Sénégal - Crise à la Grande Loge Nationale du Sénégal…: L’autorité maçonnique d'un maître décriée ( Enquête de Leral )

Franc-maçonnerie
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Le colloque KUMEN, faisant référence à la RL KUMEN n°133, consacré le 31 mai 1968 à l’Orient de Dakar, sous l’initiative de la GNLF avait pour vocation de répandre la Franc-Maçonnerie régulière au Sénégal et, en Afrique. Cette Loge deviendra le support de la création en 1993 de la Grande Loge du Sénégal. La GLNS, une organisation d’influence et de solidarité discrète, traverse une phase de crise. Et, pour avoir bravé l’autorité maçonnique du Grand maître, des frondeurs au nombre de 26 ont été mis en quarantaine ou tout simplement, suspendus. Leral a fait une petite immersion dans cet univers secret…

 

Leral a pris le prétexte de cette guéguerre entre maçons, révélé par le quotidien « Le Témoin » pour percer le mystère de la Grande Loge maçonnique du Sénégal. Mission certes, difficile... Mais, à l’aboutissement, il a été découvert des bribes de connaissance dans l’implantation et la vocation de cette Loge, bien implantée et dirigée de manière spécifique.



Leral a trouvé nécessaire de faire un rappel historique, partant de la cinquantenaire de la consécration de la RL KUMEN n°133 à l'Orient de Dakar, tenu dans le Grand Temple Jean Mons de la Grande Loge Nationale Française à Paris. Ladite consécration a été l'occasion d'évoquer la Franc-Maçonnerie en Afrique, l'action de ses Grandes Loges nationales et le soutien fraternel de la GLNF en tant que Grande Loge mère.



Ainsi, l’histoire officielle fait remonter l’introduction de la Franc-Maçonnerie à la seconde moitié du 18e siècle. Ainsi, il a été relevé des similitudes entre les traditions initiatiques africaines et les pratiques de la Franc-Maçonnerie, conduisant à penser que celle-ci, y a trouvé un terrain fertile. Puisque, estime-t-on, l’Afrique, berceau de l’humanité, est par excellence la terre des traditions initiatiques.



Sur ce, la pratique de l’initiation au sein des sociétés traditionnelles africaines offre un domaine inépuisable d’exploration, de recherche, de développement moral et spirituel. Il existe, constate-t-on, un pont indéniable et des passerelles insoupçonnées entre la Franc-maçonnerie de tradition et les traditions initiatiques africaines.



Lors de ce colloque, le TRF Yérim Thiam, Grand Maître de la Grande Loge du Sénégal avait ouvert les débats.



Autorité du Grand Maître C Nzalé décriée

La phase de crise de la Grande Loge Nationale du Sénégal n’est pas à négliger. Elle est, dit-on, en réalité un conflit ouvert, pouvant aboutir à un éclatement. Les dissidents sont aujourd’hui, au nombre de 26, dont deux gradés qui sont soit mis en quarantaine ou suspendus.



Informé, le Grand maître du Grand Orient de France, Charles Chaltère, s’apprête à venir toutes affaires cessantes à Dakar pour jouer les bons offices afin d’éteindre le feu. « Le Témoin » quotidien révèle… rien ne va plus au sein de la Grande loge nationale du Sénégal (Glns), une filiale du Grand Orient de France (Godf), lui-même, considéré comme la plus ancienne obédience maçonnique française et la plus importante d'Europe continentale.



Discrète et influente, mais présentée par ses membres comme un instrument de paix et de développement économique très efficace du pays, la Grande loge maçonnique du Sénégal traverse depuis quelque trois mois une profonde crise d’autorité.



Aux origines, des francs-maçons et membres de la Grande loge sénégalaise accusent leur grand maitre C. Nzalé d’avoir pris des décisions unilatérales et autres mesures de gestion clanique qui ne font pas l’unanimité. A défaut de faire reculer le Grand maître dans ses méthodes autoritaires de management, des voix se sont fait entendre au cours de plusieurs réunions.



Le Grand-Maître, souffle-t-on, nomme et responsabilise des membres selon son bon plaisir. De même, il vire ou suspend les « frères » selon ses humeurs et son bon plaisir. Sous son pouvoir, le seul critère de promotion, du moins d’après les frondeurs, c’est d'être entièrement dévoué au Grand-Maître du Sénégal. Plus grave, la plupart des nouveaux gradés n'ont souvent que quelques années seulement de maçonnerie.



Cette crise maçonnique impacte-t-elle, notre économie ? Face à la méthode de management du Grand maître C. Nzalé, vingt-six membres gradés se sont rebellés. En guise de sanction, les frondeurs les plus récalcitrants, à savoir les nommés C. Dièye ( Nom d'emprunt ) et A. Sadio, ont été mis en quarantaine avant que leurs avantages matériels et spirituels soient suspendus.



Attention, précisent nos interlocuteurs, il ne s’agit ni d’une bataille déclarée ni d’une guerre ouverte entre francs-maçons sénégalais, mais, plutôt, d’une contestation de l’autorité maçonnique du tout puissant C. Nzalé.



