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économie
Conducteurs de scooter, de car rapide, Ndiaga Ndiaye, taxis, tous déplorent la cherté des prix du carburant. A leur yeux: «Du temps de Wade, on assistait régulièrement  à des hausses et des baisses selon la loi du marché. Tout le contraire pour l’actuel gouvernement», ont-ils fait savoir dans un micro trottoir réalisé hier, dimanche 2 novembre.  
Trouvés assis hier, dimanche 02 novembre, à quelques mètres d’une Banque, Mor Niang conducteur de taxis depuis 1970 et son ami Modou Ndiagne dans le secteur depuis 35 ans, soutiennent sans détour, que l’actuel locataire du Palais de la République travaille pour les propriétaires des voitures que pour le Sénégalais lambda. 

Selon leurs explications: «En supprimant la vignette et la patente en 2013 pour les remplacer par une surtaxe sur le prix du carburant, l’Etat a purement et simplement adopté la politique de la carotte et du bâton. Sinon comment comprendre l’approche de l’Etat consistant à supprimer la vinette qui coûte 7 500 f et la patente 15 000 f, pour un total de 22 500 f l’année. Or, avec une surtaxe de 25 f par litre, pour quelqu’un qui consomme 20 litres par jour, cela lui reviendrait à 500 f en moyenne par jour. Et pendant  30 jours, cela revient à 15 000 f. Et cela équivaudrait à 180 000f pour l’année. Cette somme comparée à celle qui servait à payer la vignette et la patente  est nettement en hausse.», a expliqué Modou Ndiaye. Pour Mor Niang «Macky Sall ne travaille pas». 

Et d’ajouter : «Wade quoiqu’on puisse dire, avec lui les prix connaissaient une hausse et une baisse selon les prix du baril sur le marché. Et ça, c’est du travaille. Nous travaillons pour les propriétaires des taxis. Et mieux, il nous arrive de ne pas honorer le versement. Et ça normalement le Président doit veiller à ce que lorsque les prix baissent sur le marché que les populations puissent le ressentir».

 
Ibrahima Thiam, chauffeur de car Ndiaga Ndiaye, trouvé dans une station de la place déclare : «Faites comprendre, vous les journalistes, aux autorités que nous transporteurs en commun allons bientôt mourir. Les temps sont durs. Le Gasoil est très cher, c’est le cas pour l’essence. Nous travaillons pour les propriétaires des véhicules. Macky n’a rien fait pour changer la donne». Il ajoute : «pas de réels changements annoncés lors de sa campagne électorale. Mais qu’il sache que nous ne sommes pas dupes, nous l’attendons au tournant», a-t-il lancé.
 
Laye Mbaye chauffeur de car rapide lui emboite le pas : «Dites à Macky que nous sommes fatigués. Wade nous a habitués à des augmentations et des baisses. Ce qui est normal parce que c’est la loi du marché. Mais Macky Sall n’y travaille même pas. Tout ce qu’il fait c’est travailler à récupérer des transhumants qui lui apportent rien du tout à par manger notre argent. Il est temps qu’il rectifie le tir», avertit-il.
 
Pour Ousmane Fall dit ‘’Ouz’’, trouvé dans un atelier situé sur les deux voies de Niary Tally en train de réviser son scooter confirme : «Moi, je travaille en banlieue. Pour m’y rendre je dépense 3 000 f Cfa d’essence par jour. Vous comprenez combien c’est difficile. Le gouvernement doit baisser le prix du carburant. En le faisant, c’est tout le monde qui y gagne» a-t-il dit. 
 
PRIX A LA POMPE - GASOIL ET ESSENCE EN HAUSSE MALGRE LA BAISSE
 
Moctar Diallo, gérant de station depuis 1985 confirme les complaintes des automobilistes qui estiment travailler pour les propriétaires des véhicules. «Chaque jour, je livre du carburant aux taximen qui me paient le soir. Parce qu’ils travaillent presqu’à perte.  Ils travaillent, mais c’est à peine qu’ils arrivent à assurer leur versement. Donc, je comprends bien l’impacte de la cherté du prix du carburant. Du temps de Wade, le prix du carburant baissait et augmentait, selon le marché. Mais présentement rien, aucune mesure allant dans le sens d’atténuer la souffrance des Sénégalais ».

Et d’ajouter : «tout le monde se déplace soit à moto ou en voiture qui ne consomment que du carburant. Nous travaillons quasiment à base de courant de la Senelec qui utilise le carburant, soit des groupes électrogènes. Alors diminuer le carburant, c’est également réduire le coût du transport, par conséquent alléger la souffrance des populations. De ce fait, l’Etat doit gérer cette question avec dextérité aux fins d’impacter le quotidien des Sénégalais». Et de conclure : «l’Etat peut s’en sortir même avec 500 f le litre. C’est juste une question de volonté politique».
 
BAISSE DU PRIX DU BARIL DE PETROLE CES DRERNIERS MOIS  -L’ETAT SILENCIEUX
 
Au Sénégal, il est de tradition, lorsqu’il y a hausse du prix du baril de pétrolier que nos gouvernants s’empressent à porter l’information. Histoire de prévenir l’opinion publique d’une éventuelle hausse du carburant.
Par conséquent, quand l’effet contraire se produit, on  devrait s’attendre à une communication au sens inverse. Que nenni ! L’état du Sénégal a préféré s’emmurer dans un silence bruissant de paroles.  
 
Sinon comment comprendre, malgré la baisse constatée, ces derniers mois, du prix du baril du pétrole, que l’Etat maintienne les prix à la pompe ? Une baisse du baril qui s’est accentuée en octobre 2014, où il s’échange à 80 dollars au sein de l’Organisation des  pays exportateurs de pétrole (Opep).
 
En  effet, le prix du baril de pétrole a récemment baissé en raison d’un affaiblissement à court terme de la croissance de la demande dans un environnement où la production est abondante. Cette baisse est temporaire certes, car, à long terme, le prix du pétrole va continuer de croître en ligne avec la hausse du coût marginal de production (et très probablement plus rapidement que l’inflation des prix à la consommation, comme c’est le cas depuis une quinzaine d’années). Cette hausse sera graduelle, ce qui donnera le temps à l’économie de s’adapter de différentes manières. 
Cependant, s’il y a une chose que cette dégringolade a démontrée, c’est que la structure du marché mondial du pétrole a considérablement changé en quelques années, tout comme la façon dont le prix bougera dans le futur.
 
Source:http://www.sudonline.sn/les-automobilistes-pour-l-application-de-la-loi-du-marche_a_21478.html