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SénégalDans un contexte marqué par une raréfaction des ressources et un faible taux d’employabilité, l’accroissement rapide de la population constitue un défi majeur pour le Sénégal par rapport à l’amélioration du capital humain et du relèvement du niveau de vie.

L’Etat face au défi de l’accroissement démographique

Le taux de croissance démographique est actuellement évalué à 2,7 % ; près de deux Sénégalais sur trois sont âgés de moins de 25 ans et l’espérance de vie à la naissance est de 59 ans. A ce rythme, la population double quasiment à chaque quart de siècle. Certes, une augmentation des investissements est susceptible de générer une croissance économique, mais cette dernière ne peut se pérenniser que grâce à la promotion significative du capital humain et à une réduction du nombre de personnes à charge pour un individu actif.

Pour ce faire, il convient de mettre en œuvre des politiques publiques intégrant la dimension démographique dans la valorisation du capital humain. Ainsi, en matière de développement humain durable, l’objectif stratégique décliné dans le Plan Sénégal émergent est de renforcer la mise en œuvre et le suivi des politiques de population à travers des plaidoyers pour la maîtrise volontaire de la fécondité, la modernisation de l’enregistrement et de l’exploitation des données de l’état-civil, l’élaboration d'outils techniques et l’appui aux instances de coordination et de suivi de la politique nationale de population. 

Vers la mise en place d’un cycle fondamental d'éducation de base de 10 ans
Les objectifs stratégiques pour le sous-secteur de l’éducation et de la formation sont de mettre en place un cycle fondamental d'éducation de base de 10 ans, à travers l’appui aux structures de Développement intégré de la petite enfance (Dipe), à la formation des enseignants, l’amélioration de l'environnement scolaire et des daaras, la consolidation des bases dans les disciplines fondamentales et la dotation des élèves en manuels requis. A cela s’ajoutent la construction, l’équipement et la réhabilitation de collèges, lycées, instituts et universités, l’amélioration de l'environnement de l'apprentissage et la réforme du dispositif de formation initiale et continue des enseignants ainsi que des curricula. 

Programme de vaccination : Le Pse vise à atteindre 80 % d’enfants âgés de 0-11 mois en 2017
L’amélioration de la santé et de la nutrition annoncée dans le Pse passera par la mise en œuvre adéquate du Plan national de développement sanitaire afin d’atteindre 80 % d’enfants âgés de 0 à 11 mois complètement vaccinés en 2017 et la réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle et infanto-juvénile. S’y ajoutent le maintien de la prévalence du Vih/Sida dans la population en dessous de 1 %, l’amélioration de la gouvernance du secteur et l’inscription au moins 62 % de la population à une mutuelle de santé en 2017 grâce à la Couverture maladie universelle (Cmu).

La politique de santé et de nutrition vise à assurer la délivrance de soins de santé de qualité à des coûts accessibles. Des efforts supplémentaires sont à fournir pour atteindre les Omd en matière de santé. Les actions de lutte contre le paludisme et les autres pandémies seront renforcées, promet le gouvernement. A cet effet, le système de santé accordera davantage de place à la prévention. Un accent plus important va être mis sur l’hygiène et la promotion d’habitudes alimentaires saines. Les partenariats public-privé dans la construction et l’exploitation des infrastructures de santé et de mutualisation des moyens et risques seront encouragés en lien avec « Dakar medical city ».

Les objectifs suivants sont visés afin d’assurer des services performants de santé publique : l’amélioration de l'offre et la qualité des services de santé à travers le développement de l'approche communautaire dans la promotion de la santé, le renforcement des moyens d'évacuation, la construction et la réhabilitation d'infrastructures sanitaires, le renforcement des centres médicaux de garnison, le recrutement d'un personnel sanitaire qualifié réparti équitablement sur le territoire national et la promotion des médicaments. Il consistera également de promouvoir l'accouchement dans les structures de santé agréées, en particulier l'assistance à l'accouchement par un personnel qualifié, l’amélioration de l'accès aux soins des femmes en milieu rural et la prise en charge du nouveau-né. Faudrait-il aussi renforcer le dispositif de santé communautaire à travers des stratégies de proximité, dans le souci de rapprocher les prestations de services des populations, réformer la gouvernance sanitaire avec l’amélioration de l’efficience et de l’efficacité des dépenses publiques de santé et du système de suivi-évaluation des politiques sectorielles ainsi que le renforcement du système de surveillance médicale.

