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Les premiers mandats de dépôt clouent le bec aux tonitruants délinquants de la République

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Ce texte est antérieur au 1er juillet 2012. Malgré l’actualité des toutes récentes élections législatives, je ne le bouleverserai, pas même s’il me sera difficile d’échapper à la tentation de donner un rapide point de vue sur le scrutin du 1er juillet, en attendant d’y revenir plus largement.

 

Le titre initial du texte était « Bravo, Monsieur le Procureur général ! ». Par sagesse, j’ai préféré le changer. « Prudence est mère de sûreté », disait sagement Leuk-le-lièvre. Je me rappelle que, vers la fin des années 70, un procès nous a opposés (nous jeunes de l’opposition d’alors) à feu Max Magamou Mbaye qui était, avec Djibo Ka, les animateurs les plus intolérants des jeunesses de l’Union progressiste sénégalaise (Ups). Mes Jacques Baudin et Ely Ousmane Sarr, si mes souvenirs sont exacts, assuraient notre défense. Il nous arrivait, au cours du procès, d’applaudir spontanément aux envolées de l’un ou l’autre de nos avocats. Le procès était présidé par un jeune magistrat, dont le patronyme était, je crois, Soumaré. Je l’ai perdu de vue depuis lors, mais je me souviens encore qu’il était, tout jeune qu’il fût, pétri de talent, en tout cas si on en jugeait par sa belle prestation de ce jour-là et par les autres auxquelles il m’a été donné l’opportunité d’assister.

Quand nous applaudissions, il nous ramenait fermement à l’ordre et nous faisait remarquer que nous étions dans un tribunal et que, partant, nous n’avions ni à approuver ni, par ailleurs, à désapprouver. Je me suis demandé donc, avec ce souvenir, si je n’approuvais pas le travail de Monsieur le Procureur général à travers mon titre initial. Je l’ai donc changé, mais tout en me permettant d’apprécier très positivement – c’est légèrement différent d’approuver – le travail qu’il fait depuis le début des fameuses auditions qui installent la peur panique dans les rangs des délinquants de la République. Si je ne craignais pas donc d’avoir maille à partir avec la Justice, je crierais : « Bravo, bravo Monsieur le Procureur général ! Ne laissez aucune chance à ceux et à celles qui seront convaincu(e)s de délinquance notoire, de crimes économiques avérés ! Que rien ne vous arrête, ni les vociférations des délinquants potentiels, ni les interpellations des avocats du diable qui crient à la chasse aux sorcières, aux règlements de comptes, aux droits à la défense des pilleurs potentiels de nos maigres ressources !»

Je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi ces gens-là crient trop facilement à la chasse aux sorcières ou aux règlements de comptes. Des millions de compatriotes, qui n’ont vraiment rien à se reprocher, dorment sur leurs deux oreilles. Le pauvre inspecteur de l’Enseignement élémentaire que je suis, ne craint ni la Dic, ni la très compétente Brigade de Recherches de la Gendarmerie. Il me suffit d’une demi-heure pour justifier, documents à l’appui, comment j’ai construit péniblement ma très modeste maison. La Justice travaille sur la base de rapports de l’Armp, de l’Ige et de la Cour des Comptes, rapports sur lesquels l’ancien vieux président avait mis le coude, avec l’intention manifeste de soustraire les délinquants potentiels à la Justice. C’est là le début de l’impunité dont certains individus, qui se sont toujours nourris à la soupe wadienne empestée, ne veulent pas entendre parler aujourd’hui.

Devant l’évidence, le vieux président et ses tonitruants mégaphones que sont Ousmane Ngom, El Hadj Amadou Sall, Serigne Mbacké Ndiaye et consorts se font plus en plus discrets. On ne les entend pratiquement plus d’ailleurs. Ils sont devenus en tout cas bien moins sûrs d’eux. Les enquêteurs continuent donc tranquillement leurs auditions qui livrent au fur à mesure leurs secrets. Des hommes et des femmes que nous connaissions bien, qui tiraient carrément le diable par la queue et qui, par la grâce du népotisme et du favoritisme flagrants installés par l’alternance du 19 mars 2000, se sont retrouvés, du jour au lendemain, avec des fortunes qui donnent le complexe à Crésus. Certains d’entre eux épinglés cautionnent, pour éviter ndugg siin, pour 100, 300, 400 millions, voire plus d’un milliard de francs Cfa. Cette caution est déjà un aveu, la preuve formelle que ce sont des délinquants, des criminels.

Ndongo Diao et Amadou Kane Diallo ont bénéficié d’avantages exorbitants à la tête des institutions qu’ils dirigeaient, avantages cumulés atteignant 14 millions de francs Cfa par mois pour le premier et plus de dix millions pour le second. Gourmands, gloutons à souhait, ils ne se sont pas contentés de ces situations de rente et ont passé le plus clair de leur temps à piller, par des procédures illicites, les deniers qui leur étaient confiés. Personne ne devrait donc plus parler de chasse aux sorcières ou de règlements de comptes les concernant. Ils ont tous été inculpés pour des délits graves : « détournements de deniers publics, concussion, corruption passive, faux et usage de faux en écriture publique authentique, etc», portant sur plusieurs milliards de francs Cfa.

