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iGFM – (Dakar) Quelques trois jours après la timide baisse des prix du carburant intimée avec beaucoup de retard par le gouvernement et jugée du reste insuffisante par les associations consuméristes du Sénégal, le Fonds Monétaire international (FMI) confirme ce qui était écrit quelques jours plus tôt sur iGFM, à savoir que la baisse apporte globalement un «coup de pouce» pour l’économie mondiale.

 

Il faut cependant croire que le gouvernement Ndionne a une toute lecture de la baisse vertigineuse du pétrole effective de plus de 50%. Pourtant bon nombre d’analystes ont qualifié cette baisse «d’anti-choc tombant à pic» dans un monde globalement bouleversé par les crises systémiques des pays riches.

 

 

Il se dit et se répète au FMI que les prix du pétrole vont continuer à évoluer à de faibles niveaux et que cette baisse significative va donner un coup de pouce à l’économie mondiale de l’ordre de 0,3% à 0,7% en 2015.

A en juger par la modicité de la baisse, il faut croire que le Sénégal n’est pas concerné par cette joute inespérée qu’est le coup de pouce qui n’a pas besoin d’être taxé.

Une convocation de chiffre et de la facture pétrolière du Sénégal montre l’écart considérable par rapport à ces dernières années. En effet, les produits pétroliers et l’électricité qui représentaient respectivement 36% et 8 des consommations finales, présentaient une facture pétrolière quasiment quadruplée voir sextuplée de 2000 à 2013.

De 184 milliards de francs CFA en 2000, la facture pétrolière est passée à 600 milliards en 2008 avant de redescendre à 400 milliards en 2009.

C’est pourquoi l’on s’étonne qu’avec la folle baisse du pétrole (plus de 50%) entamée depuis juin dernier, que le gouvernement n’ait pas pris l’option d’envoyer une grosse bouffée d’oxygène aux sociétés et au secteur privé qui a perdu sa compétitivité du fait d’une facture intérieure très chère qui plus est frappée par la multitude de taxes et d’autres droits.

Un paradoxe s’il en est, quand on sait que le Sénégal vend bien plus cher que beaucoup de pays dont certains viennent se fournir à partir du port de Dakar avant de traverser tout le territoire sénégalais. Le cas notamment du Mali.

Reste à savoir, pourquoi le Sénégal a-t-il seulement procédé à des baisses de moins de 20% alors que les possibilités lui sont offertes d’aller au-delà des baisses de 94 FCFA pour le super carburant, 102 francs pour gaz-oil, 87 francs pour l’essence ordinaire, 100 francs pour l’essence pirogue, 113 francs pour le pétrole lampant, etc. ?

Certes, une crainte de la déflation pourrait être convoquée, mais l’important n’est-il pas aussi est de booster l’entreprise sénégalaise et de la rendre plus concurrentielle dans la sous-région ?

Ce d’autant, comme le fait savoir le chef économiste de l’institution financière, Olivier Blanchard, les marchés de contrats à terme suggèrent le rebondissement des prix du pétrole, mais disent aussi que ces prix resteront en dessous de leur niveau des dernières années.

Le gouvernement du Sénégal sait que les cours du pétrole ont perdu environ 50% de leur valeur depuis la mi-juin, grevés par l’abondance de l’offre, le renforcement du dollar et la faiblesse de la demande dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale.

Alors !

 

David LY

source:http://www.gfm.sn/le-gouvernement-freine-le-coup-de-pouce-de-la-baisse-du-petrole/