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économieUne note de l’ambassadeur du Sénégal au Mali recommande des poursuites judiciaires à l’encontre des administrateurs de la société des Entrepôts du Sénégal au Mali (Ensema). Elle souligne entre autres, que plus d’un milliard et demi de francs Cfa ont disparu dans la nature.

Les faits de mauvaise gestion des Entrepôts sénégalais au Mali (Ensema), ont fini par atteindre Dakar. 

L’ambassadeur du Sénégal à Bamako, l’ancien commissaire de police Assane Ndoye, a rendu compte au ministre des Affaires étrangères, d’un rapport d’audit commandité par les Administra­teurs desdits entrepôts. Il souligne que «de nombreuses irrégularités ont été relevées par la cellule audit interne et management des risques du Port autonome de Dakar (Pad).»
Le diplomate est dur dans son constat : «Plusieurs faits constatés relèvent en effet purement et simplement de la délinquance financière et pourraient nécessiter des poursuites judiciaires». Il explique que les anomalies dans la gestion «accablent en réalité les deux derniers gestionnaires des Ensemas, principalement Ibra Guissé et Edouard Grégoire Diatta». 
S’agissant de ces anomalies de gestion, M. Ndoye relève notamment, «des engins de manutention d’une valeur de plus de 300 millions, concernant un chariot élévateur et une grue automotrice Groove modèle RT530E, avec leurs pièces détachées, livrés par Matforce en 2005, suite à une adjudication, et qui sont actuellement introuvables». Il y a ensuite, «le cas des travaux concernant entre autres, le mur de clôture (…), les terrassements et Vrd (…). En tout, une somme colossale de 1 milliard 500 millions dépensée, mais dont les pièces justificatives restent jusqu’ici introuvables.»
Le représentant du Sénégal à Bamako ajoute que la reconstitution du chiffre d’affaires de la location des hangars et terre-pleins «sur les exercices 2011, 2012 et 2013, a fait ressortir des écarts respectifs entre le chiffre d’affaires et la comptabilité de 15 millions 895.606 francs Cfa, 40 millions 632 mille 996 francs Cfa, et 9 millions 964 mille Cfa, soit un gap total de 202 millions 492 millions 602 francs Cfa».
La note diplomatique de l’ambassadeur, écrite à la fin du mois de février dernier, expliquait que si le scandale a été mis à jour, c’est parce que le Dg du Port de Dakar, M. Cheikh Kanté, par ailleurs administrateur des Ensemas, et dont les services ont participé à l’audit des Ensemas, a cherché «par ce biais, (à) se séparer d’un collaborateur devenu encombrant». Il s’agit de l’un des administrateurs mis en cause, en l’occurrence Ibra Guissé, que M. Assane Ndoye présente comme «président de la communauté sénégalaise» au Mali. Expliquant les relations entre MM. Kanté et Guissé, la note conclura que «M. Guissé est le président d’un collectif mis en place à Bamako, pour la réélection du Président Macky Sall, et dont le Dg du Port devait lancer le démarrage des activités».  
Le journal malien Le Sphinx, qui a également dévoilé cette affaire à Bamako, rappelle à juste titre que la Société des Entrepôts du Sénégal au Mali a été créée en juillet 1998, sous la forme de société à capitaux publics majoritaires, et soumis au contrôle de l’Etat du Sénégal. Son capital, originairement de 1,5 milliard, est passé à 3,8 à la suite d’une série d’augmentations successives. Le Port de Dakar, le Cosec, et la Société nationale des chemins de fers du Sénégal, sont les entreprises qui en détiennent les actions au nom de l’Etat du Sénégal. Malheureu­sement, relève le journal, des années durant, ces actionnaires n’ont pas fait preuve de vigilance dans le contrôle de la gestion de l’entreprise. Au point qu’il avait été agité l’idée de céder les Ensema à une entreprise française bien installée dans l’activité portuaire, aussi bien au Sénégal et au Mali.

Mamadou Hady Sarr sur son départ de la Cour des comptes
«Ils ont le temps d’écrire moi je n’ai pas ce temps-là»
Interpellé en marge de la cérémonie de la présentation du livre du Professeur Abdourahmane Dioukhané, sur la polémique concernant le fait qu’il doit faire valoir ses droits à la retraite parce qu’ayant atteint la limite d’âge pour diriger la Cour des comptes, le premier Président de cette institution Mamadou Hady Sarr soutient qu’il n’a pas le temps de parler de ce sujet. «Vous savez, ils ont ce temps-là, moi je n’en ai pas. Ils vous ont dit que j’ai un mandat, je suis dans mon mandat. Je ne fais pas de commentaire, ils ont le temps d’écrire, moi je n’ai pas ce temps-là», a-t-il déclaré.
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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/economie/mali-gestion-des-entrepots-du-senegal-le-scandale