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[BLOG] Le Respect de la Parole Donnée : Pourquoi les électeurs devraient tenir compte de ce critère.

 

tabaski

A deux mois du scrutin présidentiel du 26 Février 2012, les Sénégalais continuent à se poser des questions sur l’homme qui pourrait bien assumer la destinée du pays, se livrant parfois aux supputations les plus saugrenues et aux pronostics les plus variés, comme pour échapper à la confusion actuelle qui caractérise le paysage politique pré-électoral. D’aucuns diraient que c’est de bonne guerre car de l’émiettement du paysage politique vont à la fois se dévoiler les véritables hommes politiques mais aussi être démasqués les politiciens qui n’ont pas de prise sur les populations.

 

De la cacophonie suscitée par l’ancien socialiste Doudou Ndoye au sein du PDS en réclamant des primaires à la proclamation de Niasse comme le candidat désigné de Benno Siggil Senegal en passant par les dissensions internes à Benno Alternative qui ont abouti au départ d’organisations telle que ‘Beus Du Niak’ et à la candidature de Latif Coulibaly, on prend toute la mesure de la crise politique profonde doublée d’une crise des valeurs que traverse le Sénégal en ce moment historique de notre démocratie. A la racine du mal Sénégalais gît le manque ou l’absence de respect pour la parole donnée. Lorsque Wade déclarait qu’il ne se présenterait plus, il ne se doutait pas que son « ma waxon waxet » le suivrait jusque dans sa tombe. La forte mobilisation du 23 décembre à la place de l’Obélisque démontre que les Sénégalais supportent mal d’être pris pour des moins-que-rien et récusent le non respect de la Parole donnée. C’est à se demander comment un Président de la République peut-il prendre si légèrement une promesse faite à tout un peuple de ne pas briguer un 3e mandat, au mépris des valeurs fondatrices de notre société (le Joom, le kersa et le fouleu) ?

Si Wade est au banc des accusés, il reste que le comportement de l’opposition n’obéit pas moins à la même logique de non respect de la parole donnée. Car comment comprendre qu’après plus d’un an de concertations pour choisir un candidat unique de Benno Siggil Sénégal, on en arrive au scénario actuel où chacun tire à soi la couverture ? Moustapha Niasse ne pouvait-il pas négocier une meilleure stratégie de coalition avec le PS? Et Tanor Dieng n’avait-il que cet unique recours d’aller, sans Niasse et alliés, au premier tour ? Où ont-ils jeté les promesses qu’ils avaient faites aux Sénégalais de garder l’unité de l’opposition ? Avaient-ils vraiment l’intérêt supérieur du Sénégal dans le cœur et l’esprit lorsqu’ils prenaient la décision de faire cavalier seul ? Toutes ces questions sans réponse nous laissent croire que les politiques ont divorcé d’avec cette valeur cardinale du respect de la Parole donnée.

Cependant, comme dirait l’autre, la parole étant sacrée en Afrique, sa violation ne saurait rester impunie. Faudrait-il encore que les Sénégalais paient le prix de l’égoïsme démesuré de quelques individus si assoiffés de pouvoir qu’ils sont prêts à vendre leur âme au diable pour s’arracher la manne du pouvoir ?

Cet esprit malsain de non respect de la Parole donnée, comprenons-nous bien, n’est pas seulement l’apanage de ceux et celles qui sont à la tête des formations politiques ou de la société civile.

- Ce sont tous ceux et celles qui promettent de payer un ‘leeb’ mais se dérobent dès qu’ils aperçoivent le créancier.

- Ce sont ces tailleurs qui prennent vos commandes lors de la Tabaski tout en sachant qu’ils ne se seront pas en mesure d’honorer leurs engagements.

- Ce sont ces rapaces qui gardent, par devers leurs oreillers, des sacs de millions de FCFAs alors qu’ils ont prêté serment de servir la Nation.

- Ce sont ces enseignants qui reçoivent une formation pédagogique gratuite de l’Etat mais commencent à s’absenter des classes dès qu’ils sont titularisés.

- Ce sont ces personnels de santé qui se moquent du bien commun en privatisant l’espace public ainsi que les soins de santé primaires.

- Ce sont ces politiciens sans vergogne ou ces pseudo-intellectuels qui troquent leurs idéaux ou savoir pour espèces sonnantes et trébuchantes.

- Ce sont ces personnes insouciantes qui attendent que le regard se détourne d’eux pour pisser sur les murs.

- Ce sont ces marabouts qui abusent de leur hérédité ou usent, à mauvais escient, de versets coraniques pour endormir ou tromper les fidèles et la liste pourrait se prolonger ad infinitum.

Comment alors guérir le Sénégal de ce mal profond qui gangrène toutes les couches de la société ? Cela passera, à mon humble avis, par un retour aux valeurs sacrées du respect de la Parole donnée. Faudrait-il que la loi fondamentale juge les hommes et les femmes qui bafoueraient la Parole donnée publiquement  et que des moyens soient mis à disposition de l’Etat pour garantir ce respect de la Parole donnée ? C’est peut-être là où se joue aujourd’hui le destin du Sénégal. Tout cet acharnement de la population autour de la candidature de Wade pourrait se comprendre à l’aune du principe de la Parole donnée qui sous-tend la marche d’une société et la stabilité démocratique. Au demeurant, avec les bouillonnements récents dans l’actualité politique, il est à craindre que le scrutin du 26 Février ne débouche sur une déflagration incendiaire. Mais nous osons croire que la raison va prévaloir sur les intérêts égoïstes des uns et des autres pour ramener le bateau Sunugal vers des eaux moins troubles et assurer une douce transition sans lacrymogènes ni bain de sang, comme ce fut le cas en 2000. Vivement que la démocratie triomphe en Février 2012 !

Pour: Initiativesdiaspora2012.com

Auteur: Léopold Sarr

posté par DENIS NDOUR


 

Photo : Lena Sène en mode traditionnelle
[BLOG] Lettre aux citoyens et citoyennes du monde

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