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La vidéo filmée par Khadidja Mbaye montrant Diombass Diaw nu était absente au procès. La partie civile, qui réclame un milliard de francs, n’a pas pu fournir au tribunal cette preuve matérielle. Suffisant pour la défense de plaider la relaxe des prévenus

L’affaire politico-sexuelle opposant les libéraux de Dagana a été enrôlée, hier, par le tribunal correctionnel de Dakar. Après la police, qui a mené l’enquête, le tribunal a entendu l’auteur de la vidéo, Khadidja Mbaye, le plaignant Diombass Diaw, rival politique du ministre de l’Habitat, Oumar Sarr, maire de la localité et les prévenus Abdou Aziz Diop, son directeur de cabinet, Abdou Salam Sarr, son chef de cabinet, Rahmane Dia, Djiby Guèye et l’enseignant Massamba Ndiaye, ainsi que les avocats des deux parties.

 Dans leurs plaidoiries, les avocats de la partie civile ont demandé au tribunal de recevoir la constitution de Diombass Diaw comme partie civile et de condamner les prévenus à lui payer la somme d’un milliard de francs et l’application de la peine maximale qui est de sept ans. 
Alioune Badara Cissé, l’un des avocats de Diaw, a demandé au tribunal de quantifier le préjudice, qui est ‘incommensurable’ et d’allouer la somme d’un milliard de francs assorti d’exécution provisoire et la contrainte par corps. Me Sèye accuse à son tour les prévenus de s’être formés en association de malfaiteurs pour commettre un délit de cybercriminalité. Pour lui, Khadidja Mbaye, est faible et les prévenus ont usé de sa faiblesse pour atteindre le plaignant. 

Pour sa part, Djiby Diallo autre conseil du plaignant, souligne que le fait d’acheter ou de diffuser publiquement ce genre de vidéo rend la bande à Abdou Aziz Diop coupable. ‘Ce que vous avez fait est comparable à de la sorcellerie, puisque vous êtes capables de tuer. Diombass pouvait se suicider’, plaide-t-il. El Hadj Diouf d’enfoncer le clou : ‘Ils se sont concertés pour commettre un crime. C’est du chantage, c’est un acte odieux et ignoble’. Mais, pour Me Badara Cissé, ce procès est celui d’un Etat déliquescent où de hauts responsables usent des moyens de l’Etat pour tirer sur des gens. 

En plus de cette peine, un autre avocat de la partie civile affirme qu’on attend une décision qui va dissuader d’éventuels malfaiteurs. C’est pourquoi, il demande au tribunal d’aller plus loin en privant de leurs droits civiques les prévenus, ‘afin, dit-il, qu’ils ne soient plus éligibles et qu’ils ne puissent plus travailler pour l’Etat’. 

Du côté des avocats des prévenus, on bat en brèche les arguments de l’accusation. Ils plaident la relaxe pure et simple de leurs clients. Car, pour Me Sène, Diombass Diaw, qui a loué la chambre et commis l’adultère veut être dédommagé. ‘Mais, la loi ne protège pas les imbéciles. C’est pourquoi, je demande la relaxe des prévenus’, plaide-t-il. En outre, selon les conseils des prévenus, ce procès ne devrait pas avoir lieu. D’abord parce que, selon eux, la principale preuve matérielle, à savoir la vidéo, n’est pas disponible. Ni le ministère public, ni les avocats de la partie civile n’ont pu montrer cette vidéo à la barre. Suffisant pour Me Sène de dire que ‘cette affaire est un complot’. ‘Les témoins ne sont pas témoins des faits relatifs à la vidéo, mais à des faits politiques. Khadidja Mbaye voulait la célébrité, elle l’est devenue par cet acte’, affirme Me Sène. Non sans se demander pourquoi l’auteur de la vidéo ne travaillerait-elle pas pour Diombass Diaw, qui savait lui-même qu’il était filmé. ‘Il s’est sûrement dit : je suis un homme mort, je ne peux pas empêcher la diffusion de la vidéo, mais je vous paie plus et vous l’utilisez contre mes rivaux. Pourquoi elle ne ferait pas cela par cupidité. La preuve, elle s’est entretenue avec Diombass Diaw avant que ce dernier ne porte plainte’, explique-t-il. 

