CONSOMMATION
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

économie   Le 15 janvier 2014, l'Assemblée nationale avait voté une loi sur la baisse des prix du loyer qui sera promulguée quelques jours après par le Président Macky Sall. Prés de sept mois après, elle continue toujours de faire des émules chez les locataires.  

«Des pratiques spéculatives insupportables, qui n’ont que trop duré, exposent des familles entières à la précarité. Nous ne pouvons plus laisser perdurer cette situation». Ces deux phrases du président de la République dans son message de nouvel an du 31 décembre 2013 avaient suscité l’espoir chez les locataires. Mais plus de sept mois après l’entrée en vigueur de la loi portant baisse des prix du loyer, le calvaire que Macky Sall voulait éviter aux Sénégalais continue d’être vécu par certains d’entre eux. 
En effet, les propriétaires ne sont pas tous enclin à appliquer cette loi. C’est ce qu’explique cette locataire, priée de quitter sa maison de location après y avoir passé trois années. «Tout au début de l’effectivité de cette loi, il n’existait aucun malentendu entre nous et le propriétaire», explique K. Dièye, habitante de l’unité 19 des Parcelles Assainies de Dakar. Et la dame de poursuivre : «mais depuis quelques temps, sous prétexte de vouloir réfectionner la maison, il nous presse de vider les lieux. C’est après qu’il nous a proposé de rester, mais en ramenant la location à 145.000 au lieu des 102.950 F Cfa que nous payons».
 
Pape Sène, sis à l’unité 26, toujours aux Parcelles Assainies de Dakar, affirme être dans cette même situation. Il dénonce l’absence de mécanisme de contrôle pour faire appliquer cette loi. «On a mis à notre disposition un numéro vert pour pouvoir disposer de plus d’informations relatives à cette loi. Mais malheureusement, tu peux passer toute la journée à les appeler sans avoir quelqu’un au bout du fil. C’est le premier disfonctionnement que l’État doit régler», déclare-t-il.
 
Et de continuer sur sa lancée: «en plus, on ne connait même pas la durée qu’il nous est accordée pour quitter et les propriétaires nous pressent tellement de sortir qu’à la fin, quitter devient plus aisé pour nous». Et Pape de conclure, avec amertume, «avant cette loi, on était en odeur de sainteté avec les propriétaires. Mais elle est venue bouleverser cette cohésion parce que des gens se voient chasser parce que ne voulant pas augmenter le paiement».
 
Un étudiant malien habitant Ouest-Foire, affirme avoir fait le choix de quitter son ancienne chambre plutôt que d’accepter les conditions de son bailleur. «Depuis que je suis au Sénégal, j’habite la même maison et je payais 35.000 F Cfa ma chambre. Mais quand j’ai voulu diminuer, en conformité avec la loi, il m’a demandé de sortir parce qu’il n’avait que faire des 24 850 F Cfa».
 
Mais il faut dire que tous les locataires ne sont pas dans cette situation. Il y a, en effet, d’autres qui affirment n’avoir aucun problème avec leur bailleur. «C’est le propriétaire de la maison, lui même, qui m’a demandé de calculer la mensualité en conformité avec la loi. Et c’est lui aussi qui m’a fourni tous les nouveaux tarifs», déclare Madame Ba qui loge à Nord-Foire. Son amie va plus loin : «ici dans les parages, il n’y a que des locataires, et aucun de nous ne s’est vu inquiéter et pourtant, nous appliquons tous les nouveaux tarifs». 
 
La baisse du prix du loyer qui découle de la loi 2014-03 du 22 janvier 2014, même si elle est saluée dans le principe par tous les locataires, n’est toujours pas adoptée par tous.
 
SOURCE:http://www.sudonline.sn/aubaine-ou-casse-tete-pour-les-locataires-_a_20206.html