WADE DEGAGE à Tambacounda : ne pas prendre l’effet pour la cause !

« On ne laisse pas voir ce que j’écris car j’écris ce que je vois »

Blas OTERO, antifranquiste espagnol

Huit mois déjà que les démocrates et progressistes sénégalais, à travers le mouvement du 23 juin (M23) se battent dans tout le pays contre la candidature illégale de WADE. Presque autant de mois déjà que la section de Tambacounda du M23 se bat pour apporter sa participation à l’imposition d’un rapport de force défavorable à WADE.

Pendant une partie de ces huit mois le PDS avec à sa tête Khoureichi THIAM, certaines autorités administratives…ont été contentes de savoir les difficultés dans la mobilisation des démocrates locaux et des populations. Difficultés qui se sont traduites par la faiblesse des présences lors des réunions, l’absence de plan d’activités…L’absence d’activités tout court. Depuis quelques temps, la situation a changé. Les commentaires les plus favorables et flatteurs, quoique extrêmement dangereux, sur la situation actuelle du M23 de Tambacounda viennent des interdictions et manœuvres préfectorales, des menaces, agressions physiques et tentatives d’assassinat des cerbères du pouvoir. La brutalité de la riposte du PDS exprime l’intensité de la menace que constitue aujourd’hui le M23 de Tambacounda pour WADE, le PDS, Khoureichi THIAM et certains administrateurs civils qui comptent profiter de cette période de traite pour eux en participant à sacrifier le peuple et les démocrates.

Les calots bleus sont partout. Le régime de WADE les a intégrés dans la police nationale. C’est l’un d’eux qui a exécuté le premier le plan d’assassinat ciblé des leaders du M23 de Tambacounda. Mercredi 01^er février lors d’une manifestation au rond point se situant entre la gendarmerie, la police et la gouvernance un des agents de police, par un tir tendu, préfigurant le tir tendu contre le candidat Ibrahima Fall, atteint violemment avec une grenade lacrymogène un des manifestants. Cheikh Tidiane LY est admis en réanimation à l’hôpital régional. Nous découvrirons, à quelque chose malheureusement malheur est bon, qu’il n’y a pas de scanner dans la région de Tambacounda.

-Le vendredi 17 février, la veille du meeting de WADE à Tambacounda, le préfet manœuvre ferme pour que le M23 de Tambacounda ne fasse pas de manifestation le même jour que WADE. Il va jusqu’à dire : « je fais comme si vous ne m’avez pas remis de notification de manifestation. Et sur cette base je ne peux vous notifier une interdiction de manifester pour ne pas avoir reçu une notification de manifester ». Deux heures de temps plus tard, le coordonnateur du M23 de Tambacounda est sauvagement agressé une première fois. Et n’eut été la présence du lieutenant de police MANE, Mamadou Ba et ses nervis auraient assassiné Guy Marius SAGNA. Y a-t-il un lien de cause à effet entre la stérilité des manœuvres du préfet et la tentative d’assassinat du coordonnateur du M23 par Mamadou BA et ses nervis du PDS. La coïncidence en tout cas troublante. En attendant de savoir si le préfet a comploté avec la section de Tambacounda du PDS, il peut être dit qu’aujourd’hui, objectivement, le préfet et les nervis sont du même camp. Pendant la nuit du vendredi 17 au samedi 18 février, le coordonnateur du M23 a été, dans son propre pays, un réfugié politique caché dans le commissariat de police de Tambacounda pour rester en vie. C’est l’occasion de dénoncer l’arrestation à Saint-Louis de nos camarades de convergences socialistes à la tête desquelles Malick Noël SECK pour détention d’armes. Avant cela, Bobo DIALLO, chargé de la sécurité du PDS a été interpellé avec une machette neuve dans le cortège du M23 le mercredi 01^er février puis relâché. Ce même Bobo DIALLO participera à la tentative d’assassinat du coordonnateur du M23 de Tambacounda. Avant cela Mamadou DIALLO, responsable des jeunesses libérales, et compagnie ont agressé avec des machettes et des pistolets. Tambacounda serait-elle une région à part ? Nous sommes savons la justice sénégalaise ligotée par WADE et les libéraux. Nous savons qu’il y aussi dans notre pays des juges et magistrats indépendants. En eux nous avons foi !

Le samedi 18 février, les pancartes des 200 animateurs polyvalents des cases des tout petits de la région de Tambacounda ont été saccagées lors du meeting de WADE. Leur seul crime : vouloir rendre visible leurs revendications pour la justice et la dignité. Depuis plus de 5 ans, 200 jeunes sont exploités dans le scandaleux dada de WADE que constituent les cases des tout petits. 5 ans sans salaire. 5 ans de bénévolat alors que la durée du bénévolat été prévue pour maximum 2 ans. 5 ans sans formation alors qu’ils devaient entrer dans les EFI après 2 ans maximum. Aucun des 8 libéraux locaux ayant pris la parole lors du meeting du faux-candidat WADE n’a évoqué leur situation.

