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Alors que le démarrage du procès de son « ami » Karim Wade est prévu le 31 juillet prochain, Abdoulaye Baldé a entamé, vendredi, de façon bruyante, sa chronique judiciaire dans le cadre de la dite traque des biens mal acquis menée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).

Et mis en demeure de justifier l’origine licite d’une somme d’un peu plus de 5 milliards de FCFA – donc finalement plus que près du milliard et demi préalablement annoncé par la presse, celui qui est en passe de rempiler à la tête de mairie de Ziguinchor pourrait tirer un bénéfice politique de cette affaire. Et renforcer son aura nationale qui prend forme, comme en témoignent les résultats nationaux – honorables pour une première à cette échelle - de sa formation politique – Union des centristes du Sénégal (UCS) – lors des élections locales du 29 juin.

Ce faisant l’ancien membre du Parti démocratique sénégalais (PDS), qui a décidé de voler de ses propres ailes après la défaite libérale de 2012, sait au moins ce qu’il pèse politiquement. Son « ami » d’infortune n’en dira pas autant, lui qui a échoué à faire main basse sur la mairie de Dakar en 2009, et n’a même pas été en mesure de s’imposer dans sa localité de vote, l’alors commune d’arrondissement de Fann-Point E-Amitié (aujourd’hui commune de plein exercice).

Pourtant, de la prison où il est confiné depuis plus d’un an, Karim Wade a au fil de la procédure bénéficié de soutiens et sympathie allant crescendo, au point que son père, l’ex-chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, le présente, invoquant des « sondages », comme un des challengers en 2017 de l’actuel président de la République Macky Sall. Convaincu en outre que la procédure reprochant un enrichissement illicite de 117 milliards FCFA à son fils n’est que « politique », et que donc celui-ci « n’a rien fait », Wade-père frétille à la perspective d’installer Karim à la tête du PDS en vue d’une revanche par procuration sur son tombeur de février-mars 2012.

Sauf que les calculs du pape du Sopi, bête politique reconnue, devraient prendre désormais en compte la donne Abdoulaye Baldé, ministre dans le régime wadien, ex-directeur de l’Anoci et tandem de Karim Wade qui en était le président du conseil de surveillance.

Si la procédure contre l’ancien secrétaire général de la présidence de la République, ancien Inspecteur général d’Etat (IGE) et ancien commissaire de police, devait le conduire en prison, nul doute que Abdoulaye Baldé et ses partisans entonneraient de plus belle le refrain, déjà sifflé, d’une guerre politique contre un adversaire potentiel de Macky Sall en 2017. Les maladresses du bras séculier (force de l’ordre) du pouvoir aidant, les récriminations des défenseurs des droits de l’homme s’ajouteront au concert des soutiens de Baldé pour en faire une « victime politique ». De sorte que les Sénégalais, si promptes à compatir dans les urnes avec les « martyrisés par le pouvoir » seraient partagés entre les « infortunes » de Karim et Baldé.

Mais à qui profiterait ce scénario plus que plausible ?

source:http://www.sen24heures.com/spip.php?article3108