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SALY-PORTUDAL

 

Amadou Lamine Guissé, adjoint au gouverneur de Thiès chargé des affaires administratives, a présidé en début de semaine à Saly-Portudal, sous l'égide de la coopération japonaise, une rencontre relative au processus d'élaboration du plan stratégique de développement du tourisme durable (2014-2018). Regroupant les régions de Thiès et Diourbel, cette rencontre a consisté à l'écoute des différents acteurs à la base, les collectivités locales par les élus locaux et les professionnels du secteur. Tous les maux et plaies du secteur touristique sont passés au peigne fin.

 

L'érosion côtière est partie pour compromettre le balnéaire avec la disparition des plages. L'une des conséquences alarmantes est la perte massive du tourisme au profit d'autres destinations, comme le Nord et le Sud-est. Aussi, toute volonté d'insuffler un nouveau souffle au tourisme sénégalais doit-elle se plier à la nécessité de réformer le secteur et de le doper d'une nouvelle politique.


Il se pose ainsi l'urgence de vite agir pour ne pas voir la mort précipitée du secteur. C'est pourquoi, relève l'adjoint du gouverneur de Thiès, la revue du cadre législatif et réglementaire reste une exigence de taille. Il est d'avis que l'attribution ou  l'approbation de certains actes administratifs pris au niveau central doit désormais se faire à la base, au niveau local. La responsabilisation des autorités à la base va, selon lui, beaucoup contribuer à l'assainissement du secteur.
D'autant que, a-t-il relevé, le tourisme par son aspect transversal, regorge d'activités et d'acteurs divers, avec tout un environnement qui gravite autour. Il faut donc mettre l'accent sur la sécurité tout en veillant à la salubrité des installations accueillant les touristes. 

 Diversification et modalités de relance

 La définition des normes de catégorisation et de classification des hôtels doit être révisée. Un ''4 étoiles luxe ''doit voir son évolution en hausse ou en baisse par rapport à la qualité de ses prestations et ses services. Dès lors, une commission de reclassement s'impose pour sillonner les réceptifs et procéder à des rétrogradations ou à une progression en grade de certains hôtels. Il a été aussi question de l'alternative du tourisme culturel et religieux et des niches insoupçonnées qui restent inexplorées. Selon l'adjoint au gouverneur de Thiès, le Sénégal demeure un pays culturel et regorge de réalités pouvant attirer davantage de touristes.

D'une manière générale, l'adjoint au gouverneur a invité à une profonde introspection sur la fréquentation des installations touristiques. Selon lui, un homme peut y être, sans que ne soient affectées ses convictions religieuses et ses réalités propres. Les Sénégalais sont désormais appelés à évoluer sur ces questions.  

Mamoudou Daff, chef du service de la planification du ministère et des loisirs, est revenu sur l'élaboration du plan quinquennal du tourisme durable en insistant sur les modalités de relance. Cela participe d'un programme global de mise en cohérence du tourisme dans la stratégie de développement économique et social. Une telle démarche qui appelle à la responsabilisation des acteurs locaux participe et augure par conséquent de lendemains meilleurs. La méthodologie conçue et adoptée, il reste à confier le diagnostic aux acteurs locaux pour élaborer les études et proposer des scénarii en  rapport avec l'offre et la demande touristiques.

 Installations et réceptifs touristiques hors normes

 Madame Marème Guèye, chef du service régional du tourisme de Thiès basé à Mbour et couvrant la région de Diourbel, tire la sonnette d'alarme. Plus d'une centaine de réceptifs hôteliers sont hors norme et pas en règle avec la législation en vigueur, fait-elle remarquer, tout en soulignant que certains d'entre eux, dûment identifiés fonctionnent ou continuent de le faire depuis belle lurette sans autorisation du ministère du Tourisme. Une situation rendue possible à cause d'un vide juridique. Avant l'année 2005, du fait de l'absence de décret régissant la réglementation des établissements touristiques, l'autorisation de construire, la licence de débit de boisson et le certificat de conformité constituaient des pièces essentielles pour l'ouverture et le fonctionnement des installations du secteur. A l'en croire, un accompagnement reste la seule alternative possible pour ne pas compromettre l'existence de ces réceptifs au nombre de plus de cent. Les services de l'urbanisme et la gouvernance de Thiès s'investissent d'ailleurs dans cette voie, pour une mise aux normes des miss en cause.
 
  PROTECTION DE LA MANGROVE - Une grande opération contre les matières plastiques dans la lagune
 
Des centaines de jeunes, filles et garçons, les femmes des villages de Sorakhassap, Thiafoura, Kégniabour et de la commune de la Somone, ont investi dans la journée du 4 septembre 2013, la réserve naturelle d'intérêt communautaire de la Somone (Rnis) pour aller en guerre contre les matières plastiques jetées dans la lagune éponyme. Ce grand nettoyage communautaire intervient dans un contexte où les empiètements sur la lagune continuent de plus belle.

La Réserve naturelle d'intérêt communautaire de la Somone (Rnis) a été l'objet d'une grande opération de nettoyage, mercredi 4 septembre 2013, avec l'investissement de centaines de jeunes filles et garçons, de même que femmes des villages de Sorakhassap, Thiafoura, Kégniabour et de la commune de la Somone. Pour le commandant Amar Fall, conservateur de la Rnis, il est important de procéder au nettoyage du plan d'eau et de la plage de la Somone. C'est pourquoi cette activité est menée chaque mois dans le cadre d'une stratégie de préservation de l'environnement contre la prédation. Aussi,  a-t-il salué l'implication des populations riveraines de la lagune de la Somone qui s' investissent pour  leur réserve sous le contrôle des agents de l'Etat de la direction des aires marines protégées. Les matières plastiques, objet de la mobilisation des riverains et exploitants de la Somone, selon le conservateur, proviennent d'une part des rejets de la mer et d'autre part des activités anthropiques du fait de l'homme.

Les conséquences néfastes se lisent au niveau de la mangrove à cause de sa fragilité face aux agressions des matières plastiques. La mangrove respire par ses racines pneumatophores, c'est pourquoi les sachets plastiques qui s'y attachent provoquent sa mort. Les autres plaies menaçant la survie de la lagune de la Somone relèvent  de l'ensablement et des empiètements sur son espace.

 Le Feu couve

Sur ces empiètements, des plaintes déposées auprès des autorités de tutelle et de la justice ne semblent pas être suivies d'effets. Au cours de la journée d'hier, des agents du service du cadastre ont encore investi la lagune sur le prolongement d'un espace autorisé par décret par le défunt régime de Wade et dénoncé véhément par les Somonois. Le fait avait valu à l'époque des arrestations de conseillers municipaux. C'est dire que le feu couve de nouveau sous la cendre. Les premières réactions suscitées  par la construction d'une case des écogardes et la persistance de la mise en place d'une autre sur les lieux pour un privé posent des problèmes qui méritent d'être solutionné de toute urgence pour parer à tout débordement.
Aliou Ciss, le président de la commission aménagement de la Rnis exclut la cession toute portion du territoire de la lagune et rejette toute forme de compromis.

Madame Rokhaya Ciss de Guéréo salue la construction des différents postes de contrôle érigés le long de la lagune pour une meilleure gestion de l'exploitation. Nourrissant tout un espoir pour la mangrove reconstituée au prix de mille efforts, Mme Fatou Seck de Thiafoura  appelle à tout va faire pour la  protéger des matières plastiques.

SOURCE:w.sudonline.sn/revue-des-maux-du-secteur_a_15368.html