Socle de protection sociale : Pour un meilleur accès aux services essentiels
Le Sénégal compte mettre en place un Socle de protection sociale (Sps) afin de garantir un meilleur accès aux services essentiels et aux transferts sociaux pour les plus pauvres et les plus vulnérables, en articulation avec la Stratégie nationale de protection sociale (Snps). De ce point de vue, cette politique promeut la protection des droits des handicapés (qui, avec la carte d’égalité des chances, bénéficient de l’accès gratuit aux soins au niveau des établissements publics), la parité entre homme et femme pour les postes électifs, l’équité et l’égalité de genre, et la solidarité avec les groupes vulnérables.

Ainsi, les objectifs stratégiques poursuivis sont, entre autres, le renforcement de la sécurité sociale des travailleurs et des retraités à travers la réforme du cadre institutionnel et juridique de la sécurité sociale, le redressement du niveau de revenu de certaines catégories de travailleurs, la lutte contre l'évasion sociale, l’amélioration des prestations sociales et celles des conditions socio-économiques des groupes vulnérables, grâce à la facilitation de l'accès aux ressources et aux facteurs de production en faveur de ces dernières. Non sans oublier le renforcement du dispositif de leur réinsertion sociale, la facilitation de l’accès des personnes handicapées à l’appareillage, la prise en charge des pupilles de la nation, des invalides et mutilés militaires, ainsi que la consolidation et l’extension des mécanismes de transferts sociaux. 

Des lycées spécialisés pour promouvoir les filières scientifiques…
Dans le volet consacré à l’éducation et à la formation dans le Pse, le gouvernement compte mettre l’accent sur les sciences et techniques dans le cycle fondamental et les lycées, ainsi que sur la professionnalisation des filières, notamment à travers les partenariats public-privé. C’est dans ce cadre que s’inscrit la création de nouveaux lycées professionnalisés et spécialisés avec des filières mieux articulées aux potentialités économiques des localités. Pour matérialiser l’option de créer « l’école de la seconde chance », des programmes de formation duale « lycées-entreprises » seront développés. Non sans oublier la mise en place du Plan stratégique pour l’éducation et la formation, dénommé Programme d'amélioration de la qualité, de l'équité et de la transparence, (Paquet 2013-2025), qui est le socle de la politique nationale en matière d’éducation et de formation. Il traduit la stratégie d’émergence avec comme objectifs d’atteindre un taux brut de scolarisation (Tbs) de 50 % en 2025 au niveau du préscolaire, de mettre en place un cycle fondamental de 10 ans (primaire, moyen, secondaire)...                                                                    

… et atteindre 50 % de bacheliers scientifiques
Concernant l’enseignement supérieur et la recherche, le gouvernement accordera la priorité aux sciences et à la technologie, aux sciences de l’ingénieur et à la recherche appliquée. Cela, dans le but d’atteindre 50 % de bacheliers scientifiques, porter à 50 % la part des effectifs de l’enseignement supérieur poursuivant une formation professionnelle, réduire la concentration des établissements sur la côte atlantique et réaliser un taux de 20 % à 30 % d’étrangers dans les effectifs du supérieur en 2025.              

Vendre le label « Etudier au Sénégal », une préoccupation pour l’Etat
Notre pays souhaite figurer sur la liste des pays de référence en matière d’offre de bonnes conditions d’études pour les étrangers. C’est dans cette optique que s’est inscrite la volonté affichée de l’Etat de vendre le label « Etudier au Sénégal ». Le gouvernement, dans le cadre du Pse, promet, à ce titre, de développer une offre d’enseignement supérieur diversifié et de qualité avec des filières spécialisées prenant en compte le renforcement des formations professionnelles courtes et la création de nouveaux pôles universitaires centrés sur les potentialités des pôles économiques. Il est également prévu de renforcer l’utilisation des Tic dans les enseignements, le développement de l’Université virtuelle avec des espaces numériques ouverts, la « Cité du savoir », un réseau d’Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep) et des centres de recherche et d’essai dans les régions. De nouvelles conventions pourront être signées avec de grandes institutions internationales pour accélérer les réformes structurelles, la diffusion des innovations technologiques et la promotion de la recherche. Il s’agira de promouvoir une meilleure coordination de la production et la dissémination des résultats de la recherche, un fonctionnement plus efficient des institutions de recherche et recentrer et prioriser les activités de recherche et développement. Il apparaît aussi nécessaire de mener des évaluations permanentes de la qualité des enseignements à tous les niveaux, construire et équiper les inspections d'académie et départementales dans les nouvelles régions et appuyer les structures privées d'enseignement.

