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Les dignitaires de l’ancien régime interpellés dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis ou d’autres responsables politiques se réfugient derrière les donations pour justifier l’origine de leurs avoirs.

Lors de son audition par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) sur ses biens jugés mal acquis, Tahibou Ndiaye, l’ancien Directeur du Cadastre avait révélé que Wade lui offrait de l’argent tout comme Macky Sall qui était à l’époque Premier ministre, et de poursuivre , « je n’étais pas le seul ».

Ces mêmes propos avaient été repris par Idrissa Seck . Dans l’émission Grand jury de la Radio futur médias (Rfm) , du 29 octobre 2006, il déclarait : « Je ne me suis pas enrichi à la faveur du pouvoir. Les seules ressources que mon passage au pouvoir a mises à ma disposition et qui renforcent mes moyens d’intervention politique et sociale, ce sont les fonds politiques que le président de la République lui-même m’a alloués de façon discrétionnaire ». Le maire de Thiès avait même affirmé en outre, détenir les traces de tous les bénéficiaires desdits fonds politiques. 

 
Dans un entretien accordé à « Foreign Affairs », un magazine américain, en août 2013,  le Président Macky Sall a  soutenu avoir bénéficié des largesses de ses fonctions antécédentes, «Autant que je sache, nous avons bénéficié des privilèges relatifs à nos positions (Premier ministre ou président de l’Assemblée nationale), avant d’indiquer que, « c’est une chose tout à fait normale ». 
 
Dans le même entretien, le président Macky Sall  précisait que, « Cela n’a rien à voir avec la corruption ou le détournement de fonds. Quand vous êtes en mesure de prouver que vos biens sont en conformité avec vos revenus, il n’y a aucun souci à se faire».  Même son de cloche, chez, Abdoulaye Baldé. Après son audition, le vendredi 12 juin dernier, au Crei,  le maire de Ziguinchor justifie la fortune illicite qu’on lui attribue par des cadeaux du président Abdoulaye Wade ou d’autres responsables libérales.

Abdoulaye Baldé déclarait ainsi : « ils me reprochent ma maison aux Almadies que j’avais achetée en 1997 et qui est sous hypothèque, ils l’ont estimée à 176 millions de francs. Une maison à Ziguinchor où vit ma mère que j’avais achetée à 13 millions que m’avait offert mon grand-frère Idrissa Seck, ils l’ont évaluée à 300 millions, un terrain nu que Abdoulaye Wade m’avait offert sur la Vdn, ils l’ont évalué à 300 millions ».  Dans de la liste de ses biens, Abdoulaye Baldé ajoute par ailleurs,  «Une voiture Chevrolet que Karim Wade m’a offerte, ils l’ont évaluée à 70 millions ». 
 
Amis arabes
 
« Le bienfaiteur », quant à lui, le président Abdoulaye Wade justifie la fortune qu’on l’attribue par des dons offerts pas ses amis arabes. Le plus souvent les Saoudiens sont cités en exemple et c’est aussi le cas pour son fils, Karim Wade épinglé dans la traque des biens supposés mal acquis. 
 
L’ancien président de la République, dans la défense de son fils, indique que tous ses biens sont licites. En Côte d’Ivoire, lors de la  conférence de la confédération des associations et unions de jeunes avocats d’Afrique, il a ainsi précisé :  « Il n y a pas la moindre preuve après huit mois de traque. La seule banque où l’on a trouvé de l’argent, c’est celle de Monaco et cet argent est le mien. D’ailleurs, je vais récupérer cet argent ». 
 
source:http://www.sudonline.sn/quand-les-avoirs-se-justifient-par-des-dons_a_19970.html