontières l avec ce pays », a précisé M. Jérôme BOUGOUMA, ministre en charge de la Sécurité.
Même si le Burkina est un pays enclavé à la superficie exigüe, le risque zéro en matière de sécurité n’existe pas et des mesures pour parer à toute éventualité doivent être prises pour sécuriser le pays. « Ce que le Mali a connu a secoué le monde et très vite, nous avons mis en place un groupement de lutte antiterroriste au niveau de l’armée nationale et la police », dit le général Honoré Nabéré TRAORE, chef d’Etat-major général des Armées. 
« Cela ne suffit pas, mais il fallait agir rapidement car le phénomène est migrant. En plus de ce dispositif, nous avons mis sur pied une coordination avec les pays de la zone pour mieux suivre l’évolution et contenir toute tentative d’évasion », poursuit-il. 
Les avantages de l’enclavement
Bien que le Burkina Faso soit constitué de terrains difficiles, de forêts, d’une partie désertique et qu’il s’étend sur une superficie moins vaste, ce pays a l’avantage d’être facile à sécuriser et en un temps record.
« On a un petit territoire certes mais nous avons l’avantage de pouvoir bien le contrôler », nous confie le ministre en charge de la Sécurité. « Si quelque chose se passe, aussitôt on est averti et en quelques heures, tout le territoire est bouclé », assure-t-il avec confiance. Mais cette confiance n‘exclue pas, pour le ministre, les craintes que le territoire ne serve de passage pour les éléments terroristes qui veulent se rendre dans les nouveaux territoires conquis par leurs alliés et venir en renfort face à la campagne de reconquête du nord Mali que la CEDEAO et la France préparent. 
« A l’Est, nous avions une grande crainte que des éléments de Boko Haram s’infiltrent et traversent vers le Mali. Des patrouilles tout au long de ces frontières étaient assurées», dit-il.
Le grand banditisme et le trafic d’armes et de drogue constituent eux aussi un défi à relever. Des efforts dans ce sens ont été entrepris dans le cadre d’un plan d’action sécuritaire. « Les plus grands problèmes auxquels nous faisons face c’est le grand banditisme, le trafic de drogue et d’armes dans une certaine mesure », précise le colonel Omer BATIONO, directeur général de la Sécurité intérieure.
Une salle de gestion de crise est devenue opérationnelle. Elle compte les corps des forces armées et de sécurité et travaille en étroite collaboration avec les départements concernés comme le ministère de la Justice et le ministère du Transport. 
« Nous avons mis en place un plan sécuritaire élargi à certains départements autres que les départements sécuritaires que nous avons jugé utile dans le travail que nous faisons. Ce plan est dénommé IRA-POLE » explique BATIONO. 

Les réfugiés dans un cercle vicieux 
Parmi les conséquences de la crise au Mali, on peut relever le désœuvrement d’une grande partie de la population qui a fui la guerre. Errant de part et d’autre, cette population chercha refuge dans les pays voisins avec des flux variant d’une contrée en contrée. Le Burkina a alors accueilli quelques 30.000 réfugiés repartis essentiellement entre deux camps, celui de Goudébo dans les régions de Dori et de Sag-nioniogo situé à environ une trentaine de kilomètres de Ouagadougou. 
Déplacés de plusieurs points du pays pour être regroupés dans des lieux adéquats, les refugiés ne cachent pas leur amertume et leur «grande déception» quant aux conditions de vie jugées difficiles. 
«Le Burkina nous a bien accueilli et nous a ouvert les bras mais le HCR, qui se charge du camp, ne prend pas en considération nos problèmes. La ration alimentaire ne comporte que du riz, de l’huile et des haricots et en quantités réduites qui ne nous permettent pas de subvenir à nos besoins quotidiens», affirme Mohamed Ag Mohamed El Maouloud, président du groupe de refugiés du camp de Sag-nioniogo. «Ils ne tiennent pas compte du fait que nous sommes un peuple nomade dont la tradition alimentaire est basée sur la viande et le lait qui sont introuvables ici. Nous ne mangeons pas les haricots alors que le riz a besoin de beaucoup de condiments», explique-t-il. 
Pour Fatimata Walet Oumar, chanteuse et présidente de l’Union des Femmes, la souffrance a un autre visage. Son statut de refugiée cache une longue histoire d’exil cyclique devenu un cercle vicieux que sa souffrance visible exprime.
« Il y a des années lorsque j’étais encore enfant, je jouais à l’ombre de cet arbre. Aujourd’hui, je me retrouve dans la même situation. Je ne peux pas passer ma vie comme une éternelle refugiée », lâche-t-elle, les larmes aux yeux.