Abdou DIAW

Amadou Bâ, ministre de l’économie et des finances : « Transformer nos atouts démocratiques en force économique »
Depuis Paris où il va chercher le financement complémentaire du Plan Sénégal émergent (Pse), le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, a rappelé les atouts démocratiques de notre pays avant d’appeler nos concitoyens à transformer ce potentiel en force économique. « La démocratie est bien installée dans notre pays, faisons de cela une opportunité sur le plan économique », a-t-il déclaré.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, a invité, hier, à Paris, les Sénégalais à transformer leur atout démocratique en potentiel économique. S’adressant à la presse nationale, au cours d’une réunion en prélude au Groupe consultatif de Paris qui démarre aujourd’hui dans la capitale française, M. Bâ a rappelé le caractère démocratique du Sénégal, un pays qui a connu deux alternances à la tête du pouvoir et où « dès le lendemain, tout le monde est allé travailler ».  « Nous sommes un pays démocratique. Maintenant, il faut que nous puissions transformer les atouts que nous avons sur le plan démocratique en atouts économiques. La démocratie est bien installée dans notre pays, faisons de cela une opportunité sur le plan économique », a lancé le ministre de l’Economie et des Finances, en présence du ministre délégué en charge du Budget, Mouhamadou Makhtar Cissé, et du directeur général de l’Apix, Mountaga Sy. Le ministre a rappelé le sens du rendez-vous de Paris qui consiste, à son avis, à venir défendre une politique économique et à chercher les financements « qui doivent permettre de participer à la construction du Sénégal pour les années à venir ».

La journée d’aujourd’hui sera consacrée à des rencontres avec des partenaires techniques et financiers auprès de qui le Sénégal cherche un financement complémentaire à son programme de développement appelé Plan Sénégal émergent d’un montant total de 2964 milliards de FCfa, dont 1853 milliards de FCfa auprès des partenaires techniques et financiers et 1111 milliards près du secteur privé national et international.

Le Pse, d’un coût global de 10.287,6 milliards de FCfa, devrait permettre à notre pays d’atteindre l’émergence, notamment en réalisant des croissances économiques d’au moins 7 à 8 ans sur dix ans. 
La délégation sénégalaise au Groupe consultatif sera conduite par le chef de l’Etat, Macky Sall, au siège de la Banque mondiale à Paris, qui abrite, ce matin, la cérémonie officielle. Les travaux avec le secteur privé, prévus demain, se tiendront demain.  

Le ministre délégue en charge du budget : Le décaissement des financements du Pse s’étalera dans la durée
C’est en fonction des réalisations que les fonds qui serviront à financer le Plan Sénégal émergent seront décaissés, a précisé, hier, à Paris, le ministre délégué chargé du Budget, Mouhamadou Makhtar Cissé. Ce qui nécessite des efforts de discipline, d’organisation et de méthode du côté sénégalais, a-t-il ajouté.
Le ministre délégué chargé du Budget a précisé, hier à Paris, que le décaissement des fonds devant servir à financer le Plan Sénégal émergent (Pse) se fera dans la durée et qu’ils seront assujettis aux résultats que notre pays va obtenir au fur et à mesure.

« Ce sont des financements qui seront déclenchés et qui vont s’étaler dans la durée pour nous permettre de réaliser des projets. Ces financements seront fonction de l’effectivité de nos réalisations et de nos engagements sur le terrain. Si nous ne faisons pas les efforts de discipline, d’organisation et de méthode qu’il faut, ces financements n’arriveront pas », a fait savoir Mouhamadou Makhtar Cissé, lors d’une rencontre avec la presse sénégalaise dans la capitale française.