Impact du conflit dans l’économie sénégalaise

Les membres des Loges font partie des élites du pays. Ils occupent des postes stratégiques dans tous les domaines. Coté business, les hommes d’affaires maçonniques usent de leur carnet d’adresses pour faire venir de grands investisseurs étrangers, issus de différentes loges et obédiences maçonniques du monde. « La filiale de la Glnf au Sénégal, est la GLS (grande loge du Sénégal), considérée de Loge d’affairistes. Même les francs-maçons des autres obédiences, ont pris leurs distances avec eux. La GLS n'accepte pas la visite des autres obédiences, ils ne peuvent ni recevoir des autres maçons d’autres obédiences. Et, ils ne peuvent pas les visiter aussi, sous peine d'être radié », témoigne-t-on.



Ces derniers, se considèrent comme les seuls vrais et authentiques maçons, détenant la patente de Londres (les anglais). Le dernier grand maître était Armand Agboba (personnage très contesté au Sénégal). Cette obédience est très élitiste et n'accepte en son sein que les hauts fonctionnaires, les hommes d'affaires, les grands patrons, les hauts dirigeants de l'armée, et de la gendarmerie. Cela n’a rien à voir, clarifie-t-on, avec le grand Orient de la grande Loge de France etc...





D’après la révélation du quotidien Le Témoin, forcément, une crise maçonnique au Sénégal peut se faire ressentir au sein de l’économie. Et surtout au niveau des couches les plus démunies. Compte tenu des nombreux dons et aides (nature et espèces) que les loges font circuler dans leurs canaux de solidarité.



De nature très discrète, les « maçons » entretiennent des espaces de sociabilité sélectifs, faits de rencontres et de convivialité, d’échanges et d’entraide. Contrairement aux idées répandues aux débats tabous, la franc-maçonnerie n’est rien d’autre qu’une nébuleuse et mystérieuse et très puissante « religion » d’influence et de solidarité sans commune mesure.



Une religion d’affaires ! En poussant ses investigations, « Le Témoin » a appris que la Grande loge maçonnique du Sénégal, bien que méconnue de la plupart de nos compatriotes, situe la paix et la stabilité politique au centre de ses aspirations. Forte de ses variations considérables, la Grande loge maçonnique du Sénégal joue souterrainement un rôle de médiateur dans certaines crises politiques et diplomatiques en s’appuyant sur des grands obédiences qui font et refont le monde.



Mais, cette crise interne perturbe le bon fonctionnement de la Grande loge nationale du Sénégal. Les frondeurs sollicitent l’intervention, voire l’arbitrage du Grand Orient afin de sauver localement le « triangle » de la paix, de l’influence et de la solidarité.



Avis sur la Franc-maçonnerie

La Franc-maçonnerie est bien implantée au Sénégal. Puisque, certains chercheurs doutent même de l’indépendance du Sénégal, tant chantée. D’après eux, il s’agit d’un concept vide de sens. Dans le livre de l’enseignant-chercheur et expert financier, Cheikh Oumar Diagne, intitulé : « La République privée du Sénégal », publié récemment, l’auteur a soutenu que le Sénégal n’a jamais été indépendant. Et, de 1960 à nos jours, les dirigeants de nos gouvernements appartiennent généralement à des loges maçonniques.



L’enseignant précise dans ses écrits que jusqu’à présent, la France, pays colonisateur dirige le Sénégal. « Tout ce que le Sénégal célèbre, porte les noms de non croyants. On les donne des noms de rues, crée des statuts pour eux etc. C’était des négriers, non croyants qui ne respectaient pas l’homme noir. Il y a la rue Jules Ferry qui avait soutenu qu’il faut exclure Dieu dans la gestion des affaires d’un Etat. Le drapeau, l’emblème etc, en sont des illustrations. C’est les blancs qui ont conçu tout ce qui symbolise la République au Sénégal. La majeure partie d’entre eux, c’était des francs-maçons », a-t-il regretté.



L’enseignant-Chercheur recommande d’accepter ce que nous sommes. Au Sénégal, il y avait des valeurs, une administration locale, avant l’arrivée des blancs. « Nous devons reconstruire notre pays sur la base de ce que nous avions de meilleur. Il faut tenir compte du fait que nous avons pays de croyants, majoritairement musulmans », a-t-il, relevé.



Malheureusement, regrette-t-on, la réalité est toute autre. Le colloque KUMEN, ouvert aux seuls Maçons réguliers pour célébrer les 50 ans de Franc-maçonnerie régulière en Afrique, organisé conjointement par la GLNF et la Grande Loge du Sénégal, le 29 novembre 2018 dans le Grand Temple de Jean Mons à Paris, l’illustre parfaitement.



Seulement, une bonne partie des Sénégalais sont aujourd’hui, conscients qu’il y a véritablement une perte des valeurs et une dégradation de la foi religieuse. Les personnes, devant être des modèles et des références à la jeune génération ont, en partie vendu leurs âmes à Satan. Et, le combat de ces derniers, est de lutter de manière discrète pour détourner des consciences jeunes. Mais, l’idéal pour ceux qui veulent résister à cette tentative de propagation de la Franc-maçonnerie, consiste à refuser les offres d’opportunités trop gracieuses. Sinon…