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Six mois de prison ferme ont été requis à l’encontre de Malal Almamy Talla dit Fou Malade pour avoir outragé des agents de la force publique. Il a rejoint sa cellule, en attendant d’être édifié sur son sort aujourd’hui.

23 juin 2011. 23 juin 2014. Voilà deux dates pendant lesquelles Fou malade a alterné les rôles. Héro adulé d’une révolte populaire, icône d’une lutte du bas Peuple, il ploie trois ans plus tard sous les charges d’inculpé pour outrage à agents. Devant le Tribunal des flagrants délits, Malal Almamy Talla à l’état civil s’emploie à mûrir sa défense devant un procureur lâché à ses trousses. «Je n’ai jamais eu l’intention de jeter le discrédit sur la police. Si mes propos ont offensé l’autorité ou outragé un agent, je m’en excuse», regrette Fou malade. Avant d’ajouter : «En tant que leader d’opinion, j’avais juste l’intention d’attirer l’attention des autorités sur un fait.»   

A ce stade du procès, l’élément intentionnel a fait l’objet de débats. Sur ce, les différentes parties ne tombent pas d’accord. Si les conseils du rappeur estiment que leur client «n’a jamais eu l’intention d’outrager qui que ce soit», le procureur lui, pense que «l’élan du discours démontre suffisamment l’intention de jeter le discrédit sur la police». Cette conviction du ministère public a butté hier sur la déposition du prévenu Fou Malade, jugé pour outrage à agents de la force publique dans l’exercice, en lien avec son discours prononcé lors de la 27ème édition de la Semaine nationale de sensibilisation et de mobilisation sur les drogues. 
Une manifestation organisée par l’Association Magum keur. Devant un parterre de personnalités, le truculent rappeur a eu l’outrecuidance de traiter certains policiers de «racketteurs». 
A la barre, le Y’en à marriste, naguère adoubé par une jeunesse conquise par son engagement, reçoit la semonce d’un procureur, qui lui demande d’«exprimer le courage de ses idées». Le représentant du ministère public est d’avis que «le prévenu a tenu des déclarations sans fondement». «Les faits sont du extrême gravité», commente encore le procureur. 
Malal Almamy Talla est ressorti de son audience avec un réquisitoire salé du ministère public, en attendant d’être édifié sur son sort aujourd’hui. Le rappeur membre du mouvement Y’en a marre risque en effet 6 mois de prison ferme, si le procureur de la République est suivi dans son réquisitoire. Le rappeur, en détention depuis 5 jours, a vu la demande de liberté provisoire de ses conseils rejetée à l’issue de plaidoiries.

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SOURCE:http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6987-6-mois-ferme-pour-malal-talla--le-fou-requisitoire-du-procureur