A son avis, la réunion du Groupe consultatif de Paris revêt une très grande importance pour notre pays. « C’est un instant important pour le Sénégal qui se joue à partir de demain (aujourd’hui, Ndlr) ». « Le Pse n’est pas un plan de plus, ce n’est pas un plan dans l’air du temps. Je ne vais pas dire que c’est le plan de la dernière chance, mais, en tout cas, c’est un plan important pour l’avenir du Sénégal qui a été scientifiquement élaboré et techniquement testé par des interlocuteurs les plus avisés en la matière : le Fmi, la Banque mondiale et l’Ocde », a-t-il poursuivi.

Dans la même veine, a rappelé le ministre délégué chargé du Budget, le ministre de l’Economie et des Finances a passé une journée entière avec les techniciens pour « décortiquer » le plan, et à l’arrivée, « ils l’ont validé ». « Cela veut dire que c’est un plan qui a reçu une validation scientifique », a-t-il estimé, insistant surtout sur l’utilisation judicieuse des financements.

M. Cissé a salué la place que le Pse occupe aujourd’hui dans la presse et dans les débats des Sénégalais, rappelant que l’économie constitue notre avenir. Lui et Amadou Bâ ont apprécié positivement la mobilisation de la presse nationale autour du Pse et appelé les journalistes à préférer le Sénégal à tout autre pays.

Expliquant le choix porté sur la capitale française pour abriter la réunion du Groupe consultatif, Mouhamadou Makhtar Cissé a déclaré que Paris est une opportunité de décrocher la participation de hauts responsables internationaux, comme le commissaire au développement de l’Union européenne qui assiste pour la première fois à un Groupe consultatif.

Le directeur général de l’Apix, Mountaga Sy, est revenu sur les projets phares dont le financement est recherché à Paris, demain, auprès du secteur privé national et international. Il s’agit de programmes de fermes agricoles, d’une usine de dessalement, de nouvelles lignes de chemin de fer, d’un tramway de 35 kilomètres à Dakar, de sites touristiques et réceptifs hôteliers, d’établissements et campus universitaires, etc.

De notre envoyé spécial à Paris, Malick CISS

Abdoulaye Mbodji, chef du bureau économique à l’ambassade du Sénégal à Paris : « Nous savons où doit être mis chaque centime du Pse » 
Chef du bureau économique à l’ambassade du Sénégal en France, Abdoulaye Mbodji travaille depuis plusieurs mois sur la présence du Sénégal au Groupe consultatif de Paris prévue les 24 et 25 février. Le diplomate sénégalais nous dévoile les points importants de la rencontre de Paris et ses différents enjeux dans la réussite du Plan Sénégal émergent.

Quels sont les enjeux de la présence du Sénégal au Groupe consultatif de Paris ? 
 C’est une rencontre que le Sénégal prépare depuis deux ans afin d’y présenter la nouvelle vision du président Macky Sall sur un horizon fixé à 2035 avec comme objectif premier de permettre à notre pays d’atteindre l’émergence. Le Plan Sénégal émergent est l’outil de travail de cette rencontre. Ce plan sera exposé à nos partenaires techniques et financiers pour validation et surtout permettre de lever des fonds, en vue de financer l’ensemble des projets et programmes qui y sont présentés. Beaucoup de secteurs seront couverts, certains seront prioritaires, comme l’agriculture, les infrastructures, mais aussi la santé l’éducation, la formation et le tourisme. Aujourd’hui, nous partons sur un taux de 4,6 %. Nous souhaitons aller vers un taux de croissance de 7 à 8 %, sinon même vers un taux à deux chiffres, grâce à cette nouvelle vision du chef de l’Etat.
 
