DÉPÊCHES
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

santé

Il ne fera sûrement plus l’objet d’un refus de visa par le Consulat de France à Dakar, après le coup de gueule de tous les Sénégalais en juin dernier. Mais, Pr Oumar Sankharé pourra-t-il se rendre ces jours-ci en France sans être inquiété ? Non !  Le Centre des Finances publiques de Marseille vient de lui servir une mise en demeure, au risque de poursuites judiciaires, s’il ne solde pas sa facture, suite aux soins de santé qu’il aurait reçus en France entre le 21 juillet et le 16 Août 2010. Cet éminent professeur agrégé en grammaire française, malgré sa bonne volonté de trouver une solution définitive à cette affaire, s’en remet pour l’heure à la providence divine.

En juin dernier, le Sénégal entier, notamment la communauté artistique et littéraire, s’était ému du refus de visa par le consulat de France au Pr Oumar Sankharé qui devait se rendre à Paris pour les besoins de la cérémonie de remise des Prix du cinq continents. Ce refus de visa, informait le journal Le Quotidien, était notamment dû au fait qu’en  juillet 2010, M. Sankharé, en visite en France, avait, après un accident, été pris en charge par trois hôpitaux différents, pour une facture de 400 000 francs Cfa pour les premiers soins, 1 million 400 mille francs pour l’hôpital à Aix Marseille où il avait été transféré et 30 millions pour un séjour hospitalier d’un mois à Marseille-Nord. Des sommes qui, rappelait-on à l’époque, n’avaient pas été remboursées. Dans l’article du journal Le Quotidien titré «Refus de visa au Professeur Oumar Sankharé, agrégé en Grammaire française : Le Consulat de France à Dakar s’attire les foudres de la communauté artistique et littéraire», l’on mentionnait également que M. Sankharé était couvert par Cnart Assurance, où il souscrit depuis 2007, et qu’il revenait à  «cette société de payer la note hospitalière». A l’époque, la Cnart Assurance n’avait remboursé que la facture de 1 400 000 francs. Ce, malgré les nombreuses tentatives des autorités médicales françaises pour entrer dans leurs fonds et les nombreuses démarches de l’intéressé pour que leurs engagements soient respectés.
Mais depuis cette sortie médiatique, beaucoup de choses ont évolué. L’assurance ainsi que M. Sankharé ont trouvé un accord pour solder cette dette envers la France. Toutefois, il se trouve que l’éminent professeur de Lettres, par ailleurs agrégé en grammaire vient à nouveau de recevoir une mise en demeure du Centre d’encaissement des Finances publiques de Marseille. Cette structure lui demande de payer dans un délai de 30 jours «la dette encore due» au risque d’encourir des «poursuites judiciaires». Interpellé sur cette situation préoccupante, Pr Oumar Sankharé, qui se trouve actuellement à Dakar, semble bien très peiné par cette affaire. D’après certains de ces proches, «il se trouve réellement dans l’incapacité de gérer tout seul cette épreuve». «La facture hospitalière s’élevait à 33 millions de francs majorés de taxes de retard de paiement. Malgré les  versements  de mon Assurance et les virements bancaires que  j’effectue moi-même depuis plus d’un an, voici que la Trésorerie de l’Hôpital  de Marseille me réclame aujourd‘hui une quinzaine de millions… Non seulement cette dette me cause de nombreuses privations à ma famille et à moi-même, mais encore elle m’empêche de continuer mon traitement à l’Hôpital» fait savoir Oumar Sankharé.

La bonne foi du Professeur
 En réalité, sur les 33 millions de dettes, l’Assurance de M. Sankharé a déjà payé 23 millions. Il restait donc à solder 10 millions. Et cette rondelette somme, le Professeur Sankharé la paye par moratoire à partir de son salaire. «On coupe chaque mois de mon salaire pour que je puisse payer cette dette. On me tire au moins 400 mille francs par mois depuis l’année dernière. Parfois même, on me tire jusqu’à 900 mille francs. Ce qui fait qu’il m’arrive, comme ce mois-ci, de ne pas avoir de salaire» explique-t-il, non sans cacher sa surprise due au faite qu’on puisse lui envoyer cette mise en demeure, malgré cette bonne volonté de solder la dette.

La mise en demeure
A en croire le document de mise en demeure dont Le Quotidien a eu copie, après ces soins daté du 27 juillet au 16 Août 2010, M. Sankharé devait  46 138, 00 euros et à la date du 26 Novembre 2013, il restait devoir encore 21 910, 55 euros. Mais au jour d’aujourd’hui informe le professeur, «je reste devoir 6 millions 800 mille». Une somme qu’il n’est pas sûr de pouvoir solder avant les 30 jours de préavis. C’est d’ailleurs, conscient de cela et pour éviter le pire qu’il a pris sur lui d’informer le Pr Iba Der Thiam, par ailleurs député à l’Assemblée nationale, afin que ce dernier puisse l’aider. Hier sur les ondes de la Rfm, l’honorable député a lancé en ce sens un appel aux élus du Peuple. Cet appel aura-t-il un écho favorable dans leur rang ? Le Sénégalais lambda se sentira-t-il interpellé par la situation de cet homme qui a donné le savoir à des milliers de fils et filles de ce pays ? Que fera-t-on pour trouver une solution définitive ? Ce sont autant de questions qui méritent des réponses. Surtout que le Pr Oumar Sankharé  n’est toujours pas au mieux de ses formes. «Je suis encore malade. Mais je n’envisage pas pour l’instant d’aller en France poursuivre mon traitement. Il me faut solder cette dette. J’ai interrompu mes soins parce que l’hôpital ne veut plus me prendre en charge. Donc j’ai interrompu mes soins, bien que je sois toujours malade». Mieux vaut maintenant  que jamais !

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

source: http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6536-passible-de-poursuites-en-france-pour-plus-de-6-millions--sos-pour-pr-sankhare