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iGFM – (Dakar) Le géant minier Randgold Resources a décidé d’injecter un investissement supplémentaire de 20 millions de dollars pour son grand projet de prospection de l’or à Massawa, à l’Est du Sénégal. Le Pdg de la multinationale minière, Mark Bristow, évoque dans cet entretien exclusif à Financial Afrik, les contours du projet aurifère sénégalais en informant sur les réalisations en cours dans les sites miniers de la RDC, de la Côte-d’Ivoire et du  Mali, 

Il y a quelques jours, le Chef de l’Etat sénégalais vous a reçu en audience. Quelles sont les assurances qu’il a données pour la protection de l’investissement minier ?

Le Président Macky Sall m’a effectivement reçu il y a quelques jours à Dakar. Nous lui avons exposé les grandes lignes du business de la compagnie Randgold, actuellement en prospection sur le site de Massawa, dans le birimien sénégalo-malien.

Mieux, nous avons dit clairement que Randgold va aider à faire venir d’autres investisseurs au Sénégal car nous sommes les cinq plus grandes compagnies minières à travers le monde. En 20 ans, Randgold a découvert pas moins de cinq mines de rang mondial compte tenu du fait qu’un gisement de rang mondial est doté de 90 tonnes  avec un retour sur investissement de l’ordre de 20% pour un prix de l’or évalué à 1000 dollars l’once.

Nous n’avons pas occulté le fait que le Sénégal accuse encore un retard certain sur le voisin malien dans le domaine minier. Au Mali, nous avons découvert 60 millions d’onces d’or dans le birimien sénégalo-malien. Au Sénégal, nous n’avons découvert  que le 1/5  de cette quantité. Sur place, au Mali, nous travaillons sur 7 mines de classe mondiale que sont Sadiola, Yatéla, Gara, Yaléa, Segala, Tabakoto et Gounkoto.

Cependant depuis la découverte par Randgold, de la mine de Massawa au Sénégal en 2007, l’engouement pour le secteur aurifère a décuplé. Beaucoup de grandes compagnies sont revenues en prospection. Pourtant le minerai de Massawa est complexe car l’or est inclus dans des sulfures et il faut beaucoup d’énergie pour travailler sur le site.

Nous avons dit au Président Macky Sall que le diesel est cher et nous sommes prêts à appuyer les pays ouest-africains à promouvoir l’énergie hydro-électrique pour la diminution des coûts de production de l’or.

Rien que dans nos mines maliennes, nous consommons 100 millions de litres de diesel par année : c’est énorme. Le Chef de l’Etat sénégalais nous a donné des assurances pour la disponibilité d’une énergie hydro-électrique en quantité et en qualité. Je rencontre le 30 juillet prochain les autorités maliennes pour discuter de cette énergétique.

Il semble que Randgold a consenti un investissement de 20 millions de dollars (environ 10 milliards cfa) pour dynamiser son projet aurifère au Sénégal. Qu’en est –il exactement ?

Nous allons effectivement investir une telle manne financière pour améliorer l’exploration du gisement de Massawa. Nous étudions la possibilité de développer une mine souterraine. C’est un investissement risqué mais nous l’avons fait et les études de faisabilité vont démarrer dans les meilleurs délais.

Randgold travaille au Sénégal depuis 20 ans et nous continuons de dépenser de l’argent sur d’autres opérations d’envergure parce que nous croyons au potentiel minier ouest-africain.

Nous avons consenti depuis 2002 des investissements de 32 milliards cfa au Sénégal. Au Mali, Randgold contribue à hauteur de 12% dans la formation du Pib. Nous sommes conscients que les mines appartiennent  aussi aux populations locales et aux générations futures.

Quel est l’état  actuel de l’activité aurifère  au Sénégal ?

Ecoutez, je suis désolé de le dire mais il n ya pas encore une industrie de l’or à proprement parler au Sénégal.

Si tel était le cas, on dirait que c’est à l’état embryonnaire. Pourtant le code minier sénégalais  adopté en 2003, est, à l’heure actuelle, le meilleur code en Afrique de l’Ouest.

Mais le paradoxe, c’est qu’il n’y a  pas encore un attrait massif d’investisseurs, hormis le cas particulier de Randgold qui continue de croire au potentiel du pays et de toute la sous-région ouest africaine.

C’est sans doute dû au fait que le Sénégal a géré des contentieux avec plusieurs multinationales minières comme Mittal ou Kumba Resources.

Or, l’investissement  minier n’aime pas la controverse et les litiges. Pourtant le pays a des atouts certains. C’est l’une des premières démocraties africaines avec un capital humain de qualité et des infrastructures comme le port de Dakar.

Quelles sont les grandes tendances du marché de  l’or à travers le monde ?

Le prix de l’or connait une hausse au moment où les découvertes diminuent de manière drastique. Figurez-vous que les coûts opérationnels de production ont augmenté de 150% ces dix dernières années. De même, le prix de l’or a augmenté de 300%.Aujourd’hui, la moyenne de la  teneur du minerai est estimée à 1 gramme par tonne de roche au lieu de 2 grammes. C’est ce qui est à la base de la hausse continue des coûts de production. Les calculs ont démontré qu’à 1300 dollars l’once d’or, l’industrie mondiale ne fait aucun bénéfice à l’exception de quelques grandes compagnies.

Source : Financial Afrik

url http://www.financialafrik.com/2014/07/10/randgold-injecte-20-millions-de-dollars-dans-son-projet-aurifere-du-senegal/