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La chancellerie, en réaction au classement sans suite de la plainte de l’Etat du Sénégal en France contre l’ancien ministre Karim Wade, annonce que des biens d’un montant de plus de 11 milliards de francs Cfa ont été découverts à la suite des enquêtes menées en France. Considérant que la défense a omis d’évoquer cet aspect lors de son point de presse, le ministère de la Justice, à travers un communiqué, indique que le Sénégal pourrait se constituer partie civile.

Suite à l’annonce du classement sans suite de la plainte de l’Etat du Sénégal, le ministère sénégalais de la Justice, par le canal d’un communiqué a cru nécessaire de «lever l’équivoque» qui entoure la conférence de presse que Mes Pierre-Olivier Sur, Amadou Sall et Seydou Diagne ont organisé, à Paris, mardi dernier. Le communiqué parvenu au journal Le Quotidien tient à préciser : «Il faut lever l’équivoque en précisant que le classement sans suite, est une décision du Parquet de Paris qui a l’opportunité des poursuites et non une décision d’un Tribunal.

 Le classement sans suite ne met nullement fin aux poursuites qu’une partie civile entend mener.» C’est dans ce sens que les avocats de l’Etat, notamment Me William Bourdon et Simon Ndiaye ont reçu, conformément à la loi, notification par le Parquet de Paris du classement sans suite et du Pv d’enquête. 

L’Etat pourrait envisager de se constituer partie civile
Le ministère sénégalais de la Justice insiste sur un point : «Toutefois, face aux avocats de la défense qui, lors de leur conférence de presse, en ont tiré la conclusion que les poursuites contre Karim Wade sont politiques et inéquitables, ceux de l’Etat n’ont pas manqué d’apporter les précisions importantes et nécessaires. D’abord, ce que les avocats de Karim Wade ont omis de dire est que l’enquête menée en France a permis d’identifier des biens d’un montant assez important, environ 18 millions d’euros, soit 11 milliards 790 millions de francs Cfa.» Le classement sans suite serait motivé par le fait que l’origine illicite des fonds ne serait pas démontrée. Ainsi, toujours selon le communiqué, les enquêteurs français ne semblent pas avoir poussé leurs investigations sur la provenance des biens. Dès lors, l’Etat du Sénégal pourrait envisager de se constituer partie civile pour obtenir la désignation d’un Juge d’instruction, avoir la possibilité de faire des demandes d’actes, ou de tenir compte de ces éléments dans le cadre des poursuites au Sénégal. 

La France n’a pas «choisi les canaux diplomatiques pour informer» le Sénégal
Tirant les conséquences de cela, le ministère de la Justice conclut : «En tout état de cause, les investigations faites au Sénégal et les Commissions rogatoires internationales (Cri) ont permis d’établir des faits qui ont conduit au renvoi des personnes mises en cause devant la Crei. Ce qu’il faut retenir, c’est que le procès de Karim Wade aura lieu à partir du 31 juillet 2014. Il permettra alors de débattre de façon contradictoire et de faire la lumière sur cette affaire, en dépit du brouillage médiatique organisé via une agence de communication recrutée et dont les messages sont relayés par certains organes français et africains. C’est le lieu, par ailleurs, de signaler qu’il existe plusieurs autres commissions rogatoires en dehors de la France dont les autorités, il faut s’en désoler, n’ont pas choisi les canaux diplomatiques pour informer l’Etat du Sénégal en dépit de la qualité de nos accords de coopération.»

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SOURCE:http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6967-classement-sans-suite-de-laffaire-karim-wade--letat-lance-un-autre-paris