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affaire Hissène HabréDAKARACTU.COM Le procureur général près des Chambres africaines extraordinaires, invité d’une conférence centrée sur la lutte contre l’impunité dans l’affaire des crimes et tortures sous le régime de Habré, a été interpellé principalement sur deux questions capitales : Où en est la procédure ? Quand y aura-t-il procès ?
Après avoir partagé avec les victimes venues nombreuses  à cette rencontre, sur le stade de la procédure,  Mr. M'backé Fall a expliqué que le procès ne se circonscrit pas seulement à Hissène Habré, les Chambres africaines extraordinaires ayant choisi de poursuivre tous les principaux responsables. Ainsi, outre  Hissène Habré, des hommes comme Mahamat Djibrine dit El Djonto, Saleh Younouss, Zacharia et autres  Guihini Koreï, Abakar Torbo sont eux aussi dans le viseur des CAE.
Mais, des doutes persistent sur un aspect qui pourrait jouer en faveur de Habré, voire faire annuler purement et simplement cette procédure qui passionne tout un continent. Faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, Mahamat Djibrine dit El Djonto et Saleh Younouss sont actuellement détenus à N'djamena dans le cadre d’une procédure interne.  Et comme l’a reconnu Mr. M'backé Fall, la justice obéit des normes, des règles qu’on ne saurait violer.
« Le seul gros problème que nous avons aujourd’hui est la remise de ces deux personnes actuellement détenues à N'djaména et qui sont visées dans notre réquisitoire introductif. Il ne peut pas y avoir de disjonction de procédure. On ne peut pas juger celui qui est à Dakar et laisser les deux autres qui sont au Tchad. Il y a une indivisibilité, on ne peut pas diviser le dossier en deux dossiers. C’est un dossier qui doit être jugé dans son entièreté » a affirmé le procureur.
Ainsi, Hissène Habré qui est à Dakar, ne saurait  être jugé sans les deux détenus que les CAE réclament à cor et à cri. A ce titre, il y a donc eu une demande de remise suivi de mandat d’arrêt, transmis aux autorités sénégalaises, à charge pour elles de les transmettre aux autorités tchadiennes. Ce fut chose faite avec un engagement clair des autorités tchadiennes, mais sa concrétisation qui tarde pourrait retarder la procédure, a reconnu le procureur.
Mieux, le procureur général près de Chambres africaines a reconnu solennellement devant les victimes des deux associations tchadiennes des droits de l’homme et la RADDHO, que la remise  de ces deux personnes est le seul obstacle qui peut retarder la procédure.
« L’Etat tchadien s’est engagé à faire leur remise, nous demandons à ce que cela se traduise par des faits. Que les modalités pratiques puissent être posées. Si on reçoit ces deux personnes, le dossier sera bouclé avant la fin de l’année. Nous osons espérer que la coopération judiciaire entre les deux pays entrera dans sa phase la plus concrète » a dit Mr. M'backé Fall.
Cependant selon certaines sources, Idriss Déby, travaillé au corps par certains de ses proches, ne verrait plus d’un bon œil, la remise de ces détenus. Et c’est toujours, selon les mêmes sources, ce qui explique le départ de son ancien ministre de la justice qui aurait vendu la mèche, l’immunité présidentielle n’étant pas reconnue par les textes des Chambres africaines extraordinaires.
Pour ainsi dire, histoire ne saurait être aussi incertaine quant à son issue... 
SOURCE: http://www.dakaractu.com/La-non-remise-de-deux-prisonniers-detenus-au-Tchad-Un-point-d-achoppement-qui-pourrait-jouer-en-faveur-de-Habre_a68333.html