De son côté, l’avocat Alassane Cissé se dit déçu. Car, selon lui, la partie civile n’a aucune preuve. Et le tribunal a pris acte qu’aucune vidéo n’a été produite et qu’il n’existe pas de vidéo, seulement des déclarations de Khadidja Mbaye. Et Me Babou de renchérir : ‘Le seul élément matériel dont dispose la partie civile, ce sont les dires de Khadidja Mbaye, une véritable girouette. Parce que tantôt elle donne une date, ensuite elle donne une autre. Il y a dans ces déclarations des contradictions manifestes qui ébranlent ses accusations’. 

Pour les avocats de la défense, en l’absence de preuve matérielle, on ne peut pas se fier à Khadidja Mbaye pour condamner les prévenus. Pour Me Khassim Touré, la citation directe a été mal faite. Parce que, selon lui, un problème de qualification juridique se pose. ‘La partie civile est passée à côté. On parle d’injures publiques, de violence et de voies de fait dans la plainte, alors que personne ici, même la partie civile, ne parle de cela. En plus, quand Diombass Diaw a porté plainte, il devait présenter la vidéo. Cette pièce à conviction devait être mise sous scellé’, fait-il savoir. Le verdict de ce procès sera rendu le 23 novembre. 

CITE A TITRE DE TEMOIN : Oumar Sarr, un absent bien présent 

S’il y a quelqu’un qui a brillé par son absence hier, c’est bien le ministre de l’Habitat, Oumar Sarr. Rival politique de Diombass Diaw, les avocats de la partie civile ont vu en lui le principal instigateur de cette affaire. Pour Me Alioune Badara Cissé, par exemple, Diombass Diaw est une menace pour Oumar Sarr, qui a utilisé les prévenus comme des roulettes pour l’atteindre. Me Sèye l’accuse d’avoir débloqué la somme de cinq millions de francs qui devait être remis à l’auteur de la vidéo. ‘C’est lui le principal cerveau et le commanditaire. C’est lui qui a fait les plans et orienté les uns et les autres, parce qu’il est intéressé’, dit-il. 

De son côté, Me Massokhna Kane, qui se demande à qui profite le crime, ajoute que Abdou Aziz Diop a certainement commandité l’affaire pour son patron, qui avait, selon lui, les procès-verbaux de la police. ‘Oumar Sarr est le principal commanditaire. Il faut condamner les prévenus mais aussi Oumar Sarr’, plaide-t-il. 

Des propos grossiers au menu 

Pour une affaire sexuelle, ce procès l’a été. Certains avocats n’ont pas manqué d’utiliser des mots lascifs. Khassim Touré : ‘Ce procès est nauséabond socialement, moralement et politiquement. On ne retient de ce procès que la partie de jambes en l’air la plus célèbre du Sénégal. Cette gymnastique horizontale ne cadre pas avec nos valeurs’, dit-il. Mais dans cet exercice, la palme revient sans conteste à Me El Hadj Diouf, parlant de son client Diombass Diaw, il dira : ‘Diombass, tu dois être fier de toi, tu es un vrai homme, tu bandes au moment où beaucoup de Sénégalais ont des problèmes d’érection. Et quand une femme comme Khady Mbaye est devant toi, tu tires, elle tombe. Et tu passes. Tu es un vrai homme’. Et d’ajouter : ‘Qui ne tire pas, tous les hommes tirent’. 

Des révélations sulfureuses Khady Mbaye en a aussi fait. Selon les prévenus, elle a raconté une histoire. Elle aurait dit qu’il y a quelque temps, alors qu’elle était avec son copain et Diombass, qui est ami à ce dernier, Diombass Diaw est venu la trouver dans les toilettes, a sorti une grosse liasse d’argent et lui a dit : ‘Suce moi la . . ., en échange de cet argent’. 

Charles Gaïky DIENE 
Source Walfadjri
 
 
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