Nombres d’autres délinquants de la République (Karim et Syndjély Wade, Baïla Wane, Ndèye Khady Diop, Awa Ndiaye, etc) ont eu les mêmes comportements coupables vis-à-vis de nos maigres deniers publics et devraient connaître le même sort que Ndongo Diao et Amadou Kane Diallo. L’un des plus gros délinquants de la République, BaÏla Wane, « le maquilleur de comptes et présentateur de faux bilans », a malmené les deniers de la Lonase pendant plusieurs années. Coincé aujourd’hui et sans arguments devant la gravité de ses forfaits mis en évidence, il n’a plus d’autres choix que de mouiller le vieux président de la République, des dignitaires du régime défunt, des chefs religieux, etc. Rien que pour un congrès du Pds, il a « cotisé » pour 430 millions de francs Cfa. Les enquêteurs de la Gendarmerie ont même découvert un trou de 100 millions « dépensés au titre des pratiques occultes ». Les différents rapports qui ont épinglé le gros délinquant mettent en évidence nombre d’autres graves forfaits, qui le conduiront sûrement à ndugg siin. Ndongo Diao a mis aussi gravement en cause le vieux président de la République sur les 3 milliards 700 millions qu’on lui reproche d’avoir détournés, en brandissant des documents dits signés par ce dernier, qui devrait être le premier hôte de ndugg siin. C’est lui Njaag, le principal et seul responsable qui a tout orchestré.

Pour revenir donc à nos délinquants, des Ndongo Diao, des Amadou Kane Diallo et des Baïla Wane, il en existe dans les moindres coins et recoins de l’odieuse gouvernance des Wade. Des rapports d’audits commandités par l’ancien régime les ont sévèrement mis en cause. Ce sont ces mêmes rapports, et ces rapports seuls pour le moment, qui livrent aujourd’hui leurs secrets, des forfaits gravissimes qui dépassent parfois l’entendement et nous font écarquiller les yeux. Alors, quoi de plus normal que ces prédateurs-là soient entendus et, s’ils sont convaincus de fautes graves, sanctionnés à la mesure de leurs crimes ! Que nous proposent les avocats du diable qui crient à tout bout de champ à la chasse aux sorcières, aux règlements de comptes et au droit de défense des mis en cause ? Que nous fermions hermétiquement les yeux sur les graves forfaits des délinquants ? Que les dizaines, voire les centaines de milliards de francs Cfa qu’ils ont frauduleusement soustraits au Trésor public soient passés facilement en pertes et profits ? Quid alors des droits des douze millions de Sénégalaises et de Sénégalais qui croulent sous le poids de mille besoins insatisfaits ? Ces milliards volés – des centaines, voire des milliers, saura-t-on jamais ? –, auraient pu soulager notablement les plus vulnérables d’entre nous. Et Dieu sait qu’ils sont très nombreux !

En tout cas, la Justice n’a pas d’autres choix que de mener l’important travail qu’elle a entamé à son terme. Ce serait une grosse catastrophe si, pour quelque pression que ce soit, elle devait abandonner le travail à mi-chemin ou accorder un traitement de faveur à des proches du président de la République ou à des protégés de chefs religieux. Déjà, il se susurre qu’un des mis en cause dans l’affaire de l’Artp, monsieur Mamadou Yacine Guèye, proche d’une confrérie influente, aurait recouru à une médiation pénale contre un chèque d’un milliard de francs, chèque qui ne serait pas endossé. D’autres sources ajoutent que son marabout serait prêt à honorer le chèque.

Je ne fais état que d’une rumeur, et je souhaite qu’elle le reste, pour la crédibilité de la Justice et de nos nouveaux gouvernants. Pendant douze longues années, nous avons atrocement souffert d’une justice à deux vitesses. Les justiciables doivent être placés, désormais, sur le même pied d’égalité. Les gestionnaires convaincus de délinquance financière doivent payer pour leurs forfaits. Et quel que soit, par ailleurs, leur statut ! Il est inadmissible que des voleurs de chèvres ou de poulets soient jetés en prison pour de longs mois, voire pour de longues années, alors que les délinquants à col blanc qui ont pillé des milliards se la coulent douce tranquillement aux quatre coins du monde.

C’est une telle situation, insoutenable, que nous avons vécue pendant douze ans, qui explique de plus en plus la désaffection des populations vis-à-vis de la chose publique. L’abstention record du 1er juillet 2012 ne s’explique pas seulement par la faiblesse de la représentation nationale sortante. Elle est, peut-être aussi, la résultante d’une justice à deux vitesses qui a toujours entretenu l’impunité, encouragé le pillage de nos maigres ressources sous l‘œil complaisant, complice et protecteur de notre ancien vieux président politicien, seul responsable de tous nos malheurs. Nous ne passerons pas, non plus, sous silence la dépense publique injuste, discriminatoire, frustrante, rarement faite à bon escient et en fonction des priorités nationales. Les Sénégalais et les Sénégalaises ne sont plus disposés à rester les bras croisés face à des salaires et autres avantages exorbitants accordés à des privilégiés, dont le seul mérite se réduit à déverser des tombereaux de louanges sur un prince distributeur de prébendes.

En particulier, les nouveaux gouvernants devraient avoir le courage d’exhumer les textes de lois et de règlement qui définissent les critères d’attribution de salaires, d’indemnités et d’autres avantages aux agents de l’État. Il y a trop d’injustices et de déséquilibres flagrants à ce niveau-là. De même, le nouveau président de la République devrait prendre son courage à deux mains et nous donner des gages par rapport à son engagement à mettre en œuvre une politique sobre, vertueuse, efficace et transparente, en dissipant la nébuleuse qui a entouré jusqu’ici ce qu’on appelle communément les fonds politiques. L’ancien régime en a usé et abusé, et l’actuel pourrait être tenté, la facilité aidant, d’en faire autant. Ce serait bien dommage pour les nombreux compatriotes qui espèrent naïvement avoir l’opportunité de vivre, avant leur mort, la bonne gouvernance de leur rêve. Ne serait-ce que le temps d’une rose.

Dakar, le 1er juillet 2012

Mody Niang, e-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


 

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