Pouvez-vous nous donner des chiffres de grandeur sur les taux de chaque secteur ? 
 L’agriculture occupe une part très importante ; elle se situe à plus de 200 milliards de FCfa qui lui seront alloués. Ce qui équivaut à 8 % de l’ensemble du budget. C’est un secteur que nous voudrions moteur. Il devra tirer vers le haut les autres secteurs. On ne peut pas parler de croissance sans qu’il y ait d’autosuffisance alimentaire. Il va falloir résoudre le déficit chronique de notre balance commerciale, car on ne peut pas se développer sans être en équilibre avec l’extérieur. Aussi, il faut limiter les importations de produits alimentaires. Nous en avons les capacités, l’expertise et les ressources. Rien que les ressources foncières au niveau de la vallée du fleuve Sénégal sont évaluées à hauteur de 240 000 hectares de terres faciles à viabiliser. Elles peuvent être utilisées dans l’agro-business. Le Sénégal ne peut pas se limiter simplement à la production ; nous voulons aller également vers la transformation. 
 
Un chiffrage pour les autres secteurs…
 Les infrastructures et les transports qui permettent d’acheminer la production vers les zones de commercialisation sont un volet qui occupe plus de 200 milliards sur le financement que le Sénégal va solliciter à Paris. Pour financer le Plan Sénégal émergent qui tourne autour de 10.287 milliards, le Sénégal a réuni 71 % du financement sur fonds propres, la contribution de nos partenaires techniques et financiers et le secteur privé. Le groupe consultatif de Paris a pour objectif de combler le gap d’environ 2954 milliards, le Sénégal espère récolter auprès de ses partenaires techniques 1854 milliards et les 1111 milliards qui restent, on espère les trouver au niveau du secteur privé national et international. 
 
De quel taux sera le prêt de la Banque mondiale, par exemple ? 
 Quand on sollicite les bailleurs de fonds, on parle rarement de taux ou d’ampleur de la dette, parce que la dette n’est pas, en elle même, nocive. C’est son utilisation qui peut l’être. Le Sénégal a élaboré un projet et ainsi, nous savons où doit être mis chaque centime. Dans le Pse, il y a une partie suivi-évaluation et mise en œuvre. Il y aura la possibilité d’un contrôle au haut sommet de l’Etat. 
 
D’aucuns disent que le taux actuel de l’euro, assez élevé, sera inéluctablement dévalué dans les années à venir. Ce qui va alourdir l’emprunt du Sénégal au Groupe consultatif de Paris. Qu’en est-il vraiment ? 
 Comme je le disais, le problème n’est pas la dette en soi mais son utilisation. Si on arrive à utiliser l’argent emprunté de manière très judicieuse, on arriverait toujours à trouver la possibilité de rembourser. Le Sénégal n’a pas toutes les ressources pour financer son développement. Nous sommes obligés de recourir à nos partenaires techniques et financiers. Récemment, le Sénégal a été classé pays à haute capacité économique, donc nous avons une signature très valable. On a la possibilité d’emprunter à des taux aussi bas que possible. D’ailleurs, la Chine s’engage à financer près des 2/3 de nos besoins. 
 
Bien vendre le Sénégal certes, mais qu’est-ce qui est prévu pour éviter les erreurs sur les prêts concessionnels ?
 Forcément, les erreurs commises ne seront pas répétées. Les infrastructures font partie des secteurs à développer pour l’émergence du Sénégal. S’il existe des entreprises qui peuvent financer la réalisation d’infrastructures, avec des prêts concessionnels de 20 à 25 ans, et aller en contrat de délégation de service public avec l’Etat, pourquoi pas ? 
 
Quelles sont les attentes des Sénégalais de la diaspora et de l’intérieur ? 
Quand on arrive à mettre en place des projets structurants, des entreprises de qualité, cela permet aux Sénégalais qui en ont le désir de se lancer dans l’entreprenariat. Il y a le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip), le Fonds Souverain d'investissements Stratégiques (Fonsis), la nouvelle Banque de développement du Sénégal, des structures qui auront la capacité de financer tout porteur de projet. Nous avons une diaspora qui est capable de contribuer, de manière efficace, à l’émergence du Sénégal. Notre pays offre, aujourd’hui, les outils pour que la diaspora s’installe et y travaille plus facilement. D’ailleurs, c’est le message délivré par le président Macky Sall à chaque rencontre avec les diasporas : « Nous avons besoin de vous, de votre expertise. Le Sénégal a besoin que vous apportiez un savoir-faire et un souffle nouveau ». Ceci va mettre le Sénégal sur la voie de l’émergence, de la croissance et du développement.

 Propos recueillis par notre correspondant permanent à Paris, Moussa DIOP

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