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deukbi dafa macky

Les étudiants de la Faculté des Sciences juridiques et Politiques (Fsjp) envisagent de durcir le ton en menant une grève de la faim dans les prochains jours pour exiger à l'Etat du Sénégal le paiement de leurs bourses après 10 mois de cours. Ils ont pris cette décision au terme d'une assemblée générale tenue hier, mardi 5 août 2014 devant le hall de leur faculté.   Dix mois sans bourses. Les étudiants de la faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) n’en peuvent plus. Ils ont décidé de passer à l’étape suivante de leur plan d’action en annonçant une grève de la faim dans les jours à venir. Ceci pour amener les autorités académiques à régler dare-dare le paiement des bourses. En assemblée générale devant le hall de leur faculté, Les étudiants ont décidé de «décréter 120 heures renouvelables».

 

«Nous comptons porter plainte contre l’Etat du Sénégal  et mener une grève de la fin », a déclaré le porte-parole des étudiants. 
 
Pour Mamadou Dianor, « il est temps de passer à la vitesse supérieure parce que nous avons alerté à plusieurs reprises  les autorités sur cette situation qui perdure».
Après l’Assemblée générale, s’en suivront des échanges de pierres et tirs de grenades lacrymogènes.
 
LE SAES EXIGE LE PAIEMENT DES BOURSES
 
Face à cette situation, le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) n’est pas allé par quatre chemins pour exiger le paiement sans délai des bourses.
Le Saes trouve «inadmissible que les étudiants restent pendant 10 mois sans percevoir leurs bourses ». Pour le chargé des revendications du bureau national dudit syndicat, «ça devient à la limite un massacre. La situation est déplorable. Les étudiants ont souffert pendant tout le mois de ramadan. Ils continuent de souffrir». Moustapha Sall estime que cela va se répercuter sur les résultats. Ils ne peuvent pas se concentrer. Il faut qu’ils paient les bourses».
 
«Ils ne peuvent pas dire que les budgets ont été votés depuis janvier et ne pas payer. Les bourses n’ont pas été payées contrairement à ce que dit le ministre. Ce n’est pas le cas », a-t-il ajouté.
 
VERS UNE ANNEE BLANCHE ?
 
Pourtant les perturbations notées cette année ont poussé les différents responsables des facultés réunis autour de l’assemblée de l’université à faire une session unique des examens pour sauver l’année académique. Une décision motivée, disent-ils,  par les mouvements d’humeur des étudiants qui ont fini par plomber le quantum horaire.
Estimant que c’est une décision scientifique et pédagogique, le Saes précise que si « les grèves persistent, nous allons droit vers une année blanche. Si les perturbations continuent, nous allons arrêter les cours. L’autorité prendra ses responsabilités». 
Car, renseigne professeur Moustapha Sall, «cette année est anormale et avec le système LMD, l’année devait être invalidée à l’heure actuelle».
 
L'UCAD RENOUE AVEC LA VIOLENCE
 
Rebelote ! L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar renoue encore avec les violences. Les échauffourées entre étudiants et forces de l’ordre  ont refait surface après quelques jours d’accalmie précaire dans l’espace universitaire.
 
Des étudiants de la Faculté des Lettres et Sciences humaines seront rejoints par leurs camarades de la faculté des Sciences juridiques et Politiques pour exiger le paiement des bourses et leur carte d’étudiant.
 
Une détermination pour croiser le fer avec les forces de l’ordre tout au long du couloir de la mort jusqu’au rond point de la faculté de Droit. Conséquences : les débris sont bien visibles, jonchant ainsi le long de la rue. Aucun dégât matériel n’a été relevé. Si certains étudiants vaquent à leurs besoins pour préparer des examens de la session unique, les policiers armés jusqu’aux dents veillent au grain.
 
Pourtant l’application des directives de la Concertation nationale sur l’avenir de l’Enseignement supérieur (Cnaes) était partie pour régler le problème de paiement des bourses, la codification des chambres, le matériel pédagogique, le déficit d’amphithéâtres et de salles de cours qui continuent et persistent toujours dans les universités publiques.
 
Face à l’augmentation des frais d’inscription au moment où l’année académique touche à sa fin, la majeure partie des étudiants n’ont pas encore reçu de bourses qui leur permettent de subvenir à leurs besoins pédagogiques (photocopie des cours, achat de livres et de fascicules…) et les œuvres sociales (restaurations…..). Ils continuent toujours de tirer le diable par la queue malgré la décision de l’Assemblée des facultés de tenir une session unique des évaluations pour la présente année.
 
Une situation que les étudiants qualifient d’opération de réduction drastique du nombre de leurs camarades qui affichent le trop plein dans les amphithéâtres et autres salles de cours. « Les autorités ont augmenté les frais d’inscriptions alors qu’elles nous rendent notre dû que l’on attend depuis 10 mois», s’est indigné Mamadou Badji, étudiant du premier cycle (Licence) de la faculté des Lettres.
 
«Nous n’allons pas accepter que l’on fasse des examens sans pour autant percevoir nos bourses, tranche net son camarade de la même faculté. Pour Sogui, il faut être prêt pour passer un examen. On ne peut pas nous évaluer sans nos bourses, ni cartes étudiants pour pouvoir fréquenter la bibliothèque, la salle de lecture et les photocopies ».

source:http://www.sudonline.sn/vers-une-greve-de-la-faim_a_20255.html