Le mercredi 22 février Khoureichi THIAM porte plainte contre le journaliste Assane DIALLO responsable de la section de Tambacounda de la convention des jeunes reporters. Le motif ? La rédaction d’un article dans lequel il est dit que K.THIAM a été hué. Ce dernier a porté plainte car se sentant diffamé. Alors qu’on attendait Khoureichi THIAM dans une réaction après une tentative d’assassinat dirigé par des gens se réclamant de son camp, alors qu’on attendait de Khoureichi THIAM une réaction face à ce scandale qu’est la situation des 200 animateurs polyvalents,  alors qu’on attendait de Khoureichi THIAM qu’il nous dise pourquoi il n’y a pas de scanner dans la région de Tambacounda, voilà qu’il nous bassine avec des vétilles relatives à des huées amplement méritées. L’intimidation contre les journalistes et les membres du M23 de Tambacounda ne passera pas.

Le M23 de Tambacounda a dit à ses membres de ne pas porter atteinte à l’intégrité physique des militants du PDS. Le M23 de Tambacounda a dit à ses membres de ne pas toucher à un seul cheveu de Mamadou BA après l’agression de son coordonnateur. Que dit le PDS de Tambacounda ? Que pense Khoureichi THIAM de la tentative d’assassinat du coordonnateur du M23 par des hommes de son camp ?

Ne nous méprenons pas, tous ces faits sont liées et ne doivent pas être isolés dans leur traitement.

Ne nous méprenons pas ! La grenade lacrymogène qui a failli être mortelle à Cheikh Tidiane LY, la bande de nervis du PDS qui a tenté d’assassiner Guy Marius SAGNA, le saccage des pancartes des 200 animateurs polyvalents et la plainte contre Assane DIALLO ont tous le même objectif. Réduire au silence. Museler. Imposer l’omerta dont les grands bandits mafieux du pouvoir libéral PDS ont besoin pour exercer le rôle croupion de bourgeoisie parasitaire semi coloniale.  On ne veut pas laisser les animateurs polyvalents des cases des tout petits montrer la réalité, ni les journalistes écrire encore moins le M23 de Tambacounda manifester…car ils montrent, écrivent et manifestent la réalité.

Cela prouve s’il en était encore besoin qu’il ne saurait exister des îlots de droit dans un Sénégal où la constitution est violée. Personne n’est à l’abri. Pas même les journalistes. Pas mêmes les travailleurs. Nous sommes tous en danger. C’est pourquoi nous devons tous lutter pour le WADE DEGAGE !

Les atteintes aux libertés démocratiques des citoyens allant jusqu’aux tentatives d’assassinat ciblé ne sont pas spécifiques à Tambacounda. Ces agressions ont été encouragées. Talla SYLLA martelé sans suite. Les sièges de  l’AS, 24 h Chrono, Walfadjiri saccagés sans suite. Les 2000 morts du Joola classés sans suite…

A l’intention des hommes du pouvoir et de certains religieux, nous disons que la jeunesse de ce pays, dont nous faisons partie, est l’avenir de ce pays. Avenir qui se prépare aujourd’hui. La jeunesse de ce pays, de par son nombre-plus de la moitié de la population- est aussi le présent. Ce présent inacceptable qui lui est imposé et qui l’interpelle. Point n’est alors besoin d’être manipulé pour s’engager, s’impliquer, prendre position et au besoin,  au péril de notre vie.  Puisque si nous parlons nous mourrons. Puisque si nous nous taisons nous mourrons. On nous impose de parler et de mourir. Car quant à mourir, autant mourir debout. C’est pourquoi nous disons : en 2012, WADE partira ou nous serons martyrs. Nous vaincrons !

Ce qui est en cause ce sont les enjeux trop forts : salaire et privilèges de ministres, de députés, de sénateurs, de directeurs d’agences nationales, de PCA…Salaires et privilèges indus au frais du contribuable. C’est pourquoi nous militons pour la limitation du salaire des ministres au salaire le plus élevé de l’administration publique et pour des indemnités de session avec des jetons de présence pour les députés et sénateurs.

Ce qui est en cause c’est un système-cocktail résultat du mélange du pire du Sénégal ante colonial au pire de l’impérialisme. Un système pour la perpétuation du pillage du Sénégal. Confier le Sénégal à la partie de la classe politique qui accepte d’être un comité de gestion au service de l’impérialisme et lutte entre tendances politiques acquises au consensus du congrès de Berlin et du consensus de Bretton woods débouchent sur des crises constitutionnelles et électorales. Lesquelles crises posent la question de la REPUBLIQUE. Lesquelles crises mettent debout les démocrates et les progressistes. Lesquelles luttes ne nous font pas oublier la cause impérialiste de ce qui nous arrive aujourd’hui.

Ce qui est en cause c’est aussi une classe politique cinquantenaire dont la majorité, dont ceux qui ont eu à gérer le pouvoir n’étaient pas des forces de transformations sociales.

Face à cette situation il est important que tous ceux qui sont épris de vérité, de paix et de justice, de démocratie et de progrès prennent clairement position. Car demain il sera trop tard. Car demain ils risqueraient de dire : « …nous avons gardé un silence qui ressemble fort a de la stupidité… » (Proclamation insurrectionnelle de la junte de Défense. La Paz. 16 juillet 1809). Il est cependant des silences qui valent mieux que certaines prises de positions. Parler de paix en général quand la chèvre broute le choux est schizophrénique. Parler de paix en général est dire que ceux qui veulent comprendre comprendront ne sied pas aux dangers de l’heure. Quand il y aura 1000 morts il sera trop tard pour dire : « si je savais je lui aurai demandé clairement de partir ». Pas de paix sans justice. Pas de paix sans vérité. La paix c’est de dire à WADE de partir. A défaut de cela nous lui disons : DEGAGE !

Vendredi